Journal C'est à Dire 197 - Avril 2014

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D O S S I E R

DESSOUBRE :

TOUS MOBILISÉS… ENFIN

On le croyait épargné par la mortalité piscicole qui pourtant touchait déjà de trop nombreuses rivières comtoises. Malheureusement, la triste réalité de ce début d’année est venue rappeler à chacun ses responsabilités : les agriculteurs bien sûr mais aus- si les simples particuliers eux aussi auteurs d’une pollution que les stations d’épuration ne suffisent pas à effacer. Les réunions se sont multipliées ces dernières semaines. Les plaintes aussi pour réagir avec force aux événements les plus médiatiques et les plus révoltants. Aujourd’hui, la mobilisa- tion est générale. Tout le monde semble prêt à agir pour sauver cette belle vallée et lui éviter de devenir un grand égout à ciel ouvert. Et même si le Dessoubre prend sa source dans un site à vocation religieuse, il ne faut pas espérer de miracle. Tout ne dépend que de la volonté des Hommes.

Pollution Une surprise pour personne 8 janvier 2014 : en se promenant le long des berges, un riverain du Dessoubre constate une mortalité anor- male des truites et ombres d’une rivière que tous savaient fragile. Cette fois on y était, ici comme ailleurs, les poissons morts allaient faire voler en éclat un silence qui n’avait pour certains que trop duré.

“D eux mois après les premiers constats, la mor- talité n’est pas encore terminée” déplore Gérard Mougin, président de l’A.A.P.P.M.A. Les deux vallées, l’une des deux associations concernées par les 33 km de

rivière. “On se retrouve ici avec le même champignon que dans les autres rivières comtoises où le problème est persistant” poursuit-il inquiet. Après la Loue, la Bienne et le Doubs, c’est en effet le Dessoubre qui paie un lourd tribut aux activités humaines. “Ça devait arriver”

poursuit le pêcheur, “depuis le temps qu’on alerte l’État. Mais ils ont toujours fermé les yeux !” La colère est palpable et se retrouve dans les mots très durs du responsable : “On est face à une grave défaillance de l’État même si enfin, pour une fois, la décision de fermer la pêche au

Dessoubre cette année est bon- ne. Pour une fois qu’il y a une réaction, mais c’est trop tard, le mal est fait !” Un mal dont Gérard Mougin espère voir éclo- re une mobilisation qui se des- sine et lui donne espoir. “Les accidents agricoles relatés dans la presse ont donné une mauvaise image à toute une pro- fession qu’il ne faut pas condam- ner en bloc” tempère-t-il. Il le sait et le dit depuis des années, la pollution agricole est l’un des

L’état d’alerte a été déclaré dans la vallée du Dessoubre.

Et pas besoin de rapports cet- te fois, comme ces 25 dernières années pour dresser des constats. La situation est fla- grante. “Depuis des années déjà le potentiel piscicole de la riviè-

ron 200 pêcheurs, donc au bas mot 30 000 euros si on tient compte aussi des cartes vacances et journalières. Mais il fallait fermer, on n’avait pas le choix.” Une décision que, comme beau- coup, il a soutenue et qui lui amène une autre remarque en conclusion : “Les pêcheurs qui venaient ici y mangeaient, dor- maient, consommaient… Les professionnels du tourisme vont donc souffrir et les pouvoirs publics enfin se rendre compte aussi de l’importance écono- mique de la pêche.” Et pour qu’elle fonctionne, cela passe par une rivière saine.

problèmes majeurs qui fragilise la riviè- re mais il sait aussi que la solution dépend également de la mobilisation du

re était un tiers en dessous de la nor- male. Et cette année, ce sont les géniteurs fragilisés par la fraie qui ont subi la pol-

Responsabilités et conséquences multiples.

monde paysan. D’ailleurs, il se félicite de voir les agricul- teurs rejoindre le collectif S.O.S. Doubs Dessoubre : “C’est en se parlant qu’on trouvera des solu- tions. Il y a une volonté mani- feste d’avancer, de s’inscrire dans une démarche constructive.”

lution. Il faudra du temps pour un retour à la normale mais la situation peut aussi très vite s’améliorer” note avec un cer- tain optimisme le président Mougin qui pour son A.A.P.P.M.A. a déjà fait les comptes : “On va perdre envi-

D.A.

Cette saison, la vallée devra vivre sans les pêcheurs.

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