Journal C'est à Dire 194 - Décembre 2013

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Le Luhier Il déposait et brûlait des centaines de pneus depuis trois ans L’individu originaire des Fontenelles a finalement été arrêté en flagrant délit par un agent de l’Office national des forêts. L’homme, professionnel dans le montage et démontage, brûlait sauvagement des pneus de nuit dans la forêt. Deux plaintes ont été déposées. L’affaire n’est pas encore jugée.

C e sont des centaines de pneus qui sont parties en fumée sur le terri- toire du Luhier en tou- te illégalité, au mépris de l’environnement. Dans un sous- bois,non loin du parcours de remi- se en forme entre Bonnétage et Le Luhier, c’est là qu’un mysté- rieux individu a opéré durant trois ans. Il venait avec une voiture par an, souvent à la période où les automobilistes s’équipent de mon- ture d’hiver ou d’été. Certains arbres sont encore noircis. Le lieu a visiblement été savamment choi- si au milieu de la forêt, loin des regards. Il a finalement fallu la persé- vérance de l’agent forestier local pour mettre un terme à ces agis- sements d’un autre temps. “Voilà trois ans que nous cherchions le et une remorque se débarrasser de cen- taines de pneus qu’il faisait disparaître en fumée deux à trois fois

flagrant délit, se rappelle l’agent de l’Office national des Forêts. C’est dans la nuit que j’ai été contacté. Avec un collègue de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, nous sommes arrivés sur place. L’homme entreposait les pneus sous les arbres et les faisait brû- ler. Lorsque nous l’avons inter- pellé, il n’a pas montré de résis- gendarmerie de Morteau qui a été saisie de l’affaire car deux plaintes avaient été déposées au préalable : la première par la commune du Luhier, la secon- de par une association de pro- tection de l’environnement. L’affaire n’a pas encore été jugée. Les faits sont d’autant plus “graves” que l’individu est un professionnel dans le montage et démontage. Est-ce l’intérêt tance. Au contraire, il était posé, calme” explique l’agent asser- menté. C’est la compagnie de

financier qui l’a poussé à agir ainsi ? Sans doute, car les pneus une fois usés doivent en effet être repris pour être valorisés. Et cela a un coût pour le pro- fessionnel. Depuis 2008, l’association Recy- valor a été créée pour régler le problème des décharges sau- vages qui créent des pollutions de l’air et des sols. Elle a esti- mé à 10 millions d’euros le coût de la collecte et du traitement de ses pneus. L’État, les profes- sionnels du pneu et les collec- tivités financent chacun un tiers du problème… qui n’a visible- ment pas totalement disparu. E.Ch.

Certains arbres sont encore noircis.

C’est dans une forêt du Luhier que les pneus étaient brûlés.

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