Journal C'est à Dire 251 - Février 2019

É C O N O M I E

Y a-t-il du radon chez vous ? Expertise Gaz naturellement radioactif, le radon est nocif à forte concentration dans votre habitation. Une étude est menée dans des foyers de Sancey-Belleherbe. Résultats en avril.

P our savoir s’il y a du radon dans les habitations, le Pays du Doubs Central qui regroupe trois communau- tés de communes - dont celle de Sancey-Belleherbe - a distribué

très dilué mais compte tenu de nos nouveaux modes de vie plus calfeutrés qu’autrefois, l’exposition au radon est devenue une préoccupation de santé publique. D’où cette campagne de mesure. Le radon peut en effet s’ac-

à 180 foyers des kits visant à déterminer la présence de ce gaz naturel radioactif, ino- dore et incolore, issu de la décomposition de l’uranium présent naturellement dans les sols. Le Doubs est concerné par ce gaz. “Les résultats de

cumuler dans un bâtiment si celui-ci est peu ventilé ou peu aéré. “Après la phase de res- titution, des conseillers spé- cialisés de l’A.D.I.L. du Doubs, pourront donner des conseils aux habitants visant à amé- liorer l’aération” explique la

Le Mortuacien Florent Bouton, équipé d’un dosimètre actif, mesure la quantité de radon dans l'habitation. C’est un professionnel.

Responsable de 12 % des cancers.

collectivité. Des solutions peu coûteuses et simples peuvent être mises en place rapidement. n E.Ch.

l’enquête seront connus en avril. Suivra une phase de restitution qui permettra d’aider les foyers concernés. Au-delà de 1 000 becquerels par m 3 , il faut pen- ser à réaliser des travaux dans son habitation. Nous accompagnerons les personnes” indique Thibaut Passavant, chargé de mission santé au Pays du Doubs Central. Ce gaz serait respon- sable de 5 à 12 % des cancers du pou- mon en France. Les localisations peuvent être très iso- lées : une maison parce qu’elle se trouve sur une faille peut contenir une norme élevée de radon alors que l’habitation voisine n’en détient pas. D’une manière générale, ce gaz pré- sente peu de risque car il est souvent

L e Mortuacien Florent Bouton a créé une structure (radondoubs- jura) pour accompagner les par- ticuliers et les entreprises afin d’évaluer les risques dans les habita- tions. En avril, il sera habilité à contrôler les collectivités. Il s’est lancé dans cette nière : à Villers-le-Lac et Grand’Combe- Chateleu il a mesuré des normes près de 10 fois supérieures à la moyenne. Sa prestation (150 euros) assure un relevé d’1 h 30, une expertise, un retour au client, puis des conseils. Contact : radondoubsjura@gmail.com n “À Morteau, la norme dans ma maison était 14 fois supérieure” aventure parce que lui-même a eu des difficultés de trouver des réponses auprès des organismes de santé : “Ma compagne travaille dans la radiothérapie et certains de ses collègues en Suisse proche sont concernés par le radon. Un relevé a été réalisé chez nous : la norme était 14 fois supérieure aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Nous avons depuis réalisé des travaux pour améliorer l’aé- ration, ce qui a permis de diminuer le seuil.” Il a créé sa structure en fin d’année der-

Le parking chauffant signé Vermot T.P. fait ses preuves Infrastructures C’est le deuxième hiver que subit le parking aménagé par la société Vermot de Gilley devant le lycée Xavier-Marmier de Pontarlier. Il a la particularité d’être dégivré grâce au réseau de chaleur de la ville. Essai concluant.

L es bordures et les alen- tours sont couverts d’un épais manteau neigeux tandis que le bitume est noir, sans aucune trace de neige ni de verglas. Pourtant, aucun chasse-neige de la Ville n’est venu le dégager. Le secret de cette efficacité, il faut aller le chercher sous le bitume. Quand les travaux de réfection de la place Becquerel (là où se stationnent les ensei- gnants, les élèves et où sont ins- tallés les quais de bus du lycée Xavier-Marmier) ont été enga- gés il y a deux ans, la Ville de Pontarlier a décidé de tester une technologie innovante créée par une société du Haut-Doubs, T.P. Vermot à Gilley. Sous la chaussée, d’apparence normale, tout une série de serpentins ont été glissés, dans lesquels coule de l’eau chaude récupérée à la sortie du réseau de chaleur pon- tissalien. “L’eau qui a alimenté en chaleur les bâtiments publics du lycée revient à une tempéra- ture de 70 °C. Elle sert à chauffer les serpentins et donc à déneiger ou dégivrer le parking. Sur ces 70 °C, nous utilisons à peine

fer des bâtiments grâce à la récu- pération de l’énergie du soleil via des sondes géothermiques. La chaleur est ensuite restituée sous forme de chauffage et d’eau chaude sanitaire. Avec un par- king de 400 m 2 équipé de notre système baptisé “Power Road”, on peut chauffer un bâtiment de 800 m 2 ” illustre Éric Vermot.

1,5 °C pour la chaussée du par- king. L’eau repart dans le réseau à 68,5 °C. Cette température suf- fit à réchauffer 3 500 mètres carrés de parking. Des capteurs de température déclenchent automatiquement le système dès qu’il y a un risque de gel ou de neige” résume Éric Vermot, le dirigeant de la société de T.P.

basée Gilley. Le sys- tème est toujours en phase de test mais d’ores et déjà, l’entre- prise Vermot tire “un bilan très positif” de cette expérimenta- tion. Pour promouvoir

L’entreprise devrait concrétiser dans les prochains mois les tout premiers chan- tiers dotés de cette technologie. Une technologie en phase avec les impératifs

Une technologie en phase avec la transition écologique.

cette technologie, Vermot T.P. participe à des salons profes- sionnels et de collectivités. “Cer- taines communes de montagne se montrent très intéressées par ce système” note le dirigeant. Parallèlement à cette première expérience grandeur nature, Vermot T.P. a déjà activé une deuxième phase en lien avec le centre de recherches d’Eurovia basé à Mérignac. “La deuxième phase consiste à faire évoluer le système afin qu’il devienne producteur d’énergie pour chauf-

de la transition écologique puisque d’ici 2030, 38 % de la chaleur produite devra être d’origine renouvelable alors que nous n’en sommes qu’à 20 % aujourd’hui. La marge de pro- gression est donc énorme. Et Vermot T.P. compte bien se posi- tionner sur ce marché en deve- nir. L’expérimentation de la place Becquerel à Pontarlier est donc “un des jalons que l’on plante actuellement.” n J.-F.H.

Plus besoin de chasse-neige pour dégager la place Becquerel à Pontarlier. Le parking est “chauffant”.

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