Journal C'est à dire 201 - Septembre 2014

É C O N O M I E

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Police Le bureau des R.G. du Haut-Doubs menacé de fermeture Dans le cadre d’un projet de réorganisation, le service d’information générale (ex-rensei- gnements généraux) de Pontarlier serait ame- né à disparaître. Les élus s’inquiètent.

Portes ouvertes Fruitière de Gilley : le top de la fabrication Les producteurs et le personnel de la coopérative accueillent le public le 13 septembre de 14 heures à 18 h 30. L’occasion de découvrir l’un des ateliers à comté les plus perfor- mants de la filière.

L e dynamisme du comté se décline à tous les maillons de la filière. Aucun détail ne doit être négligé, du producteur à l’affineur. Après les phases de restructuration et de mise aux normes, l’heure est désormais à la rationalisation des ateliers. La fruitière de Gilley s’inscrit dans cette logique-là. “On a réalisé de gros travaux dans l’atelier de pro- duction” , indique Fabrice Cuenot qui préside cette coopérative réunissant 27 exploitations, soit une trentaine de producteurs. Le projet consistait à installer de nouvelles cuves de forme oblongue. “Cette caractéristique va nous per- mettre de gagner quelques points de rendement tout en optimisant les conditions de travail pour le

personnel.” Soit au final des gains de production non négligeables pour cette coopérative qui trans- forme plus de 6 millions de litres de lait exclusivement en comté. Les producteurs ont également investi dans une presse rotati- ve. “Avec cet outil, la capacité de fabrication passe de 45 à 60 meules par jour” , poursuit Fabrice Cue- not. Bien des raisons donc de décou- vrir ou redécouvrir la fruitière de Gilley. De visualiser les coulisses du comté et d’en mesurer les évo- lutions techniques. La fruitière comprend aussi 2 700 places de pré-affinage où les meules sont stockées trois semaines avant d’être transférées dans les caves Juramonts à Poligny.

S itué 36, rue de Besançon àPontarlier,lebureaudes renseignementsgénéraux devenu le service d’informationgénérale(S.I.G.)serait vouéàdisparaître. “Une réflexion est en cours pour organiser ce service autrement. Le maintien d’une personne dédiée à cette mission à Pontarlier est en dis- cussion” reconnaît le sous-pré- fet, Bruno Charlot. Officielle- ment, la décision de supprimer l’antenne locale des R.G. n’est pas prise, mais il est probable qu’elle se confirme dans les prochaines semaines. “Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de mission de renseignement sur le Haut-Doubs. Le cas échéant, elle sera assurée par Besançon” nuance le sous-pré- fet. Le S.I.G. n’est pas encore fer- mé, mais c’est tout comme. La secrétaire du bureau a été mutée il y a quelques mois. Il reste les deux policiers qui assurent la mission de rensei- gnement sur un territoire qui

s’étend du Russey à Mouthe. Or, on apprend que l’un d’eux, l’officier capitaine, chef du ser- vice, connu pourtant pour sa rigueur et son efficacité, est muté lui aussi et ne sera pas remplacé. Il prendra de nou- velles responsabilités en sep- tembre à la Police aux Fron- tières de Pontarlier. Quant au second, il est occupé en par- tie par ses fonctions de repré- sentant syndical. Même si à terme la mission du S.I.G. de Pontarlier est assu- rée par des fonctionnaires de Besançon, l’État se priverait, dans l’immédiat, de l’expérience d’agents de terrain qui connais- sent le Haut-Doubs dans ses diverses composantes, qu’il s’agisse d’économie, des enjeux frontaliers, des communau- tarismes, de l’islam radical, des dérives urbaines ou des conflits sociaux. Sur tous ces sujets, le S.I.G. collecte des informations au profit du corps préfectoral et du renseignement territo- rial.

Le bureau des R.G. est installé rue de Besançon à Pontarlier. Deux policiers y travaillent.

La perspective de la dispari- tion de ce service inquiète Patrick Genre, le maire de Pon- tarlier. “Si cela se confirme, je réagirai” dit-il. Et d’ajouter : “Nous perdrions une structure d’appui d’un intérêt certain pour le maire que je suis. La localisation territoriale du S.I.G. et la connaissance parfaite du terrain des agents sont essen- tielles. Ce travail ne peut pas se faire par Internet ou par télé- phone. Rien ne remplace le contact de ces fonctionnaires avec la population, les artisans, les associations, les acteurs éco- nomiques. Si le S.I.G. devait disparaître de Pontarlier, je prendrais cela comme une régression.” Selon le maire, le S.I.G. perdrait donc de son effi- cacité si la mission d’information était assurée demain depuis Besançon.

Alain Marguet, le conseiller général du canton de Montbe- noît et président de La Fron- talière, est lui aussi préoccu- pé par la suppression possible de ce service dont il a pu appré- cier l’efficacité notamment lors des manifestations des tra- vailleurs frontaliers contre la fin du droit d’option. “Ce ser- vice a été une pièce maîtresse par rapport à la sécurité et pour obtenir les autorisations. Il était d’un secours précieux pour mettre en place une manifesta- tion dans un cadre légal. Il a un rôle de facilitateur.” Selon nos informations, deux options ont été envisagées pour le S.I.G. de Pontarlier suite à un audit réalisé en début d’année : soit le renforcer ou alors le supprimer. La balan- ce a penché en faveur de la seconde.

La coopérative de Gilley a investi dans l’acquisition de nouvelles cuves de forme oblongue.

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