Journal C'est à Dire 248 - Novembre 2018
D O S S I E R
“Respectez le lit du Doubs !” La rivière asséchée n’est ni un sentier de randonnée, ni une piste pour engins motorisés. La Fédération de pêche s’en émeut et se mobilise. Vigilance
Cette pratique d’édifier des cairns, appréciée par les promeneurs, n’est pas sans conséquence pour le lit de la rivière.
L’ assèchement du cours du Doubs sur plus de quinze kilomètres en aval d’Arçon, associé au manque d’eau potable défraie - encore - la chronique. C’est devenu un lieu touristique avec les déboires que cela peut occa- sionner. “Hélas, l’épisode n’est pas terminé” , rappelle Gérard Mougin pour la fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques du Doubs qui se félicite de cette mobili- sation et de la prise de conscien- ce. Avec ses associations, la fédé-
ration semble bien seule pour tenter de sauver les derniers poissons qui peuvent l’être. Une pêche de sauvegarde a notam- ment été réalisée fin octobre pour sauver les poissons pri- sonniers des dernières poches d’eau. L’abaissement des vannes de Saint-Point a asséché enco- re un peu plus l’aval. Cette sécheresse serait-elle un mal pour un bien ? “Ce n’est pas seulement en période de crise qu’il convient de se préoccuper de notre environnement. Au che- vet des rivières et des milieux
bâtir des “cairns”, ces amas de pierres. C’est sans doute joli mais aussi terriblement dan- gereux : “Le triste spectacle du Doubs asséché sur plusieurs kilo-
aquatiques 365 jours par an, la F.D. 25 n’a jamais cessé d’aler- ter sur les dangers qui mena- cent la qualité des eaux et la res- source en eau dans notre région”
ce à tous de la fragilité de notre environnement et des respon- sabilités qui nous incombent” poursuit Gérard Mougin. Utiliser des cailloux pour des constructions pourrait selon des spécialistes ouvrir de nouvelles failles. Encore faut-il que l’eau revienne. Pour les hydrobiolo- gistes, il faudra plusieurs années pour que le biotope retrouve un fonctionnement normal. Comment éviter de nouvelles catastrophes écologiques ? “Des réflexions sur la réhabilitation et la restauration morpholo-
gique du secteur sont menées depuis plus d’une année avec les principaux acteurs locaux. C’est ainsi, sous maîtrise d’ou- vrage du Syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut- Doubs, et en partenariat avec le monde la pêche associative de loisir, que cette étude doit pro- chainement être confiée à un bureau d’études. Nous atten- dons d’ores et déjà avec impa- tience ses conclusions qui inclu- ront notamment la thématique des pertes du Doubs” indiquent les pêcheurs. n
rappelle-t-elle. Ses associations et ses gardes n’ont que trop peu été écoutés. Alors que les truites (il n’y en avait déjà
mètres nous amène à rappeler que le lit du cours doit pour le moins être respecté et surtout ne doit pas être trans- formé en sentier de ran-
Seront-ils entendus cette fois ?
plus en aval d’Arçon) devraient en ce moment se reproduire dans les frayères, les cailloux sont depuis la fin de l’été uti- lisés par les promeneurs pour
donnée ou pire, en terrains de jeux pour des engins motori- sés. L’eau est notre patrimoine commun et sa raréfaction actuel- le doit faire prendre conscien-
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