Journal C'est à Dire 197 - Avril 2014

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D O S S I E R

Entre Dessoubre et Barbèche Des actions pour changer les habitudes Depuis un an, la communauté de communes Entre Dessoubre et Barbèche (C.C.E.D.B.) tente d’inciter agents des collectivités et par- ticuliers à utiliser moins de produits nocifs. Un changement d’habitudes qui demande du temps et de la pédagogie.

L a France est le premier consommateur de pro- duits phytosanitaires en Europe. Ce triste pal- marès est dramatique pour nos rivières, les sols et notre santé. C’est pour réagir à ce constat qu’une loi visant à mieux enca- drer l’utilisation des produits phytosanitaires sur le terri- toire national a été adoptée le

23 janvier 2014. Elle prévoit l’interdiction pour les collecti- vités et particuliers d’utiliser des produits tels que les herbi- cides, insecticides, fongicides. “L’interdiction n’entrera pas en vigueur immédiatement mais on peut dès à présent réap- prendre à jardiner autrement” explique Ludovic Sixdenier, agent de développement à la

C.CE.D.B., collectivité qui s’est engagée clairement : “Nous avons signé une charte dans le cadre d’un appel à projets de la Région, de l’Agence de l’eau et de l’association des collecti- vités comtoises pour la maîtri- se des déchets et de l’environnement.” Pour Charles Schelle, le prési- dent de la communauté de com-

Les services techniques des communes de la C.C.E.D.B. expérimentent des techniques alternatives respectueuses de l’environnement.

Sur le Doubs

munes, les rivières sont un patri- moine partagé par tous : habi- tants, usagers, collectivités ou entreprises. “Leur protection est une responsabilité collective et individuelle. Nous nous devons donc de montrer l’exemple et d’accompagner les changements de comportements.” De la bonne volonté qui ne doit pas se faire dans la précipitation comme le montrent quelques retours d’expériences ailleurs en Fran- ce : “Évidemment, ce changement ne peut pas être subit. Il faut expli-

dinier, conférencier, auteur de livres spécialisés et d’articles de presse, on le connaît surtout

quer et expérimenter de nouvelles méthodes. C’est le cas sur notre territoire où les services techniques

La situation en amont Président de la Truite Pontissalienne, Robert Droz-Bartholet a récem- ment proposé l’aide des gens du haut pour repeupler le Dessoubre. Il faut dire que sur l’amont du Doubs, grâce au lac Saint-Point notam- ment, la situation est encore privilégiée.

pour ses interventions dans les émissions de jar- dinage de France Bleu. Il partagera avec le public ses connaissances et ses conseils avisés pour progresser dans ce loisir

changent petit à petit leurs habitudes en utilisant moins de produits nocifs pour le désherbage par exemple.” La première conférence des jardiniers amateurs de la

Une conférence avec un célèbre jardinier.

C.C.E.D.B. se tiendra jeudi 3 avril à 19 h 30 à la salle du cinéma de Charmoille. Roland Motte inter- viendra sur le thème “Trucs et astuces d’un jardin naturel”. Jar-

sain qu’est le jardinage. D’autres conférences avec de nouveaux intervenants seront proposées dans les mois à venir. D.A.

I ntarissable sur les aspects biologiques du Doubs et du lac Saint-Point, Robert Droz- Bartholet préside une asso- ciation agréée de pêche et de protection des milieux aqua- tiques. Et pour lui, chacun de ses mots à son importance, d’où une attention toujours parti-

le milieu naturel est fragile et n’a de cesse de répéter que son loisir favori est conditionné par un état satisfaisant des eaux. Alors, il rappelle que les acti- vités humaines ont toujours un impact non négligeable, qu’il s’agisse des phosphates que l’on trouve dans les lessives ou les

sa superficie, Saint-Point a en effet vu passer en une année près de deux fois son volume d’eau. Un coup de pouce de la nature qui a aussi eu son revers en supprimant une bonne par- tie des éléments nutritifs que les poissons trouvaient sur pla- ce : “D’où aussi une reproduc- tion naturelle moindre et donc peu d’alevins.” Et la reproduc- tion justement, il en est ques- tion puisque depuis quatre ans du côté de Malbuisson une sour- ce native fait office de véritable nursery dans le milieu même où évolueront les truitelles, les rendant ainsi naturellement plus robustes. Une satisfac- tion pour le président qui ajou- te : “On commence aujourd’hui à récolter le fruit de nos inves- tissements et de nos expé- riences.” D’où l’aide proposée à ceux qui comme dans la val- lée du Dessoubre souffrent aujourd’hui.

culière portée à la qualité des eaux. “Nous avons de la chance ici de ne pas encore être touché par la mortalité piscico-

nitrates utilisés en agriculture. Chacun doit se responsabili- ser, d’autant que le secteur a une influen- ce directe sur la vie

Un coup de pouce à la nature.

du Doubs : “Nous nous situons à proximité de la source, en amont, donc notre travail ici est important pour l’aval de la rivière et pour les résurgences comme la Loue.” “La météo pluvieuse des der- niers mois a généré un énorme passage d’eau dans le lac, ce qui a permis un véritable rin- çage, un grand nettoyage.” Troi- sième lac naturel de France par

le comme d’autres secteurs. Mais personne n’est à l’abri.” Un dis- cours pas alarmiste, mais pru- dent et réaliste qu’il a tenu lors de la récente assemblée géné- rale, la pollution faisant évi- demment partie des préoccu- pations majeures des pêcheurs. En amont comme en aval du Doubs. Robert Droz-Bartholet en scien- tifique qu’il est, sait à quel point

Le lac Saint-Point, troisième lac naturel de France, une précieuse ressource en eau.

OUVERTURE Dimanche 30 MARS 2014

N° récépissé de déclaration N° 02/2014-01

Espace Valentin (sortie Valentin Nord) - 35 rue Ariane II - 25480 MISEREY-SALINES Tél. 03 81 80 85 00 / rocheboboisbesancon@gmail.com

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