Journal C'est à dire 227 - Décembre 2016

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D O S S I E R

Au travail pendant les fêtes Économie

G endarmes, médecins, infirmiers… Ils sont tout au long de l’an- née sur la brèche, week-ends et jours fériés et donc bien entendu pendant les fêtes. Pas de trêve des confiseurs dans ce genre de professions. Une réalité qui est la même pour les salariés des associations d’aide à domicile comme Aide’n’Pro à Saint-Hippolyte où travaille Frédéric Tirole : “Nous prati- quons l’assistance au lever et au coucher ou encore la prépara- tion des repas, donc quel que soit Le 24 ou le 31 décembre au soir, vous serez sans dou- te attablés en famille ou entre amis, insouciants et profitant pleinement des fêtes de fin d’année. De même le 25 et le 1 er de l’an. Mais ce ne sera pas le cas pour tout le monde. Cer- tains vont en effet travailler ou se tenir prêt à quitter la table à tout moment.

25 décembre et à la même adres- se pour un feu de cheminée le 1 er janvier !” Il aura au final passé plus de temps pendant les fêtes avec les malheureux propriétaires qu’avec sa famil- le. Les souvenirs ne manquent pas de départs précipités dès la nou- velle année arrivée. “Rien à voir toutefois avec un soir où tous les pompiers de Saint-Hippolyte étaient réunis au restaurant pour la fête des mères… L’équipe de garde a alors été appelée au Bief Parou à Goumois pour secourir des spéléologues coincés dans un gouffre.” Autant dire que ce soir-là, ces dames ont dû finir leur repas sans leurs maris et rentrer seules à la maison. C’est là le lot de tous les sapeurs-pom- piers volontaires… et de leurs conjoints ou conjointes. n

Gamard est sans doute de ceux qui assurent le plus souvent les astreintes les soirs de fête. Pour rendre service à ses collègues souvent et parce qu’il prend sa mission très à cœur, sans compter son temps et sans s’ap- pesantir sur les contraintes de son engagement : “Ces jours-là

le jour, veille ou jour de Noël, jour de l’an, les gens ont besoin de cette aide donc nous serons là” précise-t-il, insistant sur le rôle social important joué notamment auprès des per- sonnes âgées pour qui cette pré- sence peut parfois être la seu- le.

nous réservent toujours leur lot d’interventions. Alors forcément, on est à table en famille et d’un coup le bip sonne… Le repas se finit sans nous

Comme ses collègues, il sera donc fidèle au pos- te. Comme le seront aus- si d’autres profession- nels incontournables, les sapeurs-pompiers, dans

Le cas des sapeurs- pompiers volontaires.

et on le réchauffe juste en ren- trant !” L’an dernier par exemple, appelée pour un malaise à Mon- tandon, son équipe a aussi eu à gérer sur la route du retour un accident de la circulation. “Je me souviens d’une année où on a été appelé pour une inon- dation dans une maison le

les centres de secours des villes de France mais aussi dans les campagnes. Là, ce sont des volontaires qui seront de gar- de, prêts à écourter à tout moment les festivités. Volontaire depuis 27 ans au centre de secours de Saint-Hip- polyte, l’adjudant Dominique

Dominique Gamard ne passera peut-être pas les fêtes vers le sapin de Noël…

Montlebon Une tradition en milieu rural Autrefois réservée aux garçons, la tradition des conscrits est aujourd’hui mix- te et perdure dans les campagnes où le passage à l’âge adulte reste un évé- nement que l’on célèbre avec toute la communauté comme il se doit.

U n peu d’histoire tout d’abord pour rappe- ler d’où vient la tra- dition des conscrits dans nos villages. Institué par une loi promulguée durant la longue période révolutionnaire que connaît la France, le ser- vice militaire obligatoire ne requiert pourtant pas à l’époque que toute la classe d’âge concer- née soit mobilisée sous les dra- peaux. D’où la mise en place d’un mode de sélection des plus égalitaires, se vouant unique- ment au hasard : le tirage au sort ! Ce jour-là est attendu et même craint par les jeunes gens eux-mêmes mais aussi par tou- te leur famille qui peut voir s’éloi- gner pour plusieurs années un des leurs et accessoirement perdre de la main-d’œuvre pour les travaux des champs. Le tira- ge est donc un moment d’émo- tion et d’angoisse face auquel on n’hésite pas à sortir les por- te-bonheur ou à tenter de for- cer la chance. Puis, pour le pre- mier de l’an, ces conscrits avaient coutume de se rendre chez les notables du village présenter leurs vœux… À Montlebon, pas question d’abandonner cette tradition même si le service militaire n’existe plus. C’est aujourd’hui le passage d’une classe d’âge

Bastien Sire (à gauche) est ici accompagné des membres du bureau de la cuvée 2016-2017.

oublier la présence de la mas- cotte qui les accompagnera par- tout “Patrick, l’étoile de mer de Bob l’éponge”, référence à un dessin animé sorti l’année de leur naissance. “Le lendemain matin, nous allons tous présen- ter nos vœux à Madame le mai- re qui nous accueille pour le petit- déjeuner… Les conscrits auront même droit au repas du midi !” Puis la joyeuse troupe conti- nuera de se déplacer dans les rues de Montlebon pour sou- haiter aux habitants, qui en grande majorité apprécient ce moment, une bonne et heureu- se année. n

mois pour préparer leur périple de fin d’année. “Il faut acheter chapeaux, drapeaux, cocardes, cor de chasse… et organiser le parcours.” La fête ne s’improvi- se pas en effet et débutera dès le 31 décembre au matin par un

dans le monde des adultes qu’on célèbre à cette occasion. “Il faut bien distinguer les chantelots nés en 1999 et qui auront 18 ans l’an prochain et les conscrits qui eux ont fêté leur 18 ème anniver- saire cette année” précise Bas- tien Sire, président, pas encore majeur donc, de cette joyeuse troupe. “Nous nous sommes réunis dès septembre pour savoir qui était intéressé et créer le bureau” poursuit-il. S’étant portés volontaires pour épauler les bénévoles du Télé- thon dans leur commune début décembre, ils auront ensuite un

apéritif offert par les conscrits aux chante- lots sur la place du vil- lage. Un passage de témoin en quelque sor-

Le p’tit-dej chez Madame le maire.

te. La soirée se déroulera quant à elle dans la salle mise à dis- position par la mairie aux Fon- tenottes où une trentaine de jeunes gens au total fêteront le passage de 2016 à 2017. Sans

La tradition des conscrits remonte très loin.

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