Journal C'est à Dire 248 - Novembre 2018

D O S S I E R

SéchereSSe du doubS : une fréquentation inédite

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H.T

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Rarement de mémoire de Haut-Doubiste on a vu autant de monde se précipiter aux abords du Doubs en cet automne. Du défilé d’Entre- roches aux bassins du Doubs à Villers-le-Lac, des milliers de curieux sont venus “admirer” les conséquences de l’assèchement de la rivière. Cette période hors norme a également permis de redécouvrir des ves- tiges engloutis de l’activité humaine d’autrefois en aval du barrage du Châ- telot. C’est l’occasion pour notre journal de rappeler le passé industriel de cette vallée du Doubs, tout en revenant sur les enjeux actuels de la pénu- rie d’eau. Un dossier insolite, entre inquiétude et émerveillement.

Villers-le-Lac

Le Doubs à sec est devenu une attraction

Les visiteurs sont venus en nombre constater l’ampleur de la sécheresse dans les bassins du Doubs. Un phénomène qui s’est accentué pendant l’été indien exceptionnel.

D epuis quelques semaines, le Doubs est devenu un objet de curiosité. On vient de toute la région pour constater l’état de la riviè- re qui s’est évaporée avec la séche- resse. Rarement, le Saut du Doubs et le barrage du Châtelot ont connu pareille affluence, ou alors en hiver, lors des fortes crues. “Des gens qui étaient venus en janvier prendre des

voulaient voir les ruines immergées habituellement sous les eaux du lac du Moron.” La communauté de communes du Val de Morteau a relevé près de 16 000 passages (environ 8 000 marcheurs) entre le 1 er septembre et le 6 octobre sur le chemin du Saut du Doubs où a été installé un compteur en début d’an- née. Dans le tableau des statistiques, le dimanche est le jour le plus fréquenté,

avec plus de 1 000 passages. Ces chiffres seront prochai- nement actualisés. Car après un mois d’octobre excep- tionnel du côté de la météo, qui a donné aux gorges du

Il y a eu des problèmes de circulation sur les che- mins d’accès au Saut du Doubs et au barrage du Châtelot.

photos de la crue ont fait à nouveau le déplacement mais cette fois, pour prendre des photos de la sécheresse” indique l’Office du Tourisme du Pays Horloger qui a

“Il a fallu gérer cette circulation inhabituelle.”

Doubs les couleurs de l’été indien, l’af- fluence n’a pas fléchi, au contraire. Les parkings ont été pris d’assaut. Les automobilistes stationnaient là où ils le pouvaient le long des petites routes communales qui conduisent au Châ-

répondu à un certain nombre de ques- tions en lien avec cet événement cli- matique. “En septembre, beaucoup de personnes demandaient des rensei- gnements sur l’itinéraire pédestre entre le Saut du Doubs et le barrage. Elles

telot et au Saut du Doubs, ne rechi- gnant pas à marcher plusieurs kilo-

mètres parfois pour accéder au canyon. “Les choses se tassent un peu actuel- lement. Mais il a fallu gérer cette cir- culation inhabituelle. Pour moi, les réseaux sociaux ont attisé la curiosité des visiteurs. C’est la première fois qu’au- tant de personnes viennent d’ailleurs pour constater l’état du Doubs. C’est une attraction” remarque Dominique Mollier, maire de Villers-le-Lac. Les promeneurs prennent parfois des risques pour un simple selfie déplore l’élue. “Des gens se prennent en photo debout sur le mur de la ferme Arnoux à Moron. Il était immergé depuis 65 ans. D’autres se font photographier dans le lit du Doubs. C’est très dangereux. Un enfant s’y est enlisé. J’ai fait plu- sieurs fois intervenir la police muni- cipale et la gendarmerie. Nous avons fait passer des messages de prévention pour appeler les gens à la prudence.

Des panneaux ont été installés. Mais nous ne pouvons pas être partout” sou- ligne Dominique Mollier qui en appel- le à la responsabilité de chacun. Mais derrière la balade dans un cadre exceptionnel, c’est bien l’avenir de la ressource en eau qui occupait les esprits. Si cette sécheresse permet au moins de sensibiliser les gens à l’obligation d’économiser l’eau, c’est déjà une vic- toire pour l’élue de Villers-le-Lac qui a fait de ce sujet un cheval de bataille. Elle espère aussi que tous ces visiteurs qui ont découvert ou redécouvert les bassins du Doubs reviendront l’été pro- chain pour faire la balade en bateau cette fois, car cette saison fut difficile pour les bateliers. Pour cela, il faut espérer que la sécheresse 2018 reste dans l’histoire comme un épisode excep- tionnel. n T.C.

La prairie s’est installée dans le lit du Doubs à Chaillexon. Des personnes qui se sont aventurées trop loin se sont enlisées.

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