Journal C'est à Dire 90 - Juin 2004

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S P É C I A L T O U R D E F R A N C E

Événement

La Grande Boucle dans le Doubs le 24 juillet Le Tour de France fait escale dans la capitale comtoise pour un contre-la-montre Besançon-Besançon qui peut être décisif et entrer dans la légende et pour cause, il est programmé la veille de l’arrivée sur les Champs-Élysées.

Le parcours : 56 km pour faire la différence

Programme Pour ne rien manquer de ce 24 juillet historique

! Les meilleurs points de vue Outre le départ et l’arrivée qui res- tent spectaculaires, le circuit ne manque pas de points de vue inté- ressants et remarquables. ÀBesan- çon, la montée de l’avenue Siffert, le passage du pont de la République et lamontée de la côte deMorre pro- mettent d’être spectaculaires. Les côtes de Bonnet Rond, de Courcelles et de Chenecey promettent égale- ment de belles images, avec en primes deuxmagnifiques passages sur la Loue. À noter aussi, la zone de ravitaillement des coureurs ins- tallée au km 35, à Courcelles-lès- Quingey. 4 espaces réservés au public han- dicapé ont été prévus : un à Cha- mars, un à Micropolis, un dans le virage de la côte deMorre (embran- chement avec Chapelle-des-Buis), un sur la Nationale 83 (au croise- ment avec la route de Chenecey- Buillon).

Besançon La partie en ville, assez technique, est une succes- sion de montées-descentes avec des virages. Montée de Morre Environ 3,5 km, cette côte se montera vite mais com- porte un passage assez rai- de vers le milieu. Route nationale de Fontain à Pugey C’est une zone de récupé- ration en faux plat descen- dant après la côte. La rou- te est large mais difficile si le vent souffle Sud-Ouest. Bonnet Rond-Mon- trond-le-Château-Épeu- gney Dans cette zone de faux plat montant, il est difficile de prendre un rythme régulier car la routen’est jamais plate.

Descente d’Épeugney Offre une possibilité de récu- pération en vue de la fin du parcours. De Courcelles à Larnod Cette partie est très diffi- cile et risque de faire la dif- férence entre ceux à qui il restera des forces et qui pourront rouler vite et ceux qui auront mal géré la pre- mière partie du contre-la- montre (2 côtes, 2 descentes, les faux plats). Descente de Larnod à Beure Cette partie peu technique va passer vite (70-80 km/h) mais il faudra pédaler. De Beure à Micropolis C’est un sprint assez long, en faux plat montant qui peut encore creuser les écarts.

Les animations, les meilleurs points de vue, l’accès à Besançon et la circulation dans la capitale comtoise. Ce qu’il faut savoir avant le jour J pour mieux vivre (ou éviter) l’événement.

! Les animations Départ-arrivée :

montre géante avec aiguilles à l’ai- de de plus de 80 kayaks, canoës et avirons, sur le Doubs, à hauteur du pont de la République.

Pendant l’étape : deux événe- ments monumentaux - Le défi monumental du peintre Godjo : dans l’enceinte de la Cita- delle, à portée de vue des hélico- ptères de France Télévisions, l’ar- tiste jurassien va relever le défi de réaliser une œuvre monumentale autour du cyclisme et du Tour de France sur une bâche de 800 m 2 . Début de la performance au départ du premier coureur. Objectif : ter- miner l’œuvre à l’arrivée du der- nier concurrent à Micropolis.

Le départ à Chamars et l’arrivée à Micropolis sont deux zones pri- vilégiées pour observer les coureurs. Speakers et écrans géants per- mettent de suivre aumieux la cour- se. Pour les enfants : Le village Haribo et ses animations s’installeront sur la piste de sécu- rité routière, en bordure du circuit, en haut de l’avenue Siffert. La caravane publicitaire : Départ vers 9 h 15 de Chamars, elle emprunte ensuite les 55 km du parcours. Présence du podium Gendarmerie place du 19 mars 1962, 500 m après le départ.

