Journal C'est à dire 229 - Février 2017

D O S S I E R

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Orchamps-Vennes À Orchamps, les blouses blanches enfilent le bleu de travail

Initiée par deux médecins, une maison de santé ouvre début juin à Orchamps-Vennes avec l’appui de la commune, qui offre le terrain. Se greffent la pharmacie, le dentiste, des infirmières, et d’autres professions de santé. Une chance.

C e fut un jeu de poker menteur, à qui lâchera le premier. Finalement, pas de perdant entre la municipalité d’Orchamps-Vennes et les professionnels de santé. “C’est vraiment du gagnant- gagnant” insiste le maire, Thier- ry Vernier à qui les médecins avaient demandé dans un pre- mier temps un appui financier plus important pour créer une maison de santé à Orchamps- Vennes. “Je leur ai dit que la col- lectivité ne pouvait pas finan- cièrement les aider davantage. Nous avons cédé à l’euro sym- bolique le terrain” explique Thier- laissait craindre un potentiel désert médical à l’avenir. Il n’en sera rien. Par chance, le maire a donc trouvé une oreille atten- tive en la personne du docteur Luc Grosperrin, installé à Orchamps-Vennes depuis 1993. Le Docteur Grosperrin - qui pos- sède un cabinet au centre du vil- lage - investit sur ses deniers personnels pour créer un bâti- ment de 300 m 2 avec quatre cabinets. Une partie de la mai- son de santé ouvrira à l’été. Il ry Vernier. Il savait ce projet important car une étude de santé menée par la commu- nauté de communes

est rejoint dans ce projet par le Docteur Bruchon, son rem- plaçant. Ces deux médecins seront les premiers à consul- ter dans le nouveau bâtiment, situé à l’entrée du village en venant de Fuans, dès cet été. “C’est vrai qu’il a fallu faire prendre la mayonnaise autour de ce projet car toutes les pro- fessions n’ont pas la même atten- te. Certains voulaient investir, d’autres louer, sachant qu’aucun n’a la même fiscalité” concède le premier magistrat. Heureuse- ment, Luc Grosperrin a mobili- sé d’autres professionnels du secteur autour d’un projet de tants y retrouveront le dentis- te, la pharmacie, un kinésithé- rapeute, des infirmières, une sage-femme, sans doute un podo- logue, un psychologue. “J’avais exposé il y a 5 ans le problème au maire en lui rappelant que je ne pourrais assumer la char- ge de travail après le départ en retraite de mon collègue (N.D.L.R. : le Docteur Rondot, 63 ans, encore en poste). Je vou- lais tout faire pour garder notre médecin remplaçant (le Docteur santé déposé à l’Agen- ce régionale de santé. La maison médicale sera composée de trois bâtiments. Les habi-

Kiné, podologue, psychologue…

Le Docteur Luc Grosperrin (à droite), Thierry Vernier (maire) et le dentiste Sébastien Gaiffe, lors d’une réunion de chantier autour de la future maison de santé.

n’a pas souhaité rejoindre le pro- jet. Il poursuit dans son cabinet. Le dentiste, Sébastien Gaiffe, entrera dans des locaux flam- bant neufs également à l’été. “Nous serons aux normes d’ac- cès. Voir la construction avan- cer si vite, ça motive” se réjouit le dentiste. À l’automne 2019, la pharma- cie quittera le centre pour le pôle

de santé. Elle doit encore attendre l’autorisation de l’ordre des pharmaciens pour démé- nager. Outre le don du terrain, Orchamps-Vennes investit 2 mil- lions d’euros dans un bâtiment accolé à celui des médecins où, en 2018, sage-femme, kiné, podo- logue, psychologue, s’installe- ront là de manière régulière ou occasionnelle dans le bâtiment

public. Une salle d’urgence sera à disposition. Avec près de 6 100 habitants, le Va de Vennes a, semble-t-il, répondu à la désertification médicale. À noter que l’arrivée de la maison médicale coïnci- de avec l’ouverture de la future caserne des pompiers, le long de la 2 X 2 voies. n E.Ch.

Bruchon) en créant une struc- ture qui pérennise l’offre de soins ici. Aujourd’hui, on peut dire que le plus dur est fait” commente Luc Grosperrin entre une réunion de chantier et les consul- tations. Dans un premier temps, son médecin remplaçant s’installe- ra à ses côtés. Pour des raisons personnelles, le Docteur Rondot

Source Atlas 2015 du Conseil national de l’ordre Le nombre de généralistes en baisse régulière Les médecins généralistes libéraux et mixtes en activité régulière. Actuellement, les 53 bassins de vie de la région Franche-Comté recensent 1 321 médecins généralistes libéraux et mixtes, soit une baisse des effectifs de 4,7 % ces huit dernières années. 1386 1378 1369 1361 1353 1345 1337 1329 1321 1313 1305 1297 1290 1282 115 14 65 ans et plus

232

60-64 ans

43

Attendu: - 2,9%

Obervé: - 4,7%

195

55-59 ans

71

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

122

50-54 ans

66

Hommes 56 ans 65%

Femmes 47 ans 35%

71

45-49 ans

74

La répartition par genre et par âge Les médecins qui exercent en activité régulière en région Franche-Comté sont âgés en moyenne de 51 ans (hommes : 54 ans - femmes : 48 ans). Les médecins potentiellement sortants, âgés de 60 ans et plus, repré- sentent 26,6 % des effectifs tandis que la tranche d’âge des moins de 40 ans représente 20,2 % de l’ensemble des actifs réguliers. Le profil démographique L’âge moyen de l’inscription au tableau de l’Ordre des Médecins est de 33 ans en région Franche-Comté : 31 ans pour les femmes et 35 ans pour les hommes. Les femmes de moins de 35 ans représentent 62,6 % des inscrits de cette tranche d’âge.

55

40-44 ans

58

>= 50 ans

2

6

45-49 ans

5

39

35-39 ans

69

Hommes 35 ans 4 3%

Femmes 31 ans 57%

40-44 ans

2

4

25

<= 34 ans

72

35-39 ans

5

5

L’âge des praticiens Âgés en moyenne de 53 ans, les hommes représentent 65 % des 1 321 médecins généralistes libéraux et mixtes de la région Franche-Comté. 31 % des médecins généralistes libéraux et mixtes sont âgés de 60 ans et plus et 16 % sont âgés de moins de 40 ans. Parmi les jeunes générations de moins de 40 ans, les femmes représentent 69 % des effectifs.

30-34 ans

44

32

< 30 ans

38

17

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