Journal C'est à Dire 199 - Mai 2014
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V A L D E M O R T E A U
Éducation
La classe Europe d’Edgar-Faure : so british La classe européenne du lycée Edgar-Faure à Morteau a passé une semaine à Londres. “À good trip”, à renouveler. Une classe européenne, c’est quoi ?
d’art. Cette année, c’est la classe de seconde générale option Europe qui a pris la route de Londres. Ces jeunes lycéens ont droit à deux heures d’anglais supplé- mentaires dont une en lien avec le programme d’histoire-géo- graphie. Ils se voient dispenser 6 heures d’anglais par semaine auxquelles il faut aussi ajouter une seconde langue, en espag- nol ou en allemand. Encadrés par quatre enseignants, le groupe comprenait finalement 49 élèves dont quelques volon- taires d’autres classes, histoire de remplir le bus. Tous ont été hébergés en famille d’accueil et se retrouvaient le matin pour des excursions à la journée. Au programme : vis- ite des grands classiques de Lon- dres : musées, monuments avec en prime la découverte insolite de l’université de Cambridge. Parmi les bons souvenirs, pêle- mêle le musée de la marine, Shakespeare’s Globe ou encore
A vant d’apprécier les splendeurs de la cité londonienne, les lycéens mortuaciens ont décou- vert les joies du bus puisqu’ils sont arrivés à destination après 11 heures de transport. Érein- tant. Les voyages forment la jeunesse et ces désagréments n’ont semble-t-il pas entamé le moral des troupes. Clara, Chloé, Maëva, Laure et leurs camarades
avaient déjà envie de repartir sitôt de retour en terre horlogère. Pour la plupart, il s’agissait d’une première. “Ce type de voyage est obligatoire en classe européenne” , précise Céline Nattero, la prof d’anglais qui organisait ce voy- age avec son collègue Jean-Marc Guibert. Preuve s’il en est que le lycée Edgar-Faure ne se réduit pas aux formations horlogères, microtechniques ou artisanat
le musée de l’horreur sur les traces de Jack l’Éventreur. Les petites Françaises reconnais- sent quelques difficultés à s’habituer au régime alimen- taire britannique. “Ils ont des horaires de repas assez partic- uliers. À midi, tous les plats sont à base de beurre” , s’en étonne encore Chloé. Sa copine Clara n’oubliera pas son gratin au pain et au cheddar. Pour se remettre de ses émotions gas- tronomiques, le groupe a ter- miné son séjour au Fish and Chip’s du coin. La qualité des échanges lin- guistiques variait au gré des
familles d’accueil. Maëva recon- naît avoir eu beaucoup de chance, chouchoutée qu’elle était dans une famille d’accueil avec deux adolescentes de son âge qui ne demandaient qu’à papot- er. Toutes n’ont pas eu cette chance. “Dans ce type de séjour, l’objectif est avant tout axé sur la découverte culturelle” , explique Céline Nattero qui ne désespère pas d’organiser des échanges avec d’autres établissements scolaires sur le mode classique des correspondants. Encore faut- il trouver des lycéens anglo- phones motivés par l’apprentissage du français. Car
les réticences à apprendre une langue étrangère ne sont pas qu’une spécialité française. Sauf qu’un petit Anglais semble mieux armé pour voyager dans sa langue maternelle. Un séjour en Angleterre ne rime pas forcément avec vacances insouciantes. Les lycéens mor- tuaciens avaient déjà bien pré- paré leur périple en classe avec un livret de bord consignant toutes les questions qu’ils pour- raient poser sur place. Au retour, ils devront aussi relater leurs souvenirs dans un carnet de voyage. En langue de Shake- speare bien entendu.
Les Gras Quand Johnny raconte De Gribaldy Pierre Diéterlé s’apprête à publier un livre sur la vie trépidante de son grand-oncle Jean De Gribaldy. L’ouvrage est ponctué de témoignages dont celui de Johnny Hallyday que l’ancien coureur professionnel qui a vécu aux Gras avait pris sous son aile.
