Journal C'est à Dire 197 - Avril 2014

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D O S S I E R

Un ancien pro de l’environnement Écœuré, il a tout quitté Les mots sont durs de la part de ce fin connais- seur de l’état de nos rivières qui durant huit ans a fait de l’environnement son métier. Il dresse un constat radical et désabusé.

Équipement La station d’épuration de Belleherbe en accusation

“N ous avons tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme tout com- me la direction départemen- tale des territoires (D.D.T.) et cela sans aucune réponse. J’ai donc décidé d’alerter la gendarmerie lors du dernier inci- dent et j’ai porté plainte” explique Gérard Mougin, président de l’association de pêche agréée Les deux vallées. Il ne supporte plus de voir s’écouler dans le bief de Vaucluse des eaux selon lui non traitées et donc poten- tiellement polluantes. Une analyse confir- mée par la commission de protection des eaux (C.P.E.). Face à cette mise en cause, le maire de Bel- leherbe Philippe Franchini n’élude pas le pro- blème et tient d’abord à préciser que la nou- velle station d’épuration de sa commune fonc- tionne bien. “Tous les prélèvements le prou- vent” ajoute-t-il. “Mais il est vrai que dans le conduit sort ce qui n’est pas encore raccor- dé. La commune vient tout juste de termi- ner les travaux. Ceux-ci ont pris du temps, ils ont dû être effectués par tranches successives.” Désormais, la commune ayant amené l’ensemble des réseaux en limites des pro- priétés à raccorder, les particuliers concer- nés ont un délai de deux ans pour se mettre en conformité. Bien que récente - elle est en servi- ce depuis 2009 -, la station d’épuration du village attise la colère des défen- seurs de l’environnement. Une situa- tion dénoncée depuis plusieurs mois à laquelle le maire Philippe Fran- chini apporte des explications.

“L’ équilibre même de notre écosys- tème est mena- cé. Le Dessoubre est en fait malade de notre société en recevant tous les produits des particuliers, des agri- culteurs ou des industriels qui tous bousillent la natu- re.” Le constat de Thomas Ter- due à de multiples facteurs qui se combinent. “Mais tout cela ne date pas d’aujourd’hui. La popu- lation piscicole disparaît peu à peu depuis des années mais on a géré en remettant du poisson de pisciculture… C’était arti- ficiel et ça ne faisait que masquer la réalité.” Selon lui, “dans la rivière, on devrait avoir un mini- mum de 150 000 inverté- brés au m²… Et on est à dix fois moins ! Or ils étaient là pour manger des rine est brutal. Selon cet ancien professionnel de l’environnement, la situation est

algues par exemple. Et com- me désormais ils sont en trop faible quantité, on assiste à une prolifération d’algues dans le Dessoubre. Ce qui montre bien que c’est toute la chaîne naturelle qui est touchée.” Il poursuit par cet argu- mentaire : “Ce n’est pas la fermeture de la pêche une be de bois. Et ce n’est pas le lobbying intense qui est fait au niveau européen qui va permettre de trouver des solutions alors que c’est bien à cette échelle-là qu’il faut agir ! Prenez le cas de la filière comté que tout le monde défend avec ses 8 000 emplois induits. Et la pêche en face de cela, elle n’a pas elle aussi un impact sur l’économie ? Ce serait intéressant de le mesurer pour faire contrepoids dans la balance.” année qui va régler grand-chose. On est en train de mettre un panse- ment sur une jam-

“On est à dix fois moins d’invertébrés.”

L’eau qui sort de la station a motivé les pêcheurs à déposer plainte.

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