Journal C'est à dire 205 - Décembre 2014

BRASS BAND du Saut-du-Doubs Concert de Noël

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LA PRÉCARITÉ GAGNE DU TERRAIN

28 décembre Salle des fêtes de VILLERS-LE-LAC Ouverture des portes à 19 h 45 - Entrée libre

L’apparente opulence du Haut-Doubs cache des situations très diverses. Pour exemple, selon les derniers chiffres de l’I.N.S.E.E. Franche-Comté, 25% des habitants de Maîche appartiennent à un ménage qui déclare un revenu par adulte inférieur à 14 455 euros par an. Et 10% des habitants de cette même commune appartiennent à un ménage qui déclare un revenu par adulte inférieur à 9 359,50 euros par an. Les dis- parités sont semblables pour Morteau. À l’échelle du département, plus d’un adulte sur 7 vit en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec un revenu de moins de 987 euros par mois. La précarité, cette autre facette du Haut-Doubs, gagne du terrain d’année en année si l’on s’en réfère au travail des associations qui sont sur le terrain pour tenter de répondre aux besoins en matière d’aide alimentaire par exemple. En ce début d’hiver, toutes sont mobilisées pour aider ceux qui en ont besoin. De manière générale, toutes ces associations sont là pour pallier l’absence ou les carences des pouvoirs publics.

Collecte alimentaire Contre la précarité, il y a la solidarité Si les secteurs de Morteau et de Maîche restent privilégiés en termes de revenus par ménage, cet- te apparente aisance cache des situations beaucoup plus délicates. Les associations sont sur le terrain. Comme c’était le cas fin novembre avec la Banque alimentaire.

Les indicateurs de fragilité sociale (source I.N.S.E.E. Franche-Comté).

A vec un revenu moyen par ménage égal à 23 485 euros par an et par personne, le bassin de vie de Morteau compte parmi les zones privilégiées de la région. À Maîche, ce revenu médian est de 21 057 euros par uni- té de consommation, légèrement infé- rieur, toutefois encore supérieur à la moyenne départementale qui est de 19 019 euros, elle-même supérieure à la moyenne régionale qui est à 18 393 euros. Le Haut-Doubs Horlo- ger reste donc une zone à hauts reve-

nus. Mais en dépit de cette apparen- te prospérité, la précarité gagne du terrain. Il est estimé qu’aujourd’hui

niers, près de 200 bénévoles répartis sur une quinzaine de grandes surfaces alimentaires du Haut-Doubs étaient

près de 16 % de la population du Doubs vit avec des bas revenus, c’est-à-dire avec moins de 987 euros par mois. Dans le Haut-Doubs, les asso- ciations œuvrant dans la soli- darité se sont multipliées : Restos du Cœur, Banque ali-

mobilisés pour la grande col- lecte hivernale de la Banque alimentaire. Le journal C’est à dire a suivi une équipe. “C’est pour la Banque ali- mentaire” , lancent encore timi- dement Manon et Chayma en tendant les sacs aux premiers

La Banque Alimentaire vit au rythme de la “ramasse”.

mentaire, Petit cabas à Maîche… Toutes sont mobilisées en ce début d’hiver. Les 28 et 29 novembre der-

clients de cette grande surface du Haut- Doubs. Pas facile d'interpeller les gens. Surtout la première fois car les deux adolescentes sont là dans le cadre d’un partenariat établi entre la Banque Alimentaire et le lycée dans lequel elles sont scolarisées. Certaines per- sonnes passent en faisant mine de ne rien voir, d’autres expliquent qu’ils n’ont pas trop les moyens mais la plu- part jouent le jeu si ce n’est en pre- nant le sac du moins en déposant au retour quelques boîtes ou paquets dans le caddie placé à l’entrée du maga- sin. Les adultes qui les encadrent se posent moins de questions. “Glo- balement, on reçoit un bon accueil et les gens restent assez généreux” , appré- cie Marie-Christine Boyer, respon- sable locale de la Banque alimentai- re. L’an dernier, cette collecte d’hiver avait permis de récupérer 19 tonnes de den- rées sur le Haut-Doubs. “On en avait refait une au printemps car on man- quait de stock.” La Banque alimen- taire occupe une position névralgique. Elle a été créée en 1984 en région pari- sienne dans le but réaliser une plate- forme logistique au service des asso- ciations caritatives. “On n’est jamais en contact avec les bénéficiaires.” La mission se décline en quatre volets : collecte, tri, stockage et distribution Au quotidien, la Banque Alimentai-

re vit au rythme de la “ramasse” avec une camionnette frigorifique qui va récupérer des denrées dans des grandes surfaces du Haut-Doubs. Autre sour- ce d’approvisionnement : les partena- riats établis des industriels de l’agro- alimentaire. La Banque alimentaire tra- vaille avec Lu, la fromagerie Badoz, Morteau Saucisse, Klaus et des maraî- chers qui n’hésitent pas à donner leur

surplus. L’État et l’Europe contribuent aussi en fournissant des produits de base comme de la farine, des pâtes ou de l’huile. La collecte hivernale est la quatrième source d’approvisionnement. À l’échelle des départements du Doubs, du Jura et du territoire de Belfort, cela représente un volume de 195 tonnes.

Les habitants du Haut-Doubs restent globalement assez généreux et n’hésitent pas à donner quelques victuailles.

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