Journal C'est à Dire 197 - Avril 2014

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L E P O R T R A I T

Charquemont Bruno Locatelli, correspondant de Météo France C’est le sujet incontournable, commun à toutes les couches sociales, à toutes les générations. C’est aus- si l’émission de télé qui fait le plus d’audimat : la météo rassemble ou divise, galvanise ou déprime. En tout cas, elle fait parler, surtout en ce début d’année. À Charquemont, Bruno Locatelli lui, se contente d’une approche purement scientifique.

Bruno Locatelli fait son relevé quotidien chaque matin à 8 heures.

D ire qu’il fait la pluie et le beau temps relè- verait de la formule facile mais serait for- cément exagéré. Il se contente en fait d’être un fin observateur de ce qui se passe dans son vil- lage. “J’ai pris le relais pour le compte de Météo France de Monsieur Fleur qui a assuré ce service bénévole pendant cin- quante ans. Mais de mon côté, je prenais aussi des notes tous les jours depuis de nombreuses années” précise-t-il. Plus de 30 ans d’annotations quotidiennes et tout cela pour- quoi ? “C’est mon fils Florent qui a commencé à s’y intéresser quand il était enfant, alors j'ai suivi.” La passion de fils en père ! Le fiston avait besoin d’informations pour satisfaire son intérêt, le papa a donc répon- du présent, n’hésitant pas à

équiper la maison en objets de mesure et à se rendre au-des- sus des pistes de Charquemont certains soirs d’hiver pour rele- ver l’épaisseur de la couche de neige et la température. Baromètre, pluviomètre, Bruno a continué à prendre des notes chaque jour, même quand Flo- rent a quitté le foyer familial

bon scientifique amateur qu’il est, Bruno Locatelli fournit quelques explications supplé- mentaires : “Ce printemps très avancé que nous connaissons en février et mars, c’est déjà arrivé en 1974. Le plus étonnant fina- lement cet hiver, c’est plutôt de ne pas avoir eu un seul jour où la température est restée sous zéro durant 24 heures.” L’un des effets du réchauffement clima- tique qu’il confirme, observé depuis toutes ces années. Et les semaines à venir alors ? “Les températures vont rede- venir de saison et quelques giboulées sont à prévoir.” Voilà, l’observateur devient peu à peu prévisionniste. “Pas du tout, c’est ce que m’a dit mon fils Florent !” Décidément, chez les Locatel- li, la météo est bel et bien une affaire de famille. D.A.

le pluviomètre, si nécessaire je mesure l’épaisseur de neige tota- le et je calcule la quantité tom- bée en une nuit…” Le tout est soigneusement reporté dans un cahier qui chaque mois est ren- voyé à l’organisme qui en tire ses statistiques. “Suivant les conditions et les événements, je transmets aussi les données

pour poursuivre ses études qui l’ont amené aujourd’hui à exercer le métier de… météo- rologue ! Désormais, officielle- ment, pour le compte

par Internet une à deux fois dans la semaine.” Alors, le fin observateur qu’il est a-t-il un avis, comme tous les Fran- çais sur l’hiver incroyable que nous

Des dictons populaires

qui font sourire.

de Météo France, Bruno Loca- telli est le correspondant de Charquemont. “Tous les matins à 8 heures, je vais relever les deux thermomètres qui m’indiquent les températures de la journée de la veille et de la nuit, je regarde ce que contient

connaissons ? Va-t-on finale- ment le payer d’un été pourri ? Reneigera-t-il sur les perce-nei- ge déjà sortis ? La réponse pour- rait tenir en un sourire et un long silence comme il le fait quand il entend les uns ou les autres tous les jours. Mais en

La passion chez les Locatelli a été déclenchée par le fils de Bruno, Florent.

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