Journal C'est à Dire 198 - Avril 2014

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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A nnie Guillaume est déterminée. Cette maman d’une fille handicapée remue ciel et terre pour qu’Éléonore, 27 ans, con- tinue à être accueillie dans le foyer hand- icap de La Chaux-de-Fonds. Sa fille elle souffre de polyhandicaps moteurs et psychiques. Depuis plusieurs mois, la maman alerte les députés et a lancé une pétition qui a récolté 1 500 signatures. Elle demande que fille soit réintégrée au centre de La Chaux-de-Fonds et non à Besançon comme le préconise le Département du Doubs. “C’est ce qu’il y a de mieux pour elle” , répète à qui veut l’entendre sa mère. Or, elle est depuis un an au domi- cile familial après que le Conseil général du Doubs ait stoppé la convention le liant avec la Suisse. “Nous avions accordé à titre dérogatoire une convention pour qu’Éléonore aille en Suisse, dit un représentant du Conseil général. Nous avions bien précisé que c’était dans l’attente de la construction du foyer A.P.F. de Besançon. Aujourd’hui, il est construit. Notre seul objectif est la qualité d’accompagnement de cette jeune Une mère se bat pour que sa fille Éléonore réintègre le foyer handicap à La Chaux-de- Fonds en Suisse. Elle refuse qu’elle soit pla- cée à l’A.P.F. de Besançon car les soins ne seraient pas les mêmes. Elle lance une péti- tion. Le Conseil général répond et lui offre une possibilité. “Je veux que ma fille reste au foyer de La Chaux-de-Fonds” Social

Ophtalmo en Suisse : la fin du filon pour les frontaliers ? Santé De nombreux haut-doubistes vont à La Chaux-de-Fonds réaliser des contrôles ou des soins oculaires. C’est plus proche et souvent plus rapi- de qu’en France même si les délais s’allongent.

É ric Dubois est c h e f d ’ un e entreprise spé- cialisée dans la conception de produits pour la microchirurgie de l ’ œi l à La Chaux - de-Fonds. À ce titre, il e s t i n s c r i t dan s l e r é p e r t o i r e d e s “oph- talmologistes” du can- ton. “C’est une erreur car je ne fais pas de soins…” précise-t-il. L’erreur du bottin a des conséquences pour lui : son téléphone sonne régulièrement. Au bout du combiné, il répond à des patients qui pensent joindre un cabinet d’ophtalmologie : “Je suis souvent appelé par des per- sonnes de chez vous qui habitent Morteau, Villers ou Le Russey qui veulent un rendez-vous. Cela arrive au moins deux à trois fois par semaine” dit-il. Le spé-

cialiste dirige ensuite vers ses confrères du secteur. Si le phénomène n’est pas exceptionnel, de nombreux Français vont effective- ment à La Chaux-de-Fonds consulter. “Ce sont beau- coup des frontaliers” rap- porte une secrétaire médi- cale du cabinet du docteur Édouard lier ou Besançon.” Il faut compter toutefois trois mois d’attente si vous êtes déjà patient et plus de six mois si vous ne l’êtes pas. L’exemple de Céline est révélateur. Frontalière, elle travaille dans l’horlogerie et a choisi de conduire sa fille de 6 ans chez le docteur Jean- Jacques Tritten à La Moudio-Ekotto. “Ils viennent car c’est plus rapide pour eux que se rendre à Pontar-

Chaux-de-Fonds pour éviter un déplacement à Besançon et une attente trop longue : “J’ai appelé mi-décembre et j’ai obtenu le rendez-vous début jan- vier. En revanche, il n’a pas pu me prendre de ren- dez-vous pour un adulte. Cela m’a coûté 180 francs

fille. Nous lui offrons la possibilité de venir en accueil temporaire en lui réservant une place dans ce lieu.” Les places sont rares si bien que le Département ne pourra pas longtemps le lui réserver. Or, la maman ne semble pas vouloir céder : “Je me bats pour le pro- jet de vie ma famille, le Conseil général se bat pour économiser sur son budget. Or, en aucun cas il ne prend en compte les demandes répétées de ma fille…” poursuit Annie Guillaume. Faux répond le Conseil général : “Un accueil à La Chaux-de-Fonds coûte 357,60 euros contre 166,34 euros par jour dans le foy- er médicalisé. Mais je le répète, ce n’est pas une ques- tion de coût mais d’accueil. On souhaite le bien-être” dit le C.G. qui alloue 45 millions d’euros par an pour l’hébergement. Faute de moyens financiers pour payer seule l’accueil de sa fille à La Chaux-de-Fonds, cette maman l’a reprise sous son aile au domicile depuis bientôt un an. Problème, son enfant se désociabilise. Annie Guillaume se bat pour que sa fille handica- pée puisse rester dans un centre en Suisse et non dans le nouveau centre A.P.F. de Besançon.

