Journal C'est à dire 217 - Janvier 2016
P L A T E A U D E M A Î C H E
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Maîche
Les Français ont un rapport particulier à leurs administrations et services publics. Des relations et échanges qui souvent tournent à l’aigre et nécessitent d’avoir recours à un arbitrage. Pour cela, le défenseur des droits a été instauré par les autorités républicaines. Désormais régulièrement présent à Maîche, ses attributions sont importantes à connaître. Administrés, vos droits sont défendus
P aul Coizet est une figure connue dans la vie publique du Pays de Montbéliard où il a été élu tant à Audincourt qu’à
l’agglomération ou encore au Conseil général.Unhomme recon- nu aussi pour sa connaissance des dossiers et des difficultés que peu- vent rencontrer au quotidien ses
concitoyens. Désormais retiré de la scène poli- tique, c’est une autre mission qu’il accomplit avec toujours autant de convictions : “Le défen-
seur des droits est une autorité constitutionnelle et indépendante” explique-t-il. Il a pour attribu- tions de veiller à la protection des droits des citoyens, de leur liberté et à promouvoir l’égalité. “Notamment la défense des droits de l’enfant et la lutte contre les discriminations qui sont des domaines où je peux être saisi dans tous les cas, sans qu’une administration soit nécessaire- ment en cause.” Mais là où il est pour l’instant le plus sollicité, c’est dans la défense des droits des usagers des services publics. Problèmes avec un organisme logeur, soucis avec le fisc dans le cadre d’une succession, incom- préhensions avec la caisse pri- maire d’assurance-maladie, une caisse de retraite ou Pôle emploi, désaccords dans un dossier de remembrement foncier… Les exemples ne manquent pas et Paul Coizet sait que sa tâche est très large, souvent compliquée. “Quand un plaignant arrive, il faut d’abord s’assurer que l’affaire n’est pas déjà entre les mains de la justice auquel cas on se doit de la laisser travailler. D’autre part, l’usager doit avoir au préa- lable entrepris des démarches
Paul Coizet tient une permanence mensuelle à Maîche pour épauler aider administrés et administration à se comprendre mieux…(photo archive).
expertise, qui rappelons-le est totalement gratuite. “Le défen- seur des droits est un délégué de l’institution principale qui est à Paris. Et tous les particuliers, associations ou entreprises pour lesquels le litige est trop complexe peuvent voir leur affaire remon- ter à la capitale où notre auto- rité de tutelle a plus de moyens” poursuit Paul Coizet, fier de ser- vir ici encore la République, un idéal d’égalité et une éthique qui l’ont toujours guidé. D.A.
envers le service public dont il se plaint. Je viens en appui en cas de blocage” poursuit le défen- seur des droits. Après avoir pris connaissance de la situation, il entre en contact avec l’autre partie et tente de trouver une solution amiable. “J’essaie de faire en sorte qu’administration et adminis- trés se comprennent mieux” dit- il en souriant. Il sait que la solen- nité de la fonction simplifie for- cément les choses pour celles et ceux qui s’en remettent à son
Infos pratiques : Permanence à la maison des services de Maîche, 24, rue Montalembert, le 3 ème mercredi matin de chaque mois. Renseignements au 03 81 64 33 68.
La maison des services à Maîche. C’est là que se tiennent les permanences.
Maîche Les gueules cassées toujours au front
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espace
darmerie. Au fil des décennies, le nombre de gueules cassées n’a cessé de diminuer. On en dénombre aujourd’hui 2 400 dont 10 % d’anciens d’Indochine et 35 % d’anciens d’Algérie. L’association s’est ouverte à d’autres “soldats” de la nation : gendarmes, poli- ciers, pompiers, douaniers et tout fonctionnaire en tenue atteint de blessures au niveau nue à percevoir 9,23 % des reve- nus de la Française des jeux. Ce qui nous donne encore les moyens d’aider le monde combattant, de soutenir la recherche médica- le. On finance aussi des actions au bénéfice de nos membres. Sans oublier nos missions his- toriques, le devoir de mémoire par l’entretien et la transmis- sion du souvenir des sacrifices consentis par la France.” Le champ d’action est large. L’association est présidée depuis 2010 par Henri-Denys Bonna- venture. Elle compte aujour- d’hui 159 membres en Franche- Comté. Jacques Mougin a été nommé chevalier dans l’ordre national du mérite le 5 décembre dernier à Besançon. Sa décora- tion lui a été remise par le géné- ral de division Lesimple com- mandant la force N° 1. “Le 11 novembre, j’ai remis à mon porte-drapeau Philippe Quillan le diplôme d’honneur pour sa présence aux manifestations patriotiques” ajoute le réci- piendaire. F.C. de la tête. Elle s’adresse également aux victimes du terrorisme. “Pour pro- téger son capital, l’U.B.F.T. a créé une fon- dation en 2001. Elle conti-
Nommé chevalier dans l’ordre national du mérite, Jacques Mougin le délégué régional de l’association des Gueules cassées revient sur l’évolution d’une structure bientôt centenaire.
& habitat
L es origines de cette association s’enracinent dans les tranchées de la Grande Guerre, théâtre d’innombrables atroci- tés. Le 21 juin 1921, deux grands mutilés, Bienaimé Jour- dain et Albert Jugon fondent l’Union des Blessés de la Face et de la Tête (U.B.F.T.), appelée plus couramment “les Gueules cassées”. “L’association a béné- ficié de nombreux donateurs à l’exemple de cette Américaine dont le fils a été sauvé par l’armée française. Elle a offert en 1927 le château de Moussy où ont été accueillis des milliers de blessés au visage. Ils vivaient ici pratiquement en autarcie. Ce domaine a été vendu cette année
à la communauté de commu- ne de Roissy” , explique Jacques Mougin, le délégué régional de l’U.B.F.T. Pour récolter des fonds, les fondateurs ont aussi eu la
bonne idée de créer la loterie nationale. Ce qui leur permettra aussi d’acquérir d’autres pro- priétés pour soigner ses soldats défigurés.
159 membres en Franche- Comté.
L’association s’est impliquée dans tous les conflits où la Fran- ce était engagée : seconde guer- re mondiale, Indochine, Algé- rie… “Elle intervient mainte- nant dans le cadre des opéra- tions extérieures” , poursuit Jacques Mougin qui fut blessé au visage en service comman- dé quand il servait dans la gen-
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Jacques Mougin a été décoré le 5 décembre par le général Lesimple.
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