Départ des coureurs le dimanche :

Le lendemain, dimanche 25 juillet, rendez-vous en gare de Besançon- Viotte avec tous les fans pour assis- ter au départ du T.G.V. spécial qui conduira coureurs et suiveurs aux portes de Paris pour la tradition- nelle arrivée sur les Champs-Ély- sées.

- Une montre géante en kayak :

pendant l’étape, les kayakistes du Sport Nautique Bisontin (S.N.B.) tenteront de reconstituer une

Analyse “C’est un parcours pour hommes forts” Jacques Michaud est le directeur sportif de l’équipe Phonak, emmenée par Tyler Hamilton. Pour C’est à dire, il donne son avis éclairé sur les 56 km du contre-la-montre.

Le patron du Tour Jean-Marie Leblanc : “Le parcours de Besançon est beau, dur, exigeant” Le directeur de l’épreuve livre à C’est à dire ses impressions à quelques jours du départ de la Grande Boucle.

C’ eestàdire: Vous avez repéré le parcours du contre-la- montre début juin. Que vous inspire-t-il ? Jacques Michaud : Comme tous les contre-la-montre proposés en fin de Tour, celui de Besançon ne laissera de la pla- ce qu’aux coureurs ayant un gros poten- tiel physique. Avec cette configuration, on a cette année un Tour de France avec une dernière semaine parmi les plus dif- ficiles depuis longtemps. Beaucoup de coureurs seront loin au général, ce contre- la-montre concernera donc seulement les coureurs classés dans les 20 premiers du classement. Càd : Comment qualifiez-vous ce parcours ? J.M. : C’est un parcours pour rouleurs, pour hommes forts, même s’il compor- te deux petites difficultés. La puissan- ce des coureurs parlera, et surtout leur fraîcheur physique. Ce contre-la-montre n’est pas un parcours très technique ni très difficile, les virages se pren- nent assez vite. La traversée de Besan- çon risque tout de même d’être assez délicate en début de parcours. Ensui- te, le but est de monter vite la côte de Morre pour emmener de gros braquets derrière. Ce n’est pas un contre-la-montre réservé aux grands spécialistes du gen- re sur parcours tout plats. Càd : De gros écarts peuvent être creusés ? J.M. : Dans un chrono comme celui- là, il n’y a pas d’endroit où réaliser de gros écarts. Les écarts se font petits à petit. Je pense que les 10meilleurs temps après 5 kilomètres de course seront qua- siment les 10 meilleurs à l’arrivée. Les grands coureurs ne pourront pas se prendre 30 secondes en 5 kilomètres, c’est une épreuve qui se gère dans le temps avec un rythme à prendre et à tenir. La régularité paiera. Je pense que les trois premiers peuvent se tenir dans laminute. Après, les écarts peuvent être très importants, jusqu’à 7 ou 8 minutes.

C’ est à dire : Dans quel état d’esprit êtes- vous à quelques semaines du départ de la Grande Boucle ? Jean-Marie Leblanc : En ce qui concerne les fonde- ments du Tour, le sport, la logistique, la sécurité… nous sommes prêts. Nous réglons à ce jour les détails qui contri- buent à la notoriété du tour comme les manifestations, les invitations… Je suis éga- lement avec attention l’ac- tualité du vélo pour voir le degré de forme les différents coureurs. Je suis en paix avec mon métier d’orga- nisateur.

cours de Besançon comme me l’a confirmé Jean-Fran- çois Pescheux est beau, dur, exigeant. Les écarts pour- ront donc être importants, de l’ordre de 2 minutes. L’idée véhiculée par Besan- çon autour du temps, de la montre pour accueillir ce contre-la-montre, me plaît beaucoup. Càd : Vous devez recevoir beaucoup de candidatures pour accueillir un contre-la- montre ? J.-M.L. : Lorsque nous rece- vons chaque année les demandes de villes pour accueillir une étape du Tour,

