Journal C'est à Dire 99 - Avril 2005

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É C O N O M I E

Didier Leibundgut : “Mon travail est d’emmener l’entreprise vers le luxe” Horlogerie Ancien directeur marketing des montres Zénith, Didier Leibundgut a repris l’entreprise de montres de luxe Péquignet il y a un an. Son objectif : faire de Péquignet une marque de luxe à l’égale de ses concurrentes les plus prestigieuses et développer les ventes à l’étranger.

C’ est à dire : Vous avez racheté Péquignet il y a un an. Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis ? Didier Leibundgut : Péqui- gnet est une petite entreprise et pourtant, elle possède trois “icônes”, des collections qui pas- sent les modes, les années. L’en- treprise proposait beaucoup plus de modèles avant, mais ils ont été arrêtés pour ne gar- der que ces trois-là : la Moorea, la Massaï et l’interchangeable. Car la gestion du luxe, c’est la gestion d’une ou deux marques de référence, pas plus. Cartier, le plus riche, en a quatre. Pour nous, c’est déjà énorme de soutenir trois pro- duits. C’est très difficile d’ac- quérir une notoriété avec une collection très large. Mon tra- vail, c’est de prendre l’entre- prise et de l’emmener vers le luxe, de l’habiller luxe. Je révè- le les produits, mais on n’avait pas fait le tri avant.

Càd : Vous définissez-vous vraiment comme une marque de luxe ? D.L. : La qualité et la création nous définissaient déjà claire- ment comme du luxe, mais ce qu’il fallait, c’était clarifier notre positionnement. C’est souvent à la succession, lorsqu’une entre- prise change de main, qu’une

avons travaillé sur le processus marketing , fixé les nuanciers, les brochures. Pendant la foire, les marchés ont pu découvrir un produit complet, avec les meubles, le C.D. d’initiation à la marque pour les vendeurs… On a eu énormément de contacts, surtout avec des agents qui sont spécialisés exclusive-

marque se révèle. En termes de collection, de présentoir, de meubles, de campagne de presse et surtout de réseau de distribution. Nous assis- tons vraiment à la nais-

ment dans les marques de luxe, qui distribuent déjà Cartier ou Cho- pard. Càd : Comment vont évoluer les produits ?

Didier Leibundgut : “Le budget marketing représente 20 % du chiffre d’affaires. C’est un énorme poste. Mais c’est indispensable si vous voulez entretenir votre marque.”

“Notre stand se trouve entre les marques Dior et Gucci.”

rea.” En tout cas, on ne lance pas de nouvelles marques. On en a déjà trois et on a encore 80% de la planète à conquérir. C’est dans les détails que tout se joue. Càd : La montre femme gagne de l’importance ? D.L. : Il y a plus d’espace pour la montre femme. Par essen- ce, la culture suisse est méca- nique et donc masculine. Les féminines ne sont que des décli- naisons en plus petit. Dans notre gamme, nous avons deux fémi- nines et une mixte. Mais la Moo- rea homme a un énorme succès.

de luxe. À Paris, nous sommes présents dans des bijouteries, rue de la Paix, place de la Madeleine, dans les aéroports d’Orly et de Roissy. Nous avons aussi une place enviable et enviée dans les grands maga- sins parisiens. Nous sommes par exemple la première ven- te des Galeries Lafayette. À l’étranger, c’est plus facile pour nous car on avait déjà une ima- ge de luxe dans un certain nombre de pays comme le Por- tugal, la Belgique, Porto Rico…Mais nous étions enco- re absents d’un certain nombre de pays. Aux États-Unis, en

certains pays porteurs, cela peut même être un peu plus. C’est un énorme poste. Mais c’est indispensable si vous vou- lez entretenir votre marque. Càd : Vous aviez annoncé en janvier 2004 que vous espé- riez une augmentation de 50 % du chiffre d’affaires en 2004. Qu’en est-il mainte- nant ? D.L. : Je n’aime pas parler chiffre. Pour moi, c’est avant tout une affaire de passion. Mais ce qui est sûr, c’est que dans quelques années, il sera démul- tiplié. Et ce ne sera pas une ques- tion de 50 % d’augmentation. Toute cette année, on a prépa- ré le marketing , on s’est occupé de la marque. Le chiffre d’af- faires suivra. Péquignet repré- sente à peine 0,1 % de celui de l’horlogerie suisse. Pour l’ins- tant, nous sommes tout petits et notre marge de progression est immense. ! Propos recueillis par S.D.

