Journal C'est à Dire 199 - Mai 2014

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É C O N O M I E

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Impôts

“On rogne petit à petit les avantages fiscaux dont bénéficient les familles”

Bernard Gaulard, trésorier de l’Union départementale des Associations Familiales (U.D.A.F. 25) observe que la pression fiscale ne cesse d’augmenter sur les ménages dont beaucoup sont dans des situations difficiles.

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C’ est à dire : Les contribuables découvrent en ce moment leur feuille d’impôts. Quelles sont les mauvaises surprises de la déclaration 2013 ? Bernard Gaulard : Désor- mais, la complémentaire san- té est imposée. Ce complément de revenu qui était considéré comme tel, sans être imposé jusque-là, entre maintenant dans la catégorie des avantages en nature. Cette mesure a enco- re plus d’impact sur les contri- buables du fait que le législa- teur rend obligatoire la com- plémentaire santé. Parmi les changements, il y a également l’abaissement du plafond du quotient familial qui passe de 2 000 euros à 1 500 euros. Avec cette méca- nique, on diminue la mesure fiscale qui consiste à prendre en compte la charge familiale dans le calcul de l’impôt. À l’évidence, on rogne petit à petit les avantages fiscaux dont béné- ficient les familles. C’est C àd : Les retraités ne sont pas non plus épargnés avec la fiscalisation de la majo- ration pour enfants à char- ge ? B.G. : La majoration pour enfants à charges a été prévue pour les familles de trois enfants et plus. Elles perçoi- vent un complément de retrai- te de 10 % qui n’était pas impo- sable, mais qui le devient dans la déclaration de revenus 2013. Par conséquent, des retraités se retrouvent soumis à l’impôt avec tout ce qui en découle, alors qu’ils ne l’étaient pas. En changeant de catégorie, ils vont devoir payer par exemple la redevance télé, la C.S.G.- C.R.D.S. Cela risque d’être dif- ficile pour ces ménages. C’est toujours plus compliqué pour une personne qui ne payait pas d’impôts et qui va devoir en payer, que pour une personne qui en paye déjà et qui en paie- ra un peu plus. d’autant plus diffici- le pour elles de subir la pression fiscale qu’elles comprennent mal notre système fiscal qui est d’une grande complexité.

Càd : Les associations fami- liales demandent-elles à l’État de simplifier le sys- tème fiscal afin de le rendre à la fois plus lisible et peut- être plus juste ? B.G. : Personne n’ose dire de clarifier ce système qui est tel- lement complexe. En revanche, il sera sans cesse modifié afin de l’adapter au contexte. Néan- moins, les associations fami- liales demandent aux élus d’être attentifs aux consé- quences sur les familles lors- qu’ils décident de modifier la fiscalité. C’est le message que nous leur faisons passer. À la question est-ce qu’un système fiscal simple serait forcément plus juste, ce n’est pas sûr. Càd : Où est la vérité dans ce double discours qui d’un côté assure que les impôts n’augmenteront pas et de l’autre qui remarque que la pression fiscale ne cesse de s’accentuer ? B.G. : Entre 2010 et 2012, les impôts ont augmenté de 30 mil- indéniablement sur les ménages. En 2010 par exemple, ils supportaient 56 % de la fis- calité locale. Un chiffre qui est passé à 67 % en 2012. Les 33 % restant sont des impôts éco- nomiques. La taxe d’habitation a été multipliée par 2 en 12 ans et la gestion des déchets par 4. Càd : Le premier ministre Manuel Valls a annoncé qu’il ferait sortir 1,8 million de ménages de l’impôt sur le revenu. Que pensez-vous de cette mesure ? B.G. : Oui, cette mesure va dans le bon sens. La limite pro- vient sans doute de la difficulté à l’appliquer. Le paradoxe est qu’il y a actuellement plus de mesures pour soumettre les ménages à l’impôt. Le risque, au regard des évolutions fis- cales, est qu’on finisse par inté- grer plus de personnes dans la catégorie de celles qui paient des impôts qu’à en faire sor- tir. Propos recueillis par T.C. liards en France et autant de 2012 à 2014. Nous sommes dans une situation économique diffici- le, et la pression fis- cale s’accentue

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