Journal C'est à Dire 197 - Avril 2014

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D O S S I E R

Initiative Un collectif S.O.S. Doubs-Dessoubre Ce nouveau regroupement de gens de bonne volonté n’a rien d’un nou- veau comité Théodule d’où rien ne sortira. Cette antenne locale de S.O.S. Loue rivières comtoises a bien l’intention de se faire entendre et d’agir.

Zoom Les agriculteurs se mobilisent aussi “B ien entendu nous condamnons les actions polluantes qui ont été média- tisées en début dʼannée.” Philippe Mon-

pas satisfaisants. “Tout ne peut pas se faire en un jour” tempère Philippe Monnet qui pour- suit : “Voyez déjà les efforts faits en 5 ans. Et notre objectif est bien entendu dʼarriver à 100 %.” Car si lʼaspect écologique a son importance, le volet économique nʼest pas non plus à négli- ger : “Une meilleure utilisation des effluents per- mettra aux agriculteurs dʼacheter moins dʼen- grais.” À cette première action qui nécessite des investissements de la part du monde agricole sʼajoute la mise en place qui a déjà commen- cé de cartes des sols : “Selon les caractéris- tiques de ceux-ci, on saura exactement ce que lʼon peut épandre ou pas.” Une mobilisation qui pour lʼensemble des autres acteurs du collectif apparaît comme un gage de bonne volonté. “Nous ferons tous les efforts nécessaires dans le but pourquoi pas de ser- vir dʼexemples aux autres” conclut le prési- dent de la F.D.S.E.A. qui comme lʼensemble des responsables dans ce lourd dossier sait bien quʼil vaut mieux se mettre autour dʼune table que de se faire une guerre longue et stérile.

net, président de la F.D.S.E.A. du Doubs le sait, ces agissements rejaillissent sur lʼensemble de la profession bien quʼils demeurent isolés. Il a donc décidé de se joindre au collectif pour agir. Sans ambiguïté, le syndicaliste expérimenté quʼil est nʼy va pas par quatre chemins et ne nie pas lʼévidence. Les agriculteurs sont responsables de la situation oui, mais pas de tout ce qui se passe. Les collectivités, les industriels et même les particuliers doivent prendre leur part eux aussi et finalement, comme les agriculteurs quʼil représente, mettre en place des plans dʼaction : “Notre premier objectif est que chaque agri- culteur du bassin-versant du Dessoubre soit équipé dʼinstallations adéquates et suffisantes pour le stockage des effluents.” Il précise quʼen cinq ans, le taux est passé de 40 à 75 % pour couvrir le cheptel de la zone concernée. Autre- ment dit, il reste 25 % de lʼensemble des têtes de bétail pour qui les équipements ne sont

À la tête de ce groupe d’animation locale, Christian Triboulet qui dans le milieu de la pêche est loin d’être un incon- nu. Vice-président de la fédé- ration départementale, il est aussi à la tête de la Franco- Suisse à Goumois et sait donc parfaitement quels impacts ont des événements comme ceux qui frappent le Dessoubre. “Notre collectif rassemble des pêcheurs des deux A.A.P.P.M.A.

ter localement les points noirs et de médiatiser ses actions pour éduquer, inciter les gens

concernées par la rivière, des clubs de pêcheurs à la mouche, des amicales de pêcheurs, des

à changer leurs com- portements et alerter les politiques : “Pour cela, on a déjà prévu une grosse manifesta- tion à Saint-Hippolyte comme on l’avait fait à

riverains, des organisa- tions non gouvernemen- tales en lien avec l’en- vironnement, des pro- fessionnels du tourisme, des commerçants, des élus et aussi c’est impor- tant, des agriculteurs.”

Traiter localement les points noirs.

l’époque à Goumois avec des conférences et des animations.” D.A.

En concertation avec tous ces intervenants, le collectif aura pour mission première de trai-

Christian Triboulet anime ce collectif local.

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