Journal C'est à Dire 260 - Décembre 2019

V A L D E M O R T E A U

L’éducation canine bienveillante Villers-le-Lac Johan Lambon s’est installé sur les hauteurs

aboyer et encoremoins leur maî- tre leur crier dessus. Pas de traces non plus de “baballes” à aller chercher ou de “su-sucre” en guise de récompense. Des paroles douces, du tact et de la bienveillance guident laméthode employée par Johan Lambon, récemment installé au lieu-dit la Courpée en tant que compor- tementaliste et éducateur canin. Une méthode basée sur la recherche d’un juste équilibre entre la culture humaine et la culture animale, un climat de confiance, une saine collabora- tion. Originaire de Bretagne, le pro- fessionnel a choisi de s’installer ici pour des raisons familiales, et parce qu’aussi, il y a très peu d’éducateurs canins dans le sec- teur, hormis en Suisse voisine. “J’utilise des méthodes complè- tement opposées à ce que l’on peut trouver dans les clubs d’édu- cation canine traditionnels : ordres de bases, chiens perpé- tuellement attachés pour effectuer les “ordres”, exercices longs et hautement contraignants pour le chien, et pour les humains qui s’investissent dans “la corvée de dressage du chien” pensant bien faire…” expose-t-il. Ici, c’est tout le contraire. Johan Lambon pré- fère à ces méthodes classiques des ateliers pédagogiques où les sager d’une spiritualité dont nous avons perdu le sens pro- fond. “Nous avons perdu notre énergie vitale, notre lien au monde, ce qu’on appelle “la spi- ritualité”. Or, ces peuples avaient ce lien direct avec les éléments. Mes peintures témoignent de la vie elle-même, sans détours, sans fards, et sans fardeaux” explique Jean-Pierre Sergent, heureux d’exposer au Musée des beaux- arts à la demande de Nicolas à faire de l’art contemporain. Cependant, j’aime inviter des artistes dont le travail dialogue avec nos collections. Cela permet de les regarder autrement” explique-t-il. Ses œuvres font écho à la collection égyptienne et aux peaux peintes amérin- diennes que conserve l’établis- sement. En regardant “les quatre piliers du ciel” dans les détails, on découvre des scènes érotiques, Surlapierre, son direc- teur. Pour ce dernier, les œuvres de Jean- Pierre Sergent ont toute leur place. “Le musée n’a pas vocation

de Villers-le-Lac en tant que comportementaliste et éducateur canin. Avec une méthode bien à lui, basée sur le respect de la “culture canine”.

C e n’est sans doute pas en hurlant sur son enfant et en le traitant d’incapable qu’on lui donnera les meilleures chances de réussir. Tout en marquant la différence entre l’homme et l’ani- mal, Johan Lambon appréhende l’éducation canine un peu comme

on le ferait pour inculquer à ses enfants les bonnes bases dans la vie. Sur l’immense terrain où ils s’ébattent,Wooden, un énergique malinois d’1 an, et Gouache, un débonnaire croisé husky de 11 ans, ont l’air heureux. Ici, on n’entend pas les deux chiens

Les ateliers sont destinés à renforcer la relation de confiance des maîtres avec leurs chiens.

le respect de ce qu’il appelle “la culture canine” , inspiré qu’il a été dans sa formation par une référence en ma matière, l’édu- cateur canin Jean-Jacques Démarie qu’il considère un peu comme son mentor.

chiens évoluent en liberté sur un terrain adapté, et où les pro- priétaires des chiens voient leurs compagnons jouer et apprendre ensemble. “Ainsi en renforçant la sociabilité, et les bons com- portements relatifs à la commu-

pour aller rechercher et retrouver mes clés. Dans ma méthode édu- cative, je laisse aux chiens la marge afin qu’ils s’autonomisent” complète le professionnel qui a déjà ses premiers clients depuis son installation il y a un peu plus d’un mois. Pour une session complète de quelques semaines à raison de deux heures par semaine, ses tarifs oscillent autour de 400 à 450 euros pour un travail com- plet. À terme, Johan Lambon souhaiterait faire de son activité une sorte de “centre de loisirs du chien ouvert aux maîtres afin de fédérer le plus de personnes autour du travail effectué ici. ” n J.-F.H.

