Journal C'est à Dire 91 - Septembre 2004
D O S S I E R
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La déviation Avoudrey-Les Âges à la loupe La réalisation de cette déviation a fait appel à des techniques dont certaines n’avaient jamais été employées dans les chantiers de la région. Visite guidée avec le service territorial d’aménagement. Construction
Rappel La route des
Microtechniques en date L’idée remonte à 1986, les premières réalisations ont été faites dès 1988. 16 ans plus tard, on inaugu- re un des derniers secteurs “facilement” réalisable. 1988-1989 : réalisation de la portion de 2 X 2 voies entre Éta- lans et Valdahon. 1988-1992 : travaux sur la montée du Col-des-Roches à Villers- le-Lac jusqu’à la frontière suisse. Portions de 3 voies avec créneaux de dépassement. 1991 : mise en service de la déviation d’Orchamps-Vennes. 1992-1996 : réalisation de la déviation de Villers-le-Lac. 1994-1995 : mise à 2 X 2 voies de la portion de route à hau- teur d’Épenoy et des Granges-d’Épenoy. 1996-1997 : réalisation du carrefour d’Étalans. 1997-1998 : réalisation du giratoire du Bas-de-la-Chaux entre Les Fins et Le Bélieu. 1998 : début des travaux de mise en 2 X 2 voies de la section Avoudrey-Les Âges-de-Loray. Septembre 2004 : mise en service de cette déviation d’Avou- drey et de Flangebouche.
P our lautomobiliste qui empruntera ces 7,7 km de route nouvelle, le détail qui le frappera avant tout, cest le pont entiè- rement en bois surplombant la 2 X 2 voies à hauteur de Flan- gebouche (voir ci-dessous). Tout premier ouvrage routier entiè- rement en bois, il a été édifié aux portes du Haut-Doubs com- me un symbole du savoir-faire local. Une sorte de vitrine. Mais la déviation dAvoudrey
cache bien dautres prouesses ou innovations techniques. Le pont édifié aux Âges-de-Loray
béton a été rhabillé de bois, tou- jours dans lesprit local. Dautres détails intéresseront
chantier. Autre difficulté technique : pour pouvoir construire cet ouvrage dart n° 4 (léchangeur dAvou- drey situé sur la route de Pier- refontaine), il a fallu combler une faille du sous-sol dune pro- fondeur de 40 mètres. Afin de garantir la stabilité de louvra- ge, nous avons fait un remblai de substitution assez original. Nous avons utilisé un système de couches de matériaux enve- loppées dans de la matière géo- textile qui constituait une sorte de matelas. Cest quelque chose de très novateur aussi. Cette faille de 40 mètres était la plus importante, mais il en existait dautres tout au long du tracé de cette déviation. Le sous-sol karstique de notre région explique le fait que les concep- teurs de cette route aient fait appel aux spéléologues régio- naux qui ont exploré cette faille. Des études géotechniques pous- sées, avec coloration afin de déce- ler lincidence environnementa- le du projet sur les sources cap- tées, ont également été effec- tuées. Nous avons collaboré avec le service du professeur Chauve, spécialiste bisontin du sous-sol. Lutilisation dun engin spécial - baptisé le Rotograd - pour régler les couches de forme constitue une autre innovation. Cest un engin guidé par laser qui répand seul, à la cote demandée, les matériaux sur la chaussée. Cest
est particulier. Il a été conçu pour devoir assurer une protec- tion phonique. Habi- tuellement, les pro- tections phoniques sont ajoutées à la
les amateurs de tech- nique, comme ces ponts réalisés avec des rem- blais en terre armée. Sur louvrage dart numéro 4 notamment, nous avons utilisé un
Les concep- teurs ont fait appel à la méthode dite Royal.
structure du pont, ce qui nest pas le cas en lespèce puisque cette protection en béton fait partie intégrante du pont. Le
système de treillis soudés, cest une des premières réalisations de ce type au niveau national observe un des responsables du
assez remarquable. Enfin, les concepteurs de la déviation dAvoudrey ont fait appel sur plusieurs endroits du tracé, à la méthode dite Royal pour le trai- tement des talus. Baptisée du nom de son concepteur (qui nest autre que le frère de Ségolè- ne), la méthode Royal consis- te à sappuyer sur le relief natu- rel de la pente pour aménager les talus. Lintérêt est avant tout paysager. Plutôt que de déstruc- turer la vallée, on utilise ses failles naturelles. Cest une méthode qui avait été utilisée notamment le
long de la déviation des Hôpi- taux-Neufs, le résultat est plutôt réussi. Les coulisses de ce long chantier permettent de mieux comprendre que construire une route ne consiste pas seulement à dérou- ler un long ruban de bitume sur un terrassement. En connais- sant toutes ces phases techniques très poussées, on comprend mieux que les travaux de ces 7,7 km de déviation se soient étalés sur 6 ans. ! J.-F.H.
