Journal C'est à dire 202 - Septembre 2014

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D O S S I E R

R.N. 57 Le contournement de Pontarlier tombe aux oubliettes L’idée d’un contournement de Pontarlier était évoquée pratiquement à chaque municipalité depuis les années soixante. Elle se concrétisera non sans mal en 1989 sous le mandat de Roland Vuillaume, mais prendra la forme d’une simple rocade. On connaît la suite, et ses bouchons…

E n 2000, il y avait encore une effervescence autour de la création d’une voie de contournement de Pontarlier. Claude Guéant, préfet de Région à l’époque, indiquait même que plusieurs scénarios étaient à l’étude, et que le plus cher (avec tunnel) avoisinait 1,6 milliard de francs. Malgré les coûts, tous les espoirs étaient permis. Et puis plus rien. Le contournement de la capitale du

Haut-Doubs est tombé aux oubliettes. Pour de bon cette fois, puisqu’il ne figurera pas au pro- chain contrat de projets État- Région. Les Pontissaliens et les usagers de la R.N. 57 doivent donc se faire une raison. Ils devront se contenter de quelques aménagements de l’actuelle roca- de pour lesquels l’État a dépen- sé 400 000 euros (source D.R.E.A.L.) dans des études dont on attend les conclusions. La

rocade, bonne vieille rocade. Difficile d’imaginer aujourd’hui Pontarlier sans elle. Et pourtant jusqu’en 1989, tout le trafic tran- sitait par la Grande rue. En double sens bien sûr. On parlait déjà du point noir de Pontarlier à l’époque des vacances d’hiver avec des files de voitures qui pou- vaient atteindre jusqu’à 15 km

dans le sens Suisse-France. Il fallait parfois deux heures pour effectuer les 20 km entre Jougne et la capitale du Haut-Doubs. Le problème n’est donc pas nouveau même s’il n’avait pas non plus cette régularité quotidienne. Le contournement sera finalement réalisé sous Roland Vuillaume en 1989. Depuis, plus rien…

Du côté suisse L’évitement du Locle ne se fera pas non plus… En raison du prix de la vignette qui reste inchangé. L’augmentation à 120 francs suisses, finalement refu- sée, devait financer les travaux. Le canton n’aura donc pas les moyens d’assurer un nouvel évitement et l’entretien de la route. Le choix est fait.

tion que la vignette pour finan- cer ce transfert. La route H-20 qui relie la fron- tière du Col-des-Roches à Neu- châtel (27 km) ne connaîtra donc pas d’importants travaux. Pour- tant, ce sont en moyenne près de 25 000 véhicules qui tran- sitent chaque jour dans Le Locle. Rapporté à la moyenne journa- lière, c’est plus que le trafic sous le tunnel du Gothard ! Ce projet devait donc avoisiner les 500 millions de francs suisses. Avant de parler de nou- velle route, le canton doit en

effet engager de coûteux tra- vaux d’entretien pour la H-20. “Nous devons songer également à l’assainissement et à la modernisation des installations techniques qui ont plus de 20 ans d’âge. Environ 10 millions de francs sont en jeu. Nous devons également réaliser une galerie de sécurité dans un de nos tunnels” explique l’expert. Le canton préfère d’abord enga- ger la modernisation des réseaux existants avant de lan- cer la création de nouvelles structures.

L es frontaliers devront - encore - prendre leur mal en patience dans des bouchons qui ne sauteront pas de sitôt au niveau du Locle. Les travaux rou- tiers de l’évitement sont remis aux calendes grecques. Ainsi en a décidé le peuple suisse. “Lors d’une récente votation, les Suisses étaient consultés pour augmen- ter le prix de la vignette à 120 francs, augmentation qui

devait financer le transfert des voies cantonales à la confédé- ration. Ils ont dit non. La rou- te H-20 reste cantonale et le can- ton n’a pas les moyens de créer cet évitement qui coûterait près de 500 millions de francs” rap- porte Nicolas Merlotti, du ser- vice des ponts et chaussées au canton de Neuchâtel. Il reste une chance, bien maigre : que le parlement suisse parvienne en 2015 à trouver une autre solu-

Les bouchons à hauteur de La Cluse-et-Mijoux ne sont pas près de diminuer.

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