Avec Johan Lambon, le chien n’est pas condi- tionné par l’homme,mais ce dernier lui apprend se “responsabiliser” et à prendre les bonnes ini- tiatives dans tous les

nication chien-chien, et chien-humain, indispen- sables à l’équilibre psy- chologique et émotionnel de nos chiens, nous ren- forçons le lien entre l’ani- mal et son propriétaire

400 à 450 euros pour un travail complet.

contextes. “J’avais perdu une fois mes clés de voiture et dans la panique, c’est mon chien qui est devenumaître de la situation, contrairement à moi, et qui a pris en quelque sorte le pouvoir

de manière ludique et amusante, car ce qui compte ce n’est pas un chien fonctionnant comme un robot ou un ordinateur qu’on programme, mais d’avoir une belle relation avec ce dernier” plaide Johan Lambon. Le tout, dans la bonne humeur et dans

Plus de renseignements sur www.pactedeschiens.fr

Johan Lambon avec ses deux chiens Wooden et Gouache.

“Les quatre piliers du ciel” de Jean-Pierre Sergent Exposition Le Musée des beaux-arts de Besançon expose jusqu’en octobre prochain 72 œuvres de l’artiste d’origine mortuacienne. Un hymne à la vie et un dialogue avec les collections du musée.

En bref…

l Concert L’association des Amis des concerts d’orgue du Locle orga- nise un concert dimanche 19 jan- vier 2020 à 17 heures au Temple du Locle : “Les opéras de Rameau revisités”. Avec Henri- Charles Caget aux percussions et Yves Rechsteiner à l’orgue. Entrée libre, collecte vivement recommandée. l Suisse D’après nos confrères du Fron- talier Magazine, la Suisse arrive à la première place en Europe en termes de performance éco- nomique selon le Centre de la compétitivité mondiale. Sur le plan mondial, la Suisse arrive en quatrième position, juste devancée par Singapour, Hong Kong et les États-Unis. l Goumois En 2021, le pont de Goumois qui relie la France à la Suisse dans le canton de Maîche sera fermé à la circulation pour cause de travaux de renforcement de la structure. Des déviations seront mises en place par Biau- fond et Bremoncourt. Ce pont emprunté aujourd’hui par des centaines de frontaliers tous les jours était autrefois la route qui reliait Paris à Berne.

E n empruntant les deux grands escaliers du Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, le visiteur est accueilli au premier palier par les œuvres contemporaines de l’artiste franco-new-yorkais Jean-Pierre Sergent, originaire de Morteau. 72 de ses peintures sur Plexiglas au format carré ont été installées de manière à créer une fresque monumentale de 80 mètres car- l’œil du visiteur. L’impression se confirme une fois arrivé au balcon. De là, il faut prendre le temps de détailler “les quatre piliers du ciel” pour apprécier la lecture inhabituelle dumonde que soumet l’artiste au public. Par sa façon de mettre en scène le corps humain dans ses tableaux, de puiser des symboles dans des civilisations anciennes comme celle des Mayas, Jean- Pierre Sergent devient le mes- rés qui recouvre par- faitement les angles de chaque cage d’es- calier. Pour commen- cer, c’est la couleur de l’ensemble qui fixe

“Nous avons perdu notre énergie vitale.”

Jean-Pierre Sergent : “Mes peintures témoignent de la vie elle-même.”

des rites initiatiques, des sym- boles. Les tableaux expriment le chamanisme, l’extase, la transe. “Beaucoup de gens n’ont plus de plaisir, plus de désir. On

dissociation” constate Jean- Pierre Sergent. En cela, ses séri- graphies nous invitent à réfléchir sur ce que nous sommes. n T.C.

ne peut pas dissocier la mort, la sexualité… toutes les sociétés anciennes comme les Hindous l’avait compris. Or, notre pensée ne fonctionne désormais que par

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