Journal C'est à Dire 251 - Février 2019

É C O N O M I E

218 dépôts de bilan dans le Doubs Justice À l’occasion de sa traditionnelle audience de rentrée, le tribunal de commerce de Besançon a dressé le bilan de l’année écoulée. Et installé trois nouveaux juges.

Une association pour aider les entrepreneurs en souffrance

anglo-saxons, la faillite est consi- dérée comme un accident de par- cours. Ici, c’est vécu comme un ancienne juge du tribunal de com- merce, actuelle vice-présidente de la C.C.I. du Doubs et prési- dente de l’entreprise S.B.C.I. basée à Baume-les-Dames. “L’objectif d’A.P.E.S.A. est d’aider et d’apporter un soutien psycho- logique aux chefs d’entreprise en souffrance aiguë. Hélas, ce sont des situations qui arrivent régulièrement” dit-elle. Ces situa- tions sont souvent la consé- quence de ce que dans le milieu on appelle “la règle des 3 D” : A .P.E.S.A., comme Aide Psychologique pour les Entrepreneurs en Souf- france Aiguë. C’est le nom de l’association récemment consti- tuée par un noyau de chefs d’en- treprise de la région. À sa tête, Christine-Noëlle Baudin,

solde “largement positif pour la quatrième année consécutive.” En deux ans, un solde de 2 000 nouvelles entreprises est venu gonfler les statistiques dépar- tementales. Lors de cette audience de ren- trée de rentrée, le tribunal a accueilli en son sein trois nou- veaux juges : Laurent Ferrer, Éric Maillard et Jocelyn Gelé. n J.-F.H. Depuis sa création l’été dernier, l’associationA.P.E.S.A. est déjà intervenue à cinq reprises. L’as- sociation comprend 11 membres fondateurs et une trentaine de lanceurs d’alerte. “Le chef d’en- treprise se sent souvent bien seul. La souffrance est bien réelle dans ce milieu. Ce sujet ne doit pas rester tabou, nous voulons faire en sorte que la parole se libère” observe Christine-Noëlle Baudin. Une journée de formation à ce sujet a eu lieu le 12 février au siège de la C.C.I. du Doubs à Besançon. n divorce, dépôt de bilan, dépres- sion. “Le but : éviter au chef d’en- treprise de commettre le geste ultime.” Un nouveau cas de sui- cide est survenu en ce mois de janvier dans le Doubs.

2 18 défaillances d’entre- prises en un an à l’échelle du Doubs. Le chiffre peut paraître élevé et pourtant, il est en baisse de 17 % par rapport à l’année précédente et c’est même “le chiffre le plus bas de ces dix der- nières années” observe Pierre Bourgeois, le président du tri- bunal de commerce, preuve “d’une économie qui s’est redres- sée.” C’est le domaine du com- merce qui paie le plus lourd tri- but dans ces procédures de dépôt de bilan avec 31 % des défaillances. Suivent l’héber- gement-restauration à hauteur de 18 %, l’industrie ne repré- sentant que 7 % de ces procé- dures. À noter que “la moitié de ces défaillances interviennent dans les cinq premières années d’activité.” Le procureur près le tribunal de commerce insiste sur le fait qu’ici, “un grand nombre d’en- trepreneurs saisissent le tribunal

trop tardivement. Il faut en finir avec cette image de juri- diction répressive qui colle à la peau des tribunaux de commerce alors que

échec personnel.” La création de nou- velles entreprises s’est également bien portée dans le Doubs l’an dernier avec 2 122 nou-

“Les entrepreneurs saisissent le tribunal trop tardivement.”

Le tribunal de commerce de Besançon a fait sa rentrée solennelle le 18 janvier dernier. Au centre son président Pierre Bourgeois, à gauche, Pierre Berthet (horloger dans le Haut-Doubs), un des vice-présidents.

velles immatriculations contre 1 042 radiations, laissant un

ces juridictions sont là avant tout pour aider. Dans les pays

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