Journal C'est à Dire 94 - Novembre 2004
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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S
Saugeais
L’ancienne aire de stockage de bois d’Arçon réhabilitée en piste nordique
36, Rue principale 25210 LES FONTENELLES Cuisines - Bain Rangements
La qualité à votre portée…
Après un premier essai concluant l’hiver dernier, la communauté de communes de Montbenoît inves- tit dans l’aménagement d’une boucle de 2 km, ennei- gée artificiellement et dont le fonctionnement incom- be à l’Entente Sportive Saugette de Ski.
aux écoles du canton de Mont- benoît. LE.S.S.S. lutilisera notamment pour les entraîne- ments du mercredi et 2 ou 3 soirs par semaine car la piste sera éclairée. Disposer dun site enneigé dès le début de la saison hiverna- le encourage dune part les jeunes à se tourner vers cette discipline et facilite dautre part le travail des entraîneurs qui nont plus la contrainte daller
sur des domaines plus précoce- ment enneigés comme aux Cluds en Suisse, aux Fourgs ou du côté de Chapelle-des-Bois. On libè- re les parents de la contrainte du transport. Suite à lexpérience menée la saison dernière, on enre- gistre une augmentation très net- te du nombre dadhésions des enfants. Avec ce type dinstalla- tion, on nest plus tributaire de la neige. Il nous faut seulement une vague de froid. Aussi surprenant soit-il, ce dis- positif naurait certainement pu voir le jour, du moins aussi rapi- dement, sans le coup de main de la tempête de 1999. En engen- drant laménagement dune pla- ce à bois le long du Doubs à la sortie dArçon, le coup de vent benoît sest positionnée pour racheter linstallation équipée dune petite station de pompage et dune ligne électrique. Len- droit étant plutôt froid et bien abrité, toutes les conditions étaient réunies pour réhabiliter le site en piste nordique ennei- gée artificiellement. On a fait un premier test lan dernier avec une seule perche à neige. Com- me cette tentative sest avérée concluante, on a décidé dinves- tir dans un aménagement plus important , indique-t-on à la com- munauté de communes. Pour 2004, le montant de lopé- ration sélève à 60 000 euros. Elle dévastateur a plutôt agi dans les intérêts des fon- deurs saugets. À lapproche du désem- plissage de laire de stoc- kage, la communauté de communes de Mont-
Tél : 03.81.43.70.16 - Fax : 03.81.43.74.73
En bref
I l ne suffit pas de parler, il faut agir , lance malicieuse- ment Joël Pour- chet, le président
est subventionnée à hauteur de 50% par lÉtat et le Conseil géné- ral. Aujourdhui débarrassée de ses grumes, laire a fait lobjet dune remise en état, les conduites deau ont été enter- rées hors gel et 2 perches à nei- ge de 10 mètres entreront en action dès la première vague de froid. La communauté de com- munes de Montbenoît se concentre sur linvestissement et confie lexploitation à lE.S.S.S. On a racheté un engin de dama- trace en alternatif. Au sein du club, on a créé une commission spécifique canons à neige avec des personnes compétentes en la matière. Tout le monde simplique pour que ça fonctionne au mieux. Il est fort probable quon accueille comme lan dernier une noctur- ne des Monts de Joux. Il ne res- te quune seule chose à régler : les modalités dutilisation pour les autres clubs ou les particu- liers note Joël Pourchet. Pour info, il nexiste quune autre piste nordique artificielle dans le Doubs, annexée aux tremplins de saut à skis à Chaux-Neuve. ! F.C. taliers. À cause du taux du franc suisse, nous nosons pas trop nous plaindre car nous savons bien ce que les autres pensent. On se permet de vous dire quil fallait faire la différence entre les gens