Journal C'est à Dire 199 - Mai 2014

É C O N O M I E

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Panneaux photovoltaïques Un danger supplémentaire pour les sapeurs-pompiers

Zoom Que disent

Les générateurs solaires installés sur certaines toitures peuvent compliquer la tâche des sauveteurs en cas d’incendie. Un risque supplémentaire à appréhender pour les sapeurs-pompiers et un paramètre à prendre en compte également dans les contrats d’assurance.

les assurances ? D eux types de contrats sont conseillés en cas dʼinstallation de panneaux pho- tovoltaïques, avec des condi- tions différentes selon les com- pagnies dʼassurance : - Lʼassurance dommages aux biens : si votre installation se trouve dégradée par la grêle, une chute dʼarbre ou un incen- die voire dans le plus extrême des cas volée, ce type dʼassurance assure la répara- tion ou le remplacement de vos panneaux photovoltaïques. Cet- te partie est la plupart du temps intégrée à la multirisques habi- tation. Avec, selon le contrat, la prise en compte ou non de la vétusté de lʼéquipement et un surcoût ou pas de la cotisation. - Lʼassurance de responsabilité civile : elle prend en charge tout dommage qui pourrait être cau- sé à une tierce personne par votre installation. Sachez que si vous comptez revendre votre électricité à E.D.F., il vous sera demandé dʼy souscrire obliga- toirement (indemnisation dʼE.D.F. en cas de dysfonctionnement de lʼinstallation).

P lusieurs incendies sur- venus sur des bâti- ments équipés de toi- tures photovoltaïques ont mis en évidence les risques particuliers que ce type d’équipement peut présenter pour les pompiers en interven- tion. En Allemagne, pays pion- nier en la matière, il y a quelques années, le problème a

les véhicules au G.P.L. “La présence de ces panneaux fait l’objet des points à vérifier par l’équipe arrivée sur les lieux lors de la reconnaissance afin de pouvoir s’adapter ensuite” explique le commandant Sébas- tien Freidig du Service Dépar- temental d’Incendie et de Secours du Doubs. “Lorsque nous sommes face à ce cas de

poussé les sauveteurs à refuser d’intervenir, préférant laisser brû- ler une habitation plu- tôt que de mettre leur vie en danger. En Fran- ce, au fil des années, ces panneaux ont fleu-

figure, la consigne principale est avant tout que les sapeurs- pompiers soient équi- pés de toutes les pro- tections individuelles indispensables pour faire face à un incen-

Des procédures spécifiques à respecter.

ri sur de nombreuses maisons, un développement favorisé par les incitations fiscales accordées aux particuliers. “Ces équipe- ments représentent un danger puisqu’il est très difficile de les mettre hors tension” indiquaient alors les autorités qui ont donc dû réagir via une note d’information opérationnelle du ministère de l’Intérieur, autorité de tutelle des sapeurs- pompiers. Un nouveau risque émergent, comme à l’époque

die et au risque d’électrisation.” Les consignes consistent ensui- te à atteindre le boîtier de jonc- tion qui se trouve générale- ment dans la maison et de cou- per l’alimentation. “C’est une deuxième source électrique à trouver et couper comme tous les autres fluides de la maison qui peuvent représenter un dan- ger.” Évidemment, les soldats du feu doivent éviter tout contact avec l’installation sur le toit s’ils

Beaucoup de particuliers se sont aujourd’hui équipés… Les pompiers ont donc dû s’adapter.

sont amenés à y évoluer et en cas d’extinction, le commandant Freidig poursuit : “Le personnel doit agir en restant à au moins trois mètres et utiliser une lan- ce en jet diffusé d’attaque.” Un

jargon et une technique par- faitement connus des sapeurs- pompiers qui ont aujourd’hui su s’adapter comme toujours au fil de l’histoire à ces nouveaux équipements synonymes de

risques supplémentaires. L’officier conclut d’ailleurs par ces mots : “Ça ne change rien à notre mission. Nous devons intervenir.”

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