Journal C'est à dire 205 - Décembre 2014

É C O N O M I E

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Charquemont L’ancien site industriel Bernard Haenni en cours de dépollution L’entreprise horlogère B.H. S.A.S. décontamine les bâtiments industriels qu’elle occupait à Charquemont. Ils sont pollués au radium et au tritium, des produits à caractère radioactif dont la présence dans ces murs remon- te à plus de 50 ans, à l’époque d’Élector.

L’ activité de l’entreprise hor- logère Bernard Haenni (B.H.) a été transférée en Suisse en2009.Cependant,la filia- le dugroupe français I.M.I. (Indus- tries Micromécaniques Interna- tionales) est toujours propriétaire de ses locaux àCharquemont.Les bâtiments sont vides depuis cinq

ans, mais ils sont aussi pollués. Des traces de radium et de tri- tium, des produits à caractère radioactif, ont été relevées à cer- tains endroits de l’usine. Leur présence n’a rien de surprenant, puisque ces composants ont été longtemps utilisés pour leur pro- priété luminescente dans la fabri-

cation des cadrans de montres qui étaient produits ici. “Nous avons découvert qu’il y avait du radium et du tritium à l’occasion du déménagement de 2009. Nous n’en avions pas eu connaissan- ce avant” observe Antoine Gérard, président du groupe I.M.I. Et pour cause, la présen-

Antoine Gérard, président du groupe I.M.I. dont une de ses filiales est la société Bernard Haenni.

ce de ces produits dans les locaux de Charquemont est antérieure à l’acquisition de B.H. S.A.S. par le groupe I.M.I. La présence du radium date de l’époque de la société Élector qui a travaillé dans ces murs jusqu’en 1982, année de sa liquidation. L’entreprise B.H. n’est donc pas responsable de la pollution au radium notamment. Néanmoins, la direction a décidé de procéder à la dépollution du site. “J’ai tou- jours estimé que même si nous ne portions pas la responsabi- lité de cette pollution, il fallait rendre l’endroit propre. Cela fait partie de la démarche qualité que nous défendons au sein de notre organisation qui emploie 550 personnes. Ce dossier prend beaucoup d’énergie, mais si c’était

à refaire, je prendrais la même décision” insiste Antoine Gérard. En 2012, une première opéra- tion d’assainissement a été menée dans la partie la plus récente des bâtiments. Il reste

bonne intelligence avec les ser- vices compétents” reconnaît Antoi- ne Gérard. Une fois cette opération ache- vée, B.H. va pouvoir se séparer de cet ensemble immobilier de

maintenant à déconta- miner les locaux histo- riques les plus anciens. Ce chantier de plusieurs mois mené par une entreprise spécialisée

3 500 mètres carrés. Le bâtiment historique, vétuste, en ossature bois, sera détruit. En concertation avec la mairie de Charque-

“Je prendrais la même décision.”

va démarrer au printemps 2015. Le coût de l’opération avoisine les 900 000 euros ! Un montant que la société B.H. ne supporte pas seule. Comme la pollution la plus importante est le fait d’une entreprise qui a été pla- cée en liquidation judiciaire, l’État en prend une partie à sa charge. “Nous avons travaillé en

mont, un parking ou un espa- ce vert pourrait être aménagé à la place. Le reste des locaux va changer probablement de destination. L’ancien site industriel pourrait être transformé en logements. B.H. a actuellement des contacts avec des promoteurs.

Le bâtiment le plus ancien sera détruit une fois l’opération de dépollution terminée.

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