Journal C'est à dire 211 - Juin 2015

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Football Le F.C. Sochaux bientôt chinois : les supporters entre inquiétude et espoir Avec le rachat du F.C.S.M. par un investisseur chinois, c’est la fin d’une époque. Celle qui liait le club de foot du F.C. Sochaux-Montbéliard aux usines Peugeot. De nombreux supporters du Haut-Doubs ont l’habitude d’aller encourager les Jaune et Bleu à Bonal. Ils s’interrogent.

P eugeot et le F.C. Sochaux-Montbéliard, c’est la fin d’une his- toire. Relégué en Ligue

2 en 2014, le club phare de la région va être cédé à Lindus, une entreprise d’éclairage basée à Hong-Kong. Pour 7 millions d’euros, P.S.A. se sépare de son “bébé” né en 1928. Une décision inexorable depuis les difficultés rencontrées par le groupe, contraint de céder une part de son capital à l’État français et au chinois Dongfeng. “C’est la fin d’un grand mariage… Sans doute celui noué avec le Chinois ne durera pas si longtemps” avan- ce Jean-François Bonnet, prési- dent du supporter-club, asso- ciation créée il y a 83 ans pour suivre et encourager les joueurs. Avec le départ de P.S.A. s’achève donc l’aventure commencée en 1928, lorsque la famille Peugeot avait mis en pratique l’adage millénaire “Panem et circenses” (“du pain et des jeux”), en créant pour les dizaines de milliers de salariés des usines de Sochaux l’un des tout premiers clubs de

football professionnels de Fran- ce. Une référence. Symbole d’une ville, d’une entre- prise, d’une région, le club a des supporters un peu partout, et beaucoup dans le Haut-Doubs. Aux Fontenelles, il existe une famille d’indéfectibles. Charles Patois en fait partie. Âgé de 35 ans, il est fidèle aux “jaune et bleu” depuis l’âge de 12 ans. Il a connu l’ancien stade et sa magnifique pelouse avec son père Gérard domicilié à Dam- prichard et ses frères (Alire, Ser- ge, Rémi). Il ne rate aucun mat- ch à domicile et suit les matches à l’extérieur. Ses deux filles, Ali- cia (9 ans) et Camille (5 ans) le suivent dans les tribunes Sud de Bonal et ont attrapé le virus : “Elles crient autant que moi !” s’amuse ce fidèle. Charles a même commenté jusqu’en 2011 les rencontres en direct pour la Radio Val de Morteau (R.V.M.). Ce passage sous pavillon chi-

Habitant aux Fontenelles, la famille Patois (Charles 2 ème en partant de la droite) est une fidèle supportrice du F.C. Sochaux.

tois” à défaut du lion Peugeot. Il se dit attristé par la décision de Peugeot : “Je ne comprends pas vraiment leur logique car le stade restera bien implanté au milieu des usines ! La famil- le a laissé tombé le club.” Mais lui restera fidèle.

de Montbéliard. Le sujet “foot” a toujours alimenté les conver- sations lors des pauses. Aujour- d’hui, une page se tourne. Les joueurs ne seront plus obligés de rouler en voiture P.S.A. pour se rendre à l’entraînement. Ter- minées les séances de dédicaces dans l’usine, l’arbre de Noël avec les enfants… Il y a donc de la nostalgie, de la crainte et de l’espoir. Celui de renouer avec un glorieux passé. “L’investisseur a dit qu’il voulait que le club remonte en Ligue 1… Il faudra les moyens et le recrutement” conclut Charles Patois qui don- nera toujours de sa voix pour “son” club. E.Ch.

nois ne le laisse pas indifférent : “Je suis partagé entre l’inquiétude et l’espoir. L’inquiétude de subir le même sort que Grenoble (N.D.L.R. : le club a été racheté par des Japo- nais, remonte en L1, puis crou- le sous les dettes. Il est en 5 ème

Jean-François Ducrot - le président du sup- porter-club - n’a pas plus d’informations sur les volontés des Chi- nois : “J’ai des contacts

division aujourd’hui) mais l’espoir de voir de l’argent arriver” dit Charles. Une chose est certaine : il renouvel- lera son abonnement

Plus de voiture P.S.A. pour les joueurs.

(et celui de ses filles) pour la saison à venir, lui qui n’a man- qué que 3 matches en 25 ans. Pour lui, “le F.C.S.M. doit gar- der sa couleur jaune et bleue et le symbole du lion franc-com-

avec le président délégué (Lau- rent Pernet) mais je n’ai eu aucun contact avec les repre- neurs” dit-il. Ancien salarié, il a travaillé 43 ans “à la Peuge” comme disent les gens du Pays

Jean-François Bonnet, président des supporters, n’a pas encore rencontré l’investisseur chinois.

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