Journal C'est à Dire 315 - Avril 2025
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À la découverte d’une station d’épuration nouvelle génération Orchamps-Vennes
La communauté de communes des Portes du Haut Doubs a mené un diagnostic sur ses stations d’épuration. 15 sur 35 doivent être réhabilitées. Exemple avec la station d’Orchamps-Vennes nouvelle génération.
pour la renvoyer dans la nature.” Et de rappeler que les lingettes, les médicaments, la peinture, les rouleaux de papier toilette même biodégradables, ou encore l’huile de friture - produits qui arrivent encore trop fréquemment dans les S.T.E.P. - ont une filière de recyclage bien spécifique. Et ne doivent pas partir dans les toi lettes ou dans les lavabos. Les eaux usées subissent plu sieurs étapes dans la station afin de devenir une eau brute: le dégrillage pour retenir les gros déchets, le dessablage et déshui lage pour retirer les huiles, les graisses, les hydrocarbures, la décantation pour faire tomber les particules fines restantes et les métaux et qui forment de la boue, l’aération pour dégrader les polluants organiques restants grâce à des bactéries, puis la décantation secondaire pour faire mourir les bactéries privées d’oxy gène. Quid des boues ? La station d’Or
M ise en service en avril dernier, la nou velle station d’épu ration d’Orchamps Vennes a subi 21 mois de travaux. Construite dans un bâtiment juste à côté de l’ancienne, elle est ce qu’on appelle une S.T.E.P. nouvelle génération. “L’ancienne avait un bassin d’aération et un deuxième pour la clarification qui sépare les eaux claires des boues, explique Alexis, technicien Gaz et eaux en charge du trai tement et de l’entretien de la sta tion. Là, tout se fait dans un seul bassin, c’est 100 % automatisé, le traitement est bien plus précis. L’inconvénient en revanche: si un capteur casse, tout s’arrête.” L’investissement, lourd, se monte à 3,378 millions d’euros, subven
tionné en partie par l’Agence de l’eau (près de 700 000 euros), le Département (un peu plus de 650000 euros). La fromagerie des Monts de Joux a participé à hauteur d’1 million d’euros. Car la station est conçue pour 4 500 équivalents habitants. Elle traite non seulement les eaux usées des Oricampiens (2300 habi tants) mais aussi celles de la fro magerie du village estimées à 1 500 équivalents habitants. Ce chiffre prend en compte l’évolu tion du volume de la fromage rie. “L’eau qui sort des S.T.E.P. n’est pas potable, rappelle Nathalie Damy, animatrice pour Suez. Même si elle est très claire. Les stations rendent propre l’eau pol luée par les activités humaines
Des visites ont été organisées pour découvrir la nouvelle S.T.E.P.
d’un bassin d’orage est avancée. Afin de financer tous les travaux entrepris sur le territoire, la com’com a décidé d’un tarif d’as sainissement unique, soit 2,90 euros par m 3 (H.T. pour une consommation de 120 m 3 ). Un tarif qui va augmenter en 2026. n L.P. en poches souples et installées aux bons endroits serait beaucoup moins onéreux que d’investir dans une fosse à lisier. Il suffirait ensuite de l’épandre juste après la pre mière coupe d’herbe pour fertiliser la seconde coupe.” Le choix d’un séparateur de lisier n’est pas une question financière mais de conviction. Il suggère d’introduire sans l’imposer l’idée d’aller vers le séparateur dans les cahiers des charges des A.O.P. fromagères. Même concept de séparation pour les boues de station d’épuration qui sont proscrites des terres à comté. “La partie solide pourrait être mélangée avec des connexes de bois utilisés pour fabriquer des pellets. Pour la partie liquide, je suggère de faire venir dans les stations d’épuration des camions ateliers équipés d’un système de traitement U.H.T. qui détruirait la partie toxique. Il resterait alors un produit neutre qui n’aurait plus d’incidence sur le milieu.” n F.C.
en Haute-Saône pour du compost. L’eau propre est quant à elle reje tée dans une zone de rejet végé talisée. Elle s’infiltre dans le sol et coule jusqu’au Dessoubre. Enfin, l’ancienne station d’épu ration, toujours debout, doit être démontée. Son avenir n’est pas encore défini. La piste de création
champs-Vennes, outre ses propres boues est équipée pour accueillir les boues issues des assainisse ments non collectifs. Dans la com’com, 12 communes sont en assainissement non collectif exclusivement et 35 sont en col lectif et non collectif. Les boues sont déshydratées puis envoyées
Agriculture
Daniel Prieur, actif promoteur des séparateurs de boues
L’ancien président de la chambre d’agriculture et aujourd’hui maire de Pierrefon taine-les-Varans apporte des solutions susceptibles de valoriser les effluents agricoles et les boues de stations d’épuration sans nuire aux milieux naturels. Explications.
ments solides riches en potasse, phosphore. En pleine saison de pousse, utilisation de la partie liquide captée alors directement par les plantes. “En agissant de cette manière, je pense que l’on peut faire évoluer sans trop de contraintes l’agriculture vers des pratiques qui soient à la fois ver tueuses, économiques et écolo giques” , analyse Daniel Prieur, soucieux que les gens travaillent ensemble sur ces problématiques en définissant par exemple un plan multi-actions. Il sait aussi qu’on ne révolution nera pas les pratiques du jour au lendemain. Très peu d’exploita tions agricoles ont investi dans des séparateurs de phases. “On continue dans la simplicité en se contentant de respecter les 200 degrés jour et la synchronisation des épandages. Je suis persuadé que le stockage de la partie liquide
Sermap, spécialisée dans la ges tion des effluents d’élevage. Il a aussi l’opportunité d’en savoir davantage sur les capacités d’auto épuration des rivières grâce aux explications de Pierre Marie Badot, professeur au laboratoire Chrono-Environnement spécia liste de la pollution des cours d’eau. “Sur la problématique des lisiers, il existe le séparateur de phases. Cet appareil dissocie la partie solide de la partie liquide du lisier, celle contenant le sacro-saint azote mais qui est aussi responsable de l’eutrophisation des rivières. Cette séparation permet d’arriver à un objectif commun : que les effluents soient consommés par les plantes plutôt que déverser dans les rivières.” À partir de là, tout n’est qu’affaire d’épandage du bon pro duit au bon moment. En morte-saison, priorité aux élé
“E n mai 2014, j’étais allé à Saint-Hippolyte ren contrer des pêcheurs qui manifestaient pour dénoncer la pollution du Dessoubre. J’ai eu l’occasion d’échanger avec l’un d’eux sur la question du lisier. C’est le cauchemar des écologistes et la solution de facilité pour les agriculteurs car ce produit est beaucoup moins coûteux et chro nophage à fabriquer que le fumier. Ces échanges m’ont amené à réflé chir sur les solutions existantes ou possibles qui permettraient de valoriser les effluents agricoles et les boues de stations d’épuration dont personne ne veut.” Il appro fondit sa connaissance technique en allant discuter avec la société
“J’appelle à un sursaut citoyen sur la question de la pollution des rivières. Tous les acteurs doivent pour trouver des solutions techniques”, note Daniel Prieur. travailler ensemble
AGENCEMENT AMEUBLEMENT
TION DÉCORA
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