Journal C'est à dire 205 - Décembre 2014

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Le lisier, une nouvelle ressource énergétique renouvelable Agriculteurs à Lignerolle, à côté de Vallorbe, Frédéric Petermann et son fils Fabien ont investi dans la valorisation des engrais de ferme en réalisant une unité de méthanisation avec l’appui de Romande Énergie. De quoi chauffer 700 ménages. Lignerolle

L’ évolution de l’élevage laitier ne se limite plus à la production de fromages ou de lait. Ici ou là, des producteurs se lancent dans l’aventure énergétique. Producteurs de laitA.O.C. gruyère à Lignerolle (à côté de Vallorbe), Frédéric Petermann et son fils sont associés avec quatre autres agri- culteurs dans une communauté d’élevage qui gère un cheptel de 110 vaches lai- tières. “Ce n’est pas vraiment un G.A.E.C. car chacun garde ses terres. On partage en commun les bêtes et

les bâtiments d’élevage” , décrypte Fré- déric Petermann. Le père et son fils exploitent aussi en parallèle une entreprise de travaux agricoles qui regroupe sept associés. “On avait beaucoup d’effluents et du matériel de transport, soit la matière et la logistique pour faire fonctionner une unité de méthanisation” , résume l’agriculteur qui a dû partir se for- mer à la production de biogaz. Ce pré- requis incontournable lui a permis de décrocher en septembre 2013 un

contrat de production sur 20 ans avec un prix d’achat à 0,35 franc suisse par kWh. Soit près de 29 centimes d’euro par kWh en sachant qu’en France pour une installation de même taille il aurait obtenu entre 16 et 18 centimes. Très motivant donc. Le projet a donné naissance à la socié- té Agrogaz Lignerolle où le père et son fils détiennent 60 % du capital. Le res- te étant apporté par Groupe Roman- de Énergie, premier fournisseur d’électricité en Suisse romande. “On ne déplore pas d’opposition locale. On a pris le temps de bien expliquer les choses à la population” , souligne Fré- déric Petermann. Premiers coups de pioche en avril 2013 pour une mise en route de l’installation au 26 juin 2014. L’efficacité suisse. La centrale de Lignerolle est alimentée avec du fumier et du lisier en prove- nance d’une dizaine d’exploitations alentour dont celle du père et du fils,

“80 % des apports sont constitués de lisier et de fumier en provenance de la ferme du Contour et d’autres exploitations alentours”, explique Frédéric Petermann.

teurs de 1 500 m 3 . Le biogaz qui s’en dégage alimente un moteur de 330 kW couplé à une génératrice. L’installation peut produire 2,5 millions de kilowatt- heures par an, soit la consommation annuelle de 700 ménages. La chaleur issue de cette production per- met de chauffer les digesteurs à 40 °C. “On l’utilise aussi pour un séchage en grange et on a réalisé un réseau chaleur qui dessert une dizaine de loge- ments aux hameaux du Versé et du Vailloud.” Trois mois après le lancement de la production, l’agriculteur ne se plaint d’aucun dysfonctionnement. Le diges- tat qui résulte du processus de métha-

nisation est épandu sur près de 600 hectares de champs. Cette matière se présente sous forme essentiellement liquide. Depuis la sortie de la centra- le, elle est envoyée automatiquement dans des conduites enterrées. “Cela représente 7 km de canalisation répar- tis sur le parcellaire de la ferme. Ce réseau comporte des vannes de bran- chement sur lesquelles on connecte le matériel d’épandage.” Du transport de tonnes à lisier en moins donc qui allè- ge encore un bilan carbone d’une cen- trale permettant d’économiser près de 1 500 tonnes de CO2 par an puisque le biogaz n’est pas libéré dans l’atmosphère. F.C.

à savoir la ferme du Contour. “Les effluents agricoles repré- sentent 80 % des apports.” Les 20 % restants sont composés de déchets de céréales, de drêches de brasserie avec des

2,5 millions de kilowattheures par an

produits Nestlé, à savoir du marc de café et des graisses végétales. Il faut 17 000 tonnes d’apports pour que la centrale tourne à plein régime. Toute cette biomasse fermente et se décompose à l’intérieur de deux diges-

Le hangar où sont stockées les matières solides qui seront mélangées aux effluents de ferme pour produire du biogaz.

Coup de pouce européen pour les circuits franco-suisses La commission de programmation du programme Interreg France-Suisse a officia- lisé le versement de 156 138 euros pour harmoniser et promouvoir l’offre de ran- donnée pédestre et V.T.T. sur l’espace Mont d’Or-Chasseron. Tourisme

D ix nouveaux projets sont celui de l’espace Mont d’Or-Chasseron ont été retenus dans le cadre de ce programme de coopération Intereg IV qui arri- ve à son terme. Cette bonne nou- velle n’annonce pas de nouveaux sentiers mais conforte les démarches engagées de part et d’autre de la frontiè- re dans “C’est toujours réjouissant d’être retenu” , apprécie Vincent Fleu- rot, le technicien chargé du dos- sier au niveau de la communau- té de communes Mont d’Or-Deux Lacs, compétente depuis février 2013 en matière d’aménagement de circuits de randonnée. Côté Suisse, le pro- jet est piloté au niveau d’Yverdon-les-Bains Région. l’aménagement d’un réseau de randonnée coordonné, cohérent, valorisé et valorisant pour le territoire.

Zoom Plus de 100

L’aide européenne concerne quatre itinéraires franco- suisses : Sentier des Bornes, Tour du Mont d’Or, Sentier de la Jougnena et le Suchet. L’harmonisation procède d’une signalétique et d’outils promo- tionnels communs. L’objectif vise à favoriser les partenariats entre les opérateurs chargés du

millions d’euros pour Interreg V Les travaux de préparation dʼInterreg V France-Suisse ont été lancés en 2014 avec la volonté dʼaller plus loin dans la coopération et lʼintégration du canton de Fribourg dans le périmètre géographique. Plus ambitieux, le futur program- me 2014-2020 bénéficie dʼune enveloppe financière en forte augmentation : 65,9 millions dʼeuros de F.E.D.E.R. et lʼéquivalent de 40,75 millions dʼeuros de fonds Interreg suisses, contre respectivement 55 millions dʼeuros et 14 mil- lions dʼeuros pour 2007-2013.

tourisme et avec les prestataires de loisirs liés à la randonnée. Cela passe par le déve- loppement de supports cartographiques simi- laires.

Quatre itinéraires franco-suisses.

“Ces sentiers ont fait l’objet d’une application mobile interactive qui permettra aux utilisateurs de résoudre des énigmes, d’effectuer des petits tests phy- siques, le tout permettant d’intégrer un classement en fin de parcours” , poursuit Vincent Fleurot. Le projet conduit par la communauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs ne se limi-

L’aide européenne participe de la volonté d’harmoniser la promotion et la signalétique des circuits franco-suisses sur l’espace Mont d’Or-Chasseron.

te pas uniquement aux sentiers frontaliers. Il touche tous les iti- néraires du territoire commu- nautaire. Le montant global de

cette remise à niveau s’élève à 454 000 euros dont 50 % pro- viennent de subvention de tous les financeurs potentiels : Euro-

pe, État, Région et Départe- ment. Encore quelques mois à attendre avec de pouvoir en pro- fiter au printemps 2015.

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