D.L. : Nous travaillons déjà sur les produits de Bâle 2006. On va vers un renforcement du cha- toyant et du luxe dans la qua- lité des matières, le choix des harmonies, la qualité de fabri- cation. Tout en restant bien typé. On s’est interdit de travailler en dehors de notre “code géné- tique”. Il faut que le client se dise “Tiens, c’est la nouvelle Moo-

sance d’une marque. Un signe : au magasin le Printemps à Paris, notre stand se trouve entre les marques Dior et Gucci. Càd : Comment s’est passée la foire de Bâle, pour vous ? D.L. : Ça a été fabuleux pour nous. À Bâle, on a été reconnu comme l’émergence d’une gran- de marque. Pendant un an, nous

PUBLI-INFO I I

C’ est la qualité du terroir qui forge le caractère d’un vin. Une bonne ter- re est essentielle pour que la vigne s’épanouisse en puisant ses res- sources dans les profondeurs du sol, sans l’ap- port de traitements abusifs. Dans le domaine viti- cole, il existe encore des vignerons attentifs qui suivent le rythme naturel de leur vigne. Ils garantissent ainsi la typicité de leur vin en n’uti- lisant les traitements qu’en cas de nécessité. “Le problème est que le traitement systématique des vignes tue la flore microbienne. Avec le passa- ge fréquent des tracteurs, le sol devient dur et empêche l’eau de pénétrer. Résultat, les racines de la vigne vont aller chercher l’eau en surface Caviste professionnel, Thierry Mesnier Pierroutet part à la découverte des vins de terroir qui ont du caractère. Il vous fait partager le fruit de sa découverte dans son magasin “Terra Vinéa.” et non plus dans les profondeurs où se trou- vent les oligoéléments qui donnent cette com- plexité au vin. Les racines captent entre autres les pesticides” explique Thierry Mesnier Pier- routet, caviste àMorteau. Passionné et fin connais- seur des arômes, ce professionnel vit son métier comme une quête des vins de terroir “auquel je suis très attaché.” Le fruit de ses découvertes, il le fait partager à sa clientèle à “Terra Vinéa”, son magasin situé place de la Halle à Morteau. Cette cave est bien le reflet d’une terre de vin, où par exemple les “On doit reconnaître le terroir dans le vin.” Le terroir donne le caractère du vin

Au plan mondial, elle représente déjà 2/3 des ventes, c’est elle qui va être notre locomo- tive.

Russie, en Australie, en Angleterre, où on connaît une crois- sance importante. Au Moyen Orient aus- si, on se repositionne

“Notre marge de progression est immense.”

Càd : Vous avez réorganisé le réseau de distribution ? D.L. : Oui. En France, on a nettoyé et sélectionné notre réseau de distribution pour être cohérent. Nous avons conquis beaucoup de vitrines

très fort après avoir connu un déclin. L’export ne représente que 55% de notre chiffre d’af- faires en ce moment. L’objec- tif serait qu’il représente 90 %. Le budget marketing , c’est 20 % du chiffre d’affaires. Dans

terroirs de Bourgogne et du Roussillon côtoient ceux d’Alsace et de Gascogne. Ces vins, qu’il vous invite à découvrir librement, sont autant d’hommages à la diversité du goût. Ce n’est pas un secret, mais un art qui mêle à la fois le tra- vail du vigneron et celui du caviste qui sait recon- Thierry Mesnier Pierroutet vous invite à découvrir ses vins de terroir dans sa cave située place de la Halle à Morteau.

naître ce savoir-faire. “Quand les sols ne sont pas travaillés dans de bonnes conditions, la vigne devient superfi- cielle. Alors que dans le vin on doit pouvoir reconnaître le terroir qui l’a

vu naître. Aujourd’hui, un vigneron choisit entre rentabilité et travail de qualité. Les deux ne sont pas compatibles.” Et Thierry Mesnier Pier- routet, en connaisseur, a fait son choix, en éveillant la curiosité de ses clients. !

TERRA VINÉA Place de la Halle - MORTEAU Tél.-Fax : 03 81 67 52 88

La marque Péquignet s’est recentrée sur trois produits-phares.

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