qui travaillent au Locle et habitent Villers ou Morteau car en effet, ils ont très peu de route, cest de la belle rou- te, ils sont tout de suite rentrés et en plus, ils peuvent aller manger chez eux à midi. Eux, ce sont vraiment des privilé- giés et on comprend bien que les autres ouvriers en France les envient. Nous pensons que la dame qui a témoigné dans votre journal voulait parler de ceux qui habitent loin. Nous sommes une équipe de fron- taliers qui habitent soit à Gil- ley, soit à Fuans, soit au Rus- sey, on travaille dans la zone de La Chaux-de-Fonds et nous connaissons bien la route du Col-des-Roches. Cest carrément infernal. Il faut très longtemps à certaines heures pour arri- ver là, et après, il y a encore tout le trajet jusque chez nous. Nous sortons tôt car nous vou- lons rentrer tôt pour être à pei- ne chez nous car le matin nous nous levons à 5 heures. Et pour faire nos heures, on na pas le temps daller manger à midi. ge doccasion qui sera affecté en permanence sur le site. On pourra tracer une piste de 5 mètres de large com- prenant un plan lisse pour le skating et une
de lE.S.S.S. (Entente Sportive Saugette de Ski) évidemment satisfait de proposer un tel équi- pement à ses licenciés. Cette piste sera également accessible
" U.R.S.S.A.F. Un nouveau service internet (www.compte.urssaf.fr) est des- tiné aux artisans, commerçants et professions libérales. Il lui per- met d’accéder directement sur son compte U.R.S.S.A.F. pour visualiser les éléments-clés de son dossier. " Livre En Franche-Comté, on dénombre une centaine d’auteurs, 30 édi- teurs de livres, 10 éditeurs de revues, 70 libraires et 44 impri- meurs ou métiers de la com- position. Un contrat profession- nel de progrès en faveur du livre a été signé le 27 octobre au Conseil régional. Coût global du projet destiné à promouvoir le livre régional : 650 000 euros. Rens.03 81 82 04 40 (centre régional du livre). " Maîche La ville de Maîche s’apprête à céder un terrain à la Poste pour la construction en 2005 d’un centre de tri postal, vers le sec- teur de la Rasse. Vous avez raison, les repas en Suisse coûtent très cher et si nous y allons tous les jours, ça revient trop cher. En plus, on na pas le temps de sinstaller à table, on fait presque tous des casse-croûtes, où on peut, même lhiver. Vous auriez dû aussi parler des Français qui sont moins payés que les Suisses à travail égal. Vous voyez, ce nest pas si rose que ça et tout le monde nest pas prêt à se lever à 5 heures, à rester enfermé à lusine ou à manger dehors pour pouvoir rentrer le soir à une heure cor- recte car les soirées sont très courtes. Vous dites que les frontaliers ne quittent pas la Suisse. Ce nest pas exact : beaucoup le font car trop crevés au bout dun moment et ils voient quen France, ce nest pas si mal tout compte fait. En Suisse, ils man- quent toujours douvriers qua- lifiés, cest pour cela quils embauchent des Français et beaucoup détrangers. Bravo à cette dame qui a eu le coura- ge de dire tout haut ce que tout le monde concerné pense tout bas, cest courageux de sa part. Merci pour son coup de gueu- le qui soulage. Merci encore pour larticle. "
Il nous faut seulement une vague de froid.
Tous les tuyaux deau ont été enterrés hors gel sur ce site qui recevra bientôt les fondeurs.
L’article consacré le mois dernier au statut des travailleurs frontaliers a suscité de vives réac- tions de la part des lecteurs. Trois réactions sont publiées ici pour nourrir ce débat sensible. Frontaliers : privilégiés ou victimes ?
Merci pour ce coup de gueule M erci, merci mille fois davoir fait paraître un reportage sur les fron-
Tentez votre chance en Suisse !