Toute la classe de seconde option Europe du lycée Edgar-Faure était du voyage.
P armi les Bisontins célèbres qui ont marqué leur époque, il y a Jean De Gri- baldy. Ce personnage atypique a laissé son empreinte dans l’histoire en menant une vie tré- pidante. Il est entré dans la lumière grâce au cyclisme, une passion pour un sport qui va nour- rir son existence. “Il était à la fois brillant et très intelligent” souligne Pierre Diéterlé qui publie au mois de juin un livre dans lequel il raconte le par- cours de ce grand-oncle pour lequel il n’a jamais caché sa fas- cination. Dans “Jean De Gri- baldy, la légende du Vicomte”, l’auteur nous fait découvrir les facettes les plus marquantes d’un personnage qui fut à la fois coureur cycliste professionnel, commerçant, pilote d’avion et ami des stars. Un destin hors du commun qui n’est pas le fruit du hasard mais celui d’une volonté farouche d’entreprendre et d’exister sans rien négliger. “Il était profondément libre. Il a vécu la vie qu’il a souhaitée. En 1947, lorsqu’il crée “Au Tour de France”, son premier maga- sin situé rue Mégevand, il était encore coureur. Il a décidé très tôt de capitaliser sur sa noto- riété de cycliste pour se lancer dans les affaires” explique Pier- re Diéterlé. Sachant pertinem- ment que sa carrière de spor- tif serait éphémère, il a antici- pé sa reconversion. De Gribal- dy a participé à la Grande Boucle en 1947, 1948, 1952. “Il était le premier Franc-Comtois à être présent sur le Tour et donc le premier Bisontin” remarque son neveu. À l’époque, les hommes du peloton méritaient
Jean De Gribaldy, originaire des Gras, en compagnie de Johnny, son ami.
bien leur surnom de “forçats de la route”. Ils avalaient des étapes quotidiennes de plus de 300 kilo- mètres, sillonnant les chemins d’une France d’après-guerre en reconstruction. En retraite de la course, Jean De Gribaldy reviendra plus tard au cyclis- me professionnel en tant que directeur sportif cette fois, une fonction qu’il exercera jusqu’en 1987, année de sa disparition. “En 1964, il a fondé l’amicale cycliste bisontine avec André Sel- tier. Dans la continuité de cela, il a créé la première équipe semi- professionnelle et indépendan- te en 1965.” En parallèle, l’activité de son commerce va bon train. L’enseigne éponyme est désormais installée place du Marché sur 2 500 mètres car- rés. On y trouve des cycles, mais surtout de l’électroménager et du mobilier. Jean De Gribaldy jouit alors d’une bonne noto- riété, y compris dans le milieu du show-business où il a ses entrées. Un de ses amis les plus proches est Johnny Hallyday qu’il suit depuis ses débuts dans la chanson. Le vicomte jouera un rôle essentiel dans la vie du chanteur. Récemment, Pierre Diéterlé a pu rencontrer le roc-
keur en marge d’un concert pour lui demander combien Jean De Gribaldy avait compté pour lui. L’auteur a consigné les confi- dences rares du chanteur dans son livre. Extrait : “Jean a été un ami fidèle, toujours dispo- nible, discret. Je l’appelais à n’importe quelle heure. Nous dis- cutions longuement. Il m’a chou- chouté comme il le faisait avec ses coureurs. On avait vingt ans d’écart, il veillait sur moi. Il me conseillait. Il aimait les gens qui avaient des rêves, et il les aidait à les réaliser, en les aidant autant qu’il le pouvait. C’est ce qu’il a fait pour moi. C’était un type incroyable, à qui on pouvait fai- re confiance. Il fait partie de ceux qui ont cru en moi, très vite, dès le début.” L’ouvrage de Pierre Diéterlé est ponctué de documents d’archives uniques à la découverte des- quels le lecteur va mieux com- prendre qui était Jean De Gri- baldy. “Jean De Gribaldy, la légende du Vicomte” - 24,50 euros Éditions Sékoya Disponible en librairie à partir du mois de juin
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