Càd : Le rythme de cette étape sera élevé ? J.M. : Je pense que les chronos seront assez impressionnants, dans les 48 km/h. Les tout premiers approcheront les 50 km/h de moyenne. Càd : Vos favoris ? J.M. : Sans contesteArmstrong qui res- te l’épouvantail. Jan Ullrich en gran- de forme peut être terrible aussi. Ou encore Hamilton. Càd : Et les Français ? J.M. : Christophe Moreau, on ne sait jamais avec lui. En plus, il sera dans sa région et c’est un spécialiste des chro- nos. Au même titre qu’un Sylvain Cha- vanel pour qui ce genre de test est impor- tant pour la suite de sa carrière. Càd : Ce chrono peut-il être vrai- ment décisif pour la victoire fina- le ? J.M. : Il peut l’être. Si un coureur com- meUllrich est à 30 secondes d’Armstrong à 2 jours de Paris, ce dernier pourra se faire du souci à Besançon. On parle souvent de l’étape de L’Alpe-d’Huez com- me étant décisive mais les écarts pour- ront très bien se faire dans le chrono de Besançon. Il risque bien d’y avoir des surprises. ! Propos recueillis par J.-F.H. Jacques Michaud est directeur de l’équipe Phonak, créée en 2000. C’est la troisième saison de Pho- nak en 1 ère division et son premier Tour de France.

Jean-Marie Leblanc devrait rester à la tête du Tour jusqu’en 2006 au moins.

course. La course reste très ouverte au vu des derniers résultats. Càd : Quels souvenirs avez-vous de Besançon ? J.-M.L. : J’ai fait une arri- vée d’étape en 1968 sur la piste du stade Léo-Lagran- ge, et j’ai participé égale- ment en 1964 au grand prix de France du contre-la- montre organisé par ce cher et très regretté Jean De Gri- baldy. Ce sont des vieux sou- venirs… C’est une belle région, une région de vélo. Et quand Besançon avait fait acte de candidature au championnat du Monde de l’an 2000, je faisais partie de la mission exploratoire de l’U.C.I. pour repérer le parcours. Ce qui avait cer- tainement pénalisé Besan- çon, c’était ses capacités d’hébergement. ! Propos recueillis par E.C.

Càd : Les Français cet- te année ne seront pas favoris ? J.-M.L. : Moreau peut être un protagoniste. Je pense qu’il sera dans les 6, 7 ou 8. Je ne pense pas qu’un autre coureur français puisse fai- re mieux que lui. Nous avons de bons coureurs fran- çais mais aucun ne peut pré- tendre à un podium au clas- sement général. Mais il y a de la matière à faire de belles étapes, à gagner des étapes, à être animateur de ce Tour. Càd : Armstrong est-il toujours aussi impres- sionnant ? J.-M.L. : L’équipe d’Arm- strong est bonne, elle n’a plus Roberto Herras, qui devient du coup un chal- lenger au lieu d’être un allié. Cela apportera un plus à la

près de 25 % veu- lent un contre-la- montre. Un contre- la-montre, c’est un spectacle plus long, ça donne satisfac- tion aux specta- teurs. Le spectacle est dans le détail,

“Dans un contre-la- montre, le spectacle est

Càd : Quel regard portez-vous sur le contre-la-montre de Besançon ? J.-M.L. : Sur le der- nier contre-la-

dans le détail.”

montre se joue générale- ment les places du 2 ème , du 3 ème , la place de meilleure équipe… Il y a toujours des enjeux. Pour le contre-la- montre de Besançon, nous sommes excités à l’idée de le vivre, nous espérons qu’il y aura un match comme l’année dernière à Pornic entre les deux meilleurs du classement. De plus, le par-

dans la longueur et dans le côté futuriste des équipe- ments des coureurs. Aus- si, on va parler pendant de nombreuses heures de la vil- le. On ne retrouve pas par contre le côté “électrique” qu’il peut y avoir dans un sprint final. Et si les écarts au général sont serrés, alors le spectacle est au rendez- vous.

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