Journal C'est à dire 205 - Décembre 2014

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D O S S I E R

Association L’envers du décor vu par le Secours Catholique L’eldorado suisse accentue non seulement les disparités sociales mais complique également le quotidien des plus démunis comme le consta- tent les bénévoles du Secours Catholique.

“I ci,le problème crucial,c’est le logement. On ne trouve rien à des prix accessibles pour les plus bas revenus” , note Étienne Jeanningros. Le res- ponsable de l’antenne mortua- cienne du Secours Catholique sait de quoi il parle, les deux chambres de l’accueil de nuit sont pratiquement occupées en permanence. “On répond aux appels du 115, du centre médi- co-social, de la cure, de la gen- darmerie ou directement aux per-

10 équipes de 4 à 5 personnes. “Chaque jour, on récupère plus d’une dizaine de sacs de vête- ments et de chaussures qu’il faut trier, laver, répertorier avant de les mettre en vente le vendredi de 14 h 30 à 17 heures On reçoit enmoyenne entre 15 et 20 familles par semaine” , poursuit Étien- ne Jeanningros, sans oublier de rappeler que le vestiaire est ouvert à tous. Une partie des effets est transférée dans un centre de réinsertion à Exincourt qui travaille en partenariat avec le Secours Catholique. Le site mortuacien fonctionne aussi en accueil de jour. Huit équipes de deux bénévoles se relaient pour écouter, aider les personnes en situation précaire et les orienter au besoin vers les partenaires sociaux. Autre spé- cialité mortuacienne, l’accompagnement scolaire. Une dizaine de bénévoles accompagne des enfants en difficultés. “C’est un service à domicile planifié selon les besoins des enfants et les disponibilités des encadrants. On intervient environ 1 h 30 par semaine. On cherche des volon- rencontrées. “En quelques années seulement, on est passé de moins de 10 000 à plus de 12 000 situa- tions par an, poursuit M. Bru- gère. Et avant, des gens qu’on ne voyait qu’une ou deux fois par an, on les voit désormais plus régulièrement. Il y a un véritable ancrage de la pauvreté.” Une des premières raisons pour lesquelles on sollicite le Secours Catholique, c’est l’aide alimen- taire, suivie de l’aide financiè- re au paiement des loyers et des factures d’énergie. La précari- té énergétique est devenue une des principales préoccupations du Secours Catholique qui en a fait un de ses chevaux de bataille cette année. “On forme les gens aux gestes simples pour écono- miser l’énergie. Et on s’apprête à renouveler une convention avec E.D.F. pour reconduire le tarif “première nécessité” pour ceux qui peuvent y prétendre.” Les dons reçus par le Secours Catholique sont en baisse. Les responsables régionaux de l’association en appellent, eux aussi, à la générosité. J.-F.H.

sonnes en détresse. En général, les occupants restent quelques jours.Aujourd’hui les S.D.F. repré- sentent à peine 20 % des demandes. Pour le reste, il s’agit de personnes en recherche d’emploi, en situation de rup- ture familiale ou qui viennent travailler sur Morteau et n’ont pas encore les moyens de se loger.” En 2009, l’activité de l’accueil de nuit correspondait à 250 nuitées, soit 30 à 35 personnes accueillies. Cinq ans plus tard, le seuil des 500 nuitées est franchi. Ces solu- tions d’accueil d’urgence devien- nent incontournables. Les deux chambres aménagées près de la Chapelle sont petites mais fonc- tionnelles. Elles disposent d’un bloc sanitaires-douches en com- mun. Ce service est proposé depuis une vingtaine d’années par le Secours catholique qui lui s’est implanté sur Morteau à la fin des années cinquante. Installée dans les locaux parois- siaux situés à l’arrière de la Cha- pelle, l’équipe rassemble aujour- d’hui 70 bénévoles. Le vestiaire, activité historique du Secours catholique, mobilise à lui seul

taires” ajoute le président. Le Secours catholique à Morteau adhère au dispositif national Accueil Familial de Vacances. Quelques bénévoles gèrent la commission des secours où des dossiers de demande d’aide sont étudiés avec un travailleur social. Le grand rendez-vous est enco- re à venir avec l’opération S.O.S. hiver qui se tiendra sur l’ensemble du canton de Mor- teau pendant les trois premières semaines de février. Près de 350 bénévoles passeront au domi- cile des habitants. “Le produit de cette collecte est utilisé pour les besoins locaux” , conclut le res- ponsable en se gardant bien de jouer les donneurs de leçon. F.C.

Le vestiaire est ouvert au public le vendredi de 14 h 30 à 17 heures.

À l’approche des fêtes, les bénévoles du secours Catholique se mobilisent dans la décoration des locaux.

La très grande pauvreté s’ancre dans le pays Moins de 515 euros mensuels Sur le plan régional, le Secours Catholique reçoit envi- ron 30 000 personnes par an en Franche-Comté. Sur le plan national, l’association vient en aide à plus d’1 million de personnes. La très grande pauvreté s’accentue.

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A u plan national, 8 mil- lions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ils gagnent moins de 987 euros par mois. Parmi ces 8millions dits de pauvres, il y a aussi les plus pauvres parmi les pauvres. Ils

se, ils représentent désormais près du quart des personnes accueillies. Les familles mono- parentales représentent 30 %” note Alain Brugère, le président régional du Secours Catholique. Les seniors aussi sont toujours plus nombreux : ils ne repré-

sont 2 millions à être en situation de très grande pauvreté, per- cevant moins de 515 euros mensuels. Et sur ces 2 millions,

sentaient que 19 % des personnes accueillies il y a dix ans, ils sont désor- mais 24 %. La quarantaine

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ils sont plus d’1 million à côtoyer régulièrement le Secours Catho- lique. Autre constat, partagé sur le plan local : “Le nombre de couples avec enfants est en haus-

d’équipes permanentes du Secours Catholique en Franche- Comté (1 400 bénévoles au total) reçoit près de 30 000 personnes par an, soit 12 000 situations

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Les responsables bénévoles du Secours Catholique de Franche-Comté, entourés d’Antoine Aumonier, le délégué régional.

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