suisses de ma poche car ma fille est sous le régime de son père qui n’est pas frontal- ier” dit-elle. Quelles sont les con-

Entre 3 et 6 mois d’attente.

séquences de la fin du droit d’option pour les frontaliers ? “C’est encore le flou juridique car nous n’avons pas connaissance du décret, admet l’Amicale des frontaliers. Sur quelles bases la Sécurité sociale remboursera, nous l’ignorons.” explique Valérie Pagnot, juriste à l’Amicale.

“L e peuple a voté contre le nucléaire…mais certains voudraient appuyer sur le bouton et avoir la lumière sans se soucier de savoir comment elle est produite.” Selon Laurent Piaget, prési- dent de la commune La Côte-aux-Fées Pro et anti-éoliens souffleront le chaud… ou le froid La population du canton de Neuchâtel se prononce sur la politique d’installations d’éoliennes dans le Val-de-Tra- vers lors d’une votation le 18 mai. Elles feront face pour certaines d’entre elles aux crêtes du Haut-Doubs. Val-de-Travers

située dans le Val-de-Travers, choisir les éoliennes est une question de bon sens. Cela ne semble pas l’avis de tout le monde en Suisse voisine où le sujet fait débat notamment dans le canton de Neuchâtel. Le 18 mai, la population est en effet appelée à se prononcer sur la créa- tion ou non de parcs éoliens. Si l’initiative “Avenir des Crêtes, au peuple de déci- der” est votée, ce sera un sérieux coup de frein dans le développement de l’éolien dans le canton. “Le sujet est sen- sible, admet le représentant de cette com- mune de 469 habitants. Je ne sais pas si une majorité de personnes sont pour ou sont contre” dit-il. Les communes duVal-de-Travers (Fleu- rier, Les Verrières, La Côte-aux-Fées) font actuellement du lobby “pour” l’installation d’éoliennes. Des panneaux “Pour l’éolien” ont été posés sur la rou- te entre Fleurier et Couvet par un comi- té de soutien. Les villages soutiennent donc le contre- projet éolien des autorités cantonales et refusent l’initiative “Avenir des Crêtes : au peuple de décider !” . C’est “une éta- pe décisive vers l’autonomie énergétique de la région” disent les élus. Chez nous en France, les éoliennes seront visibles depuis les hauteurs du Chauffaud ou du Grand Taureau, non loin de Pontarlier. Pour l’heure, aucune discussion avec les autorités françaises n’a été engagée. Si elles devaient être construites, les éoliennes ne verraient pas le jour avant cinq voi-

re six ans. “Il faut que l’implantation soit soumise à enquête, cela prend du temps” explique un conseiller commu- nal qui rapporte que le Val-de-Travers valorise (déjà) l’eau de l’Areuse, utili- sée depuis des décennies, le soleil via les installations thermiques et photo- voltaïques, le bois des forêts pour ali- menter les chauffages à distance ou encore les déchets organiques trans- formés en chauffage et en électricité. “Je pense que les personnes préfèrent avoir des éoliennes qui sont économi- quement rentables que des centrales nucléaires à proximité de leur habita- tion” conclut le président de La Côte- aux-Fées. Réponse le 18 mai. Si les Neuchâtelois adoptent l’initiative, le Conseil d’État devra établir une pla- nification globale des projets éoliens et autres constructions similaires. Cette obligation serait inscrite dans la Consti- tution, et chaque nouveau projet serait soumis au peuple. Quant au contre-pro- jet, il entend inscrire deux principes dans la Constitution : l’implantation d’éoliennes serait autorisée sur cinq sites au maximum, la loi définirait les sites et fixerait le nombre maximal d’éoliennes. L’installation de parcs qui pourraient totaliser jusqu’à 59 éoliennes produi- rait annuellement 200 millions de kilo- watts/heure : cette valeur représente 20 % des besoins énergétiques totaux du canton, et 70 % de la consommation des ménages. E.Ch.

Sur la route de Couvet, des messages appellent à voter “pour” les éoliennes.

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