Journal C'est à Dire 197 - Avril 2014

A G R I C U L T U R E

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Exportations La Montbéliarde

à la conquête de l’Est Les bons plans se succèdent pour Coopex Montbéliarde qui vient de réaliser de très belles exportations de génisses en Russie et en Mongolie. Nouveaux débouchés.

I l n’y a pas que le comté qui se porte comme un charme. Les organismes en charge du développement commercial de la race montbéliarde sont en

un pays qui a de gros besoins en matières premières comme le lait pour nourrir sa popula- tion. “On a créé la première gros- se ferme montbéliarde en Mon-

la gestion de projet et c’est com- me cela que l’on arrive à implan- ter la race dans de nouveaux pays.” La Mongolie jouit d’une image très positive mais ce pays se dis- tingue aussi par des hivers par- ticulièrement rigoureux aux- quels la montbéliarde n’est pas forcément habituée, aussi poly- valente soit-elle. Le dernier concours Umotest organisé à Bourg-en-Bresse le 12 février dernier a rassuré tout le mon- de. “On a reçu des éleveurs de 25 pays dont nos amis mongols. Ils ont subi très peu de pertes suite aux vêlages. Les bêtes sont entrées en production norma- lement, ce qui augure de bonnes perspectives. On est en pole-posi- tion pour la suite.” L’actualité, c’est aussi l’exportation de 2 000 têtes en Russie, soit la plus grosse fer- me montbéliarde au monde. C’est autant de débouchés pour les éleveurs de la région. Ce volet peut représenter une ressource non négligeable quand on a les terrains disponibles. “On s’efforce en plus d’acheter les bêtes jeunes avec peu de gestation, donc moins de frais d’élevage. À cela s’ajoutent les avantages de la semence sexée qui permet

pleine bourre. “La ten- dance de ce printemps, je parle des génisses ges- tantes, est bonne, à la hausse. En terme de volume, Coopex a trou-

golie.” Une fois n’est pas coutume, le troupeau a été acheminé par la voie des airs, opération lar- gement médiatisée. Selon une méthode

“On est en pole-position pour la suite.”

désormais bien rodée, la Coopex ne se contente pas fournir les animaux. Elle agrémente la pres- tation avec du conseil à tous les niveaux : élevage, suivi de trou- peau, installation, traite, sans oublier la reproduction. “On apporte de l’expertise. Ce type d’opération relève davantage de

vé de nouveaux marchés comme en Mongolie” , indique Tristan Gaiffe, le directeur de la Coopex. L’entreprise de Roulans a répon- du aux besoins d’une entrepri- se mongole d’exploitation miniè- re désirant investir dans l’agro- alimentaire. Une stratégie déroutante mais logique dans

tifs montbéliardes, Tristan Gaif- fe répond. : “Pas d’inquiétude” , en confirmant la bonne santé des marchés traditionnels vers le Maghreb et l’Algérie notam-

ment. “Tout l’enjeu consiste à pouvoir se diversifier pour évi- ter d’éventuelles crises sanitaires. On est sur une bonne pente.” En route vers les sommets.

d’obtenir plus de femelles donc plus de choix pour le renouvel- lement des troupeaux.” Entre juillet 2012 et juillet 2013, 4 000 génisses avaient été expor- tées par la Coopex qui prévoit de passer la barre des 5 000 pour la campagne 2013-2014. Face à ces objectifs, il s’avère nécessai- re d’augmenter la taille des centres d’allotements destinés à accueillir les génisses à l’export. Coopex en partenariat avec Geniatest, Franche-Comté Éle- vage et Bovicoop dans l’Ain investit dans la création de 200 places supplémentaires à La Chenalotte et dans 100 places à Vellefaux dans l’Ain. À ceux qui craignent que la fer- me Doubs se vide de ses effec-

Les génisses exportées en Mongolie se sont bien acclimatées aux rigueurs climatiques.

L’export des génisses vers la Mongolie s’est effectuée par voie aérienne.

Campagnols

Les agriculteurs au secours des chercheurs Les organismes engagés dans la lutte contre le cam- pagnol ont réussi à lever 450 000 euros pour financer un programme de recherche axé sur les pathogènes annonçant la fin des cycles.

tale du Doubs et du Territoi- re-de-Belfort, sans oublier le ministère par le biais de la D.G.A.L., l’université et le Conseil régional de Franche- Comté. “C’est la première fois en France que le monde agri- cole porte ce type de dossier de A à Z. On a aussi bénéficié du soutien d’élus politiques comme la députée Annie Genevard qui a puisé dans ses réserves parle- mentaires pour boucler le finan- cement du projet.” Le monde agricole se mobilise

L es progrès dans la recherche médicale per- mettent désormais de détecter les pathogènes du cam- pagnol à partir d’une prise de sang. “Grâce à cette avancée, les scientifiques pourront mieux identifier et comprendre l’action des pathogènes au cours du cycle du campagnol. On en soupçon- ne quatre susceptibles de jouer un rôle déterminant : bactéries, virus, parasites et immuno- dépressifs. Actuellement, on est incapable de prédire la phase de déclin et ses causes” , indique Fabrice Cuenot, président de la F.R.E.D.O.N. Le cycle théorique commence par une phase à basse densité peu visible avec des densités de 100 à 200 individus à l’hectare. Elle se poursuit par une pério-

de de croissance où l’on voit apparaître les taupinières. Le processus s’achève avec la pul- lulation proprement dite où la densité varie de 2 000 à 2 500 individus. Le cycle s’étale sur 5 à 6 ans. “On a réussi à lever 450 000 euros pour un program- me de recherche étalé sur cinq

aussi dans le cadre de la nouvelle P.A.C. pour autoriser le labour sur les parcelles les plus infestées. “Actuellement, on est pied et poings liés

ans. Si l’on parvient à identifier le pathogène déclencheur, alors on aura la possibilité de mobili- ser un chercheur en post- doctorat pour étudier et

Identifier le pathogène déclen- cheur.

comprendre à quel moment du cycle le pathogène intervient.” Ce dossier piloté par la F.R.E.D.O.N. procède d’une démarche multipartenariale associant la F.D.S.E.A., le S.R.S.E.A., la chambre d’agriculture interdépartemen-

avec l’Europe. Le principe serait de pouvoir renouveler 5 à 10 % de nos terres chaque année. La C.L.A.C. de Charquemont a réus- si ce challenge qui nécessite d’avoir le cadre réglementaire plus flexible.” Le retour de l’éleveur-cultivateur.

Le but de ce programme de recherche est d’identifier l’agent pathogène qui déclenche les phases de déclin dans le cycle du campagnol.

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