Les frontaliers ne doivent pas se plaindre
D ans votre dernier numé- ro, la page du frontalier a attiré mon attention lorsque jai découvert le titre : la galère du frontalier, pré- cédé du mot débat. Je pense que cet article va effectivement faire réagir beaucoup de lec- teurs. Je vous cite notre cas : nous avons vécu en Suisse, à La Chaux-de-Fonds, de 1961 à 1979 avec un permis détablis- sement. La vie nest pas facile en Suisse, le pouvoir dachat est assez limité, on ne dépen- se pas à tort et à travers. Lorsque nous sommes revenus en France, mon mari est deve- nu frontalier. Quelle différen- ce en pouvoir dachat et à cet- te époque, le franc suisse nétait pas aussi élevé que durant cet- te dernière décennie. Toujours est-il que nous avons toujours estimé que nous étions des privilégiés et que nous avions beaucoup de chance. Cest sûr, cest un choix, mais je nai jamais entendumonmari se plaindre de vivre une galè- re, au contraire, on se disait pourvu que ça dure. Mal- heureusement, il y a deux ans, lusine où travaillait mon mari a fermé et il sest retrouvé au
chômage à 58 ans et demi. Plus question de trouver du travail à son âge, en plus dans le contexte actuel qui nest pas au beau fixe. Et malgré le chô- mage, nous nous sentons enco- re privilégiés par rapport à un chômeur français ! Cette dame ferait bien de réflé- chir à la chance quelle a de bénéficier du statut de fron- talier même sil y a des désa- gréments à subir. Heureuse- ment, votre conclusionma beau- coup plu et jespère que cette malheureuse frontalière sau- ra reconnaître que tout comp- te fait, elle ne doit pas se plaindre ! Quant aux réflexions que cer- tains Suisses feraient aux Fran- çais, cest fort possible. Mais croyez-moi, nous lavons vécu, certains frontaliers ne se pren- nent pas pour rien lorsquils sont en Suisse, ils sont pré- tentieux et se sentent supé- rieurs. Ces mêmes personnes ne se prennent pas pour rien, non plus, lorsquils sont en Fran- ce, par rapport à un simple ouvrier en France. Donc, ils sont fiers de leur statut ! "
J e vous remercie davoir sou- levé le problème, mais vous devez bien penser que votre dernière phrase sarcastique et assassine nest pas bien passée parmi les intéressés (moi en pre- mier) ! Si vous permettez, je vais répondre ainsi : Les frontaliers ne quittent pas la Suisse malgré tous ces inconvé- nients : faux. Beaucoup de femmes surtout, après quelques années, au vu des horaires et des déplacements, abdiquent. Dautre part, quand elles ont fait le cal- cul km-repas-assurances-gardes denfants-aides-impôts, etc. Elles se rendent vite compte quavec un petit salaire suisse (oui, il y a de très petits salaires en Suisse, c'est pourquoi ce fameux taux de change est fort apprécié ), le jeu nen vaut pas la chandelle. Des hommes quittent pour les mêmes raisons, ou pour se mettre à leur compte, ou tout simplement car ils sont fatigués, ça vous paraît incroyable, mais cest vrai. Et que dire des congés-maladie fréquents ou prolongés pour récupérer , des gens qui se font licencier après trop dabsences (pourquoi ces absences ?!) La plupart des frontaliers restent
en Suisse : bien sûr ! Mais com- me tout un chacun qui a un tra- vail, ce nest absolument pas lié au statut de frontalier ! Pourquoi des gens travaillent-ils à la chaî- ne toute leur vie en France ? Pour- quoi des gens travaillent-ils dans des conditions de travail déplo- rables en France et ne quittent pas pour autant ? Tout simple- ment pour garder leur place, cest aussi bête et vital que cela. Car les gens ne sont pas stupides, ils savent bien quen dehors de la Suisse, il ny a pas de place pour tout le monde, et ils ont peur, cest bien naturel. Où embaucherait- on ces centaines, ces milliers de frontaliers, côté français ? La Suisse voit un nombre dem- plois proposés supérieurs à sa population, cest pourquoi, et cest tant mieux, elle est obligée den- gager de la main duvre étran- gère. Cest pour cette raison que nous invitons tous nos compatriotes jaloux et sarcastiques à tenter leur chance, ils ont justement toutes leurs chances. Bienvenue en Suisse ! "
Christine Ehlinger Bonnétage
Des frontaliers fatigués et révoltés
Annie Pilot - Maîche
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