Journal C'est à Dire 248 - Novembre 2018
P L A T E A U D E M A Î C H E
“Je voulais les faire revivre” Henri Boiteux retrace l’histoire de 28 Poilus originaires de Fleurey, Valoreille, Terres-de-Chaux, Froidevaux, morts au combat. Des familles ont appris des secrets jusque-là enfouis. Valoreille
O ubliés jusqu’au travail d’archives mené par Hen- ri Boiteux, 28 soldats morts au combat lors de la guer- re 1914-1918 ont retrouvé 100 ans après un lien avec leur famil-
le grâce à l’ouvrage “Mémoire de 14-19, De nos villages à l’en- fer”. Ces Poilus ne sont plus des noms gravés dans la pierre qui se sont rigidifiés dans les esprits mais bien des arrière-grands-
oncles ou arrière-grands-pères avec qui le lien est renoué. C’est ce qui est arrivé à la famil- le Chognard demeurant désor- mais à Montlebon qui a reçu il y a quelques mois un appel télé-
Henri Boiteux présente son travail devant le monument aux morts de Terres-de-Chaux.
phonique de l’auteur. Il cher- chait à en savoir en plus sur Vic- tor Chognard, décédé le 14 novembre 1917 à 31 ans. “Ils ne s’attendaient pas à mon appel.
une balle dans la peau.” L’ouvrage évoque le travail des femmes, à l’arrière. Il a été offert aux habitants des quatre vil- lages par les communes, les enfants du secteur ont réalisé des dessins, publiés. Ces der- niers ont entonné la Marseillaise lors de la cérémonie du 11- Novembre devant le monument des Terres-de-Chaux. L’auteur a fait mieux qu’un devoir de mémoire : il a ravivé chez certaines familles la flam- me d’un soldat “inconnu”. “Modestement, je voulais les fai- re revivre, que l’on se souvien- ne d’eux” conclut Henri Boi- teux. n E.Ch.
se laisser soigner que quand il a vu le service assuré. Est mort pour la mort la France quelques heures après avoir donné ce magnifique exemple de courage et de dévouement, le 10 novembre.”
C’était vraiment un moment génial lorsque nous nous sommes ren- contrés” se souvient Hen- ri qui a expliqué à la famille comment Victor
Le bras arraché, il continue le service.
L’enquête minutieuse menée retrace la sépa- ration avec les épouses, parents, frères, les condi-
tions de vie, le temps des per- missions… Parcourir la lettre d’Henri Boiteux (l’arrière-grand- père de l’auteur) envoyée à sa “chère Annie” datée du 19 jan- vier 1915 est fort de sens : “Si cette guerre veut encore durer six mois, j’aimerais autant recevoir
est décédé sur le champ de bataille à Verdun. L’extrait de l’ordre général porté à la connais- sance de la famille est fort de sens : “Victor a eu le bras empor- té par un obus. Est allé sous un violent bombardement chercher un remplaçant et n’a consenti à
Les enfants des villages ont chanté la Marseillaise lors de la cérémonie commémorative.
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