Pour stabiliser léchangeur dAvoudrey, il a fallu combler une faille de 40 mètres de profondeur.
Un chantier né il y a 18 ans Saucissonné par tranches plus ou moins longues, le chantier pro- grammé dès 1986 entre Étalans et Villers-le-Lac, se poursuit depuis 1988, date des premiers coups de pioche. Histoire
Le pont en bois, vitrine du Haut-Doubs Une première
C est au cours de lannée 1986 que le Conseil géné- ral du Doubs adopte le principe de laménagement de la Départementale 461, reliant Éta- lans à la frontière suisse du Col- des-Roches à Villers-le-Lac. Elle est dès lors baptisée route des Microtechniques. Lidée de départ était la suivante, selon les élus de lépoque : Réaliser une très bonne liaison entre le réseau auto- routier français (A 36) et la Suis- se, améliorer les relations trans- frontalières Besançon-Neuchâtel et désenclaver le Haut-Doubs hor- loger. Cette opération sinscrit alors dans la continuité des amé- nagements réalisés dans le cadre du contrat de plan État-Région sur la R.N. 57 (entre Besançon et le rond-point dÉtalans). Côté suisse, son prolongement est cen- sé être assuré par la liaison Neu- châtel-Col-des-Roches. Sur ce der- nier point, force est de consta-
ter le bon état davancement du projet helvétique avec la réali- sation il y a une dizaine dannées du tunnel sous la Vue-des-Alpes et plus récemment, le doublement de la route entre Valangin et Neu- châtel. Il reste pour nos voisins suisses à régler la question de la déviation du Locle. De 1988 à 1998, plusieurs cré- neaux morcelés ont été réalisés côté français entre Étalans et la frontière, à commencer par le court créneau à 2 X 2 voies avant Valdahon venant dÉta- lans. Entre 1988 et 1992, cest au tour du difficile aménagement du Col-des-Roches, avant la dévia- tion dOrchamps-Vennes réalisée en 1991. Entre 1992 et 1996, la déviationdeVillers-le-Lac est amé- nagée. Puis en 1994-1995 le cré- neau 2 X 2 voies dÉpenoy, avant laménagement en 1996-1997 du carrefour dÉtalans. Enfin, der- nière phase achevée : le giratoire
du Bas-de-la-Chaux sur la com- mune des Fins, construit en 1997- 1998. Le coût de ces aménage- ments qui ont porté sur un linéai- re total de 12,4 km sest élevé à ce jour à 35,82 millions deuros. En cours de réalisation, il y a donc actuellement laménagement de la section comprise entre Avou- drey et Loray, une 2X2 voies dune longueur de 7,7 kmdébuté en fin dannée 1998. Coût de lopération : 21,28 millions deuros. Approuvée par une décision du 30 septembre 2002, la prochaine programmation pluri-annuelle prévoit donc, on la vu, les opé- rations suivantes : entre 2003 et 2005, la reconstruction du pont de la Combe-Geay entreMorteau et Villers-le-Lac, entre 2005 et 2007, la déviation Nord-Est des Fins et à partir de 2007 seu- lement la jonction entre Loray et Orchamps-Vennes. Enfin, les ser- vices de la direction de lamé- nagement du Conseil général du Doubs viennent de débuter lac- tualisation de lavant-projet som- maire ditinéraire de la R.D. 461 entre le carrefour dÉtalans et la frontière suisse approuvée une première fois en 1987. À croi- re que 15 ans après, les études repartent de zéro ! Cette nouvelle étude a pour objectifs de réexa- miner le parti daménagement et de définir les priorités des amé- nagements à venir justifiait le Conseil général du Doubs. ! J.-F.H.
C onçu par Jean-Pierre Breuillot, architecte du Conseil général du Doubs, cet ouvrage entièrement en bois a été construit en vue du rétablissement dun chemin agricole. Cest un acte volon- taire qui a montré notre souhait de promouvoir lindustrie du
du Haut-Doubs valait bien ce petit surcoût. Les entreprises locales Clivio, Simonin et Faivre-Rampant ont été partie prenante à la réalisation de ce pont pas comme les autres que les habitants du Haut-Doubs découvriront très prochaine- ment. !
bois, tellement présente dans notre région. Cest une question dimage souligne-t-on au Dépar- tement. Louvrage, dune lon- gueur de 44 m pour une largeur de 6 m, aura coûté 610 000 euros, soit environ 100 000 euros de plus quun pont classique. Mais la promotion économique
Plus de 15 ans de travaux déjà.
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