Journal C'est à dire 230 - Mars 2017

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Le Locle Chef d’entreprise au Locle, il fait (re)vivre l’horlogerie française à Sancey Originaire de Valdahon, Mustapha Lamrabet est chef d’entreprise de Novoparts au Locle, société de production de composants horlogers. Il ouvre à Sancey un atelier de production quand d’autres pensent l’horlogerie française morte. Embauches à la clé.

duction d’un mouvement mécanique et automatique purement français. Sont visées les marques de montre moyen et haut de gamme à la recherche d’un produit authentique dont la traçabili- té est assurée. Du véritable Made in France comme cela ne se fait plus pro- met la marque. “On m’a pris pour un fou lorsque j’ai lancé le concept de pro- totypie en Suisse avec Novowatch, remarque Mustapha Lamrabet. Les firmes horlogères ont besoin de nou- veaux produits pour se démarquer. Or, lorsqu’elles développent un nouveau produit, cela leur coûte cher, du temps. Une journée de bureau technique coû- te environ entre 8 000 et 10 000 francs. Chez nous, c’est 2 000 francs la journée avec de la rapidité et la confidentiali- té car nous avons sous le même toit toutes les technologies, des professionnels for- més comme l’horloger, le décorateur, le constructeur… Nos cibles sont les grandes firmes.” S’il a ressenti la baisse d’activité liée à la “crise horlogère” de 2016, Mustapha Lamrabet évoque une reprise qui sera ou non confirmée par le Salon de Bâle sur lequel il se rend. “Il y a une révo- lution chez les marques. Elles ont com- pris qu’elles devaient changer leur façon de faire, posséder un produit authen- tique, traçable.” À Sancey, il sera bel et bien question

F onceur, certes, calculateur, sûre- ment. À seulement 32 ans, le parcours de Mustapha Lam- rabet parle de lui-même. Les initiatives de ce Valdahonnais d’origi- ne, qui réside à Pierrefontaine-les- Varans, ont fonctionné au point de le propulser à la tête d’une société de 8 personnes au Locle (Novowatch) qu’il a créée de toutes pièces en 2013, à 28 ans. Il avait au préalable passé 6 années chez Concepto Watch à La Chaux-de- Fonds où le jeune homme a notamment

créé, de A à Z, l’atelier de conception. Avec l’appui de Novowatch, manufac- ture horlogère qui fabrique des mou- vements et des composants et propose de la sous-traitance en conception à des marques suisses, il lance Novoparts à Sancey, au centre du village dans un bâtiment de 1 800 m 2 . Ouverture début avril. Cette entité sera la “cousine” de la société locloise. Il a reçu l’accueil “positif” de la commune. 5 personnes seront embauchées dans un premier temps. Elles travailleront à la pro-

Mustapha Lamrabet lance Novoparts à Sancey.

qu’un mouvement E.T.A.), et il pour- ra développer avec le client un mou- vement complet, le fabriquer et l’as- sembler. Des nouveaux recrutements auront lieu en juin. “Nous avons déjà reçu près de 3 000 candidatures…Nous embaucherons en priorité des deman- deurs d’emploi, des personnes avec le statut de handicapé. On ne va pas débau- cher.” Si l’activité explose, entre 45 et 60 sala- riés pourraient travailler là… Patrio- tique, certes, ambitieux sûrement. L’en- trepreneur croit au “Made in Fran- ce”, produit qui fait rêver dont on pen- sait le savoir-faire disparu. n E.Ch.

Ébauches à Valdahon. C’était l’un des fleurons en France” dit-il. Pourquoi San- cey ? “Parce que ce n’était ni trop loin ni trop proche de la Suisse” explique le P.D.G. qui a mesuré les contraintes administratives liées au système fran-

de production. En Suisse, l’éla- boration de prototypes reste- ra. Le balancier n’est toute- fois pas réalisé en interne car “cela nécessiterait un inves- tissement de 15 millions de francs.” La firme travaille sur

çais comparé au suisse. Il avoue n’avoir pas reçu l’accueil escomp- té dans certaines communes entre Valdahon et Morteau, sur l’axe de la route des Micro- techniques. Dans l’atelier de production, il

Un objectif de 40 000 mouvements par an.

Un mouvement mécanique entièrement réalisé dans la société Novowatch, au Locle.

une solution alternative. “À Sancey, les machines vont arriver d’ici avril. Pour moi, il y a un sentiment patriotique car j’ai commencé ma carrière à France

espère sortir à plein régime 40 000 mou- vements par an. Il les commercialise- ra, les livrera aux motoristes (les mou- vements ont la même fonctionnalité

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