Journal C'est à Dire 194 - Décembre 2013

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Des clics qui méritent de grandes claques Réseaux sociaux Rumeurs, fausses informations, sous-entendus dou- teux, les réseaux dits sociaux n’en ont parfois que le nom tant ils sont les vecteurs de pratiques et idées parfois nauséabondes.

Lâchers de ballons sous surveillance Réglementation

Ni plus ni moins ! “Ils ont ins- tallé des feux tricolores et des cocottes de chantiers qu’ils ont volées à une entreprise, ils se cachent sur le côté du tunnel et vous agressent, vous cambrio- lent la voiture quand le feu est rouge” pouvait-on lire dans cet incroyable élan d’information citoyenne. “Ceci n est pas une blague” se croyaient même obli- gés d’ajouter les colporteurs de cette rumeur. Ceux qui dénoncent pêle-mêle les élus tous pourris et trop payés, les étrangers présumés délinquants et assistés et bien d’autres faits empreints de populisme, de démagogie et de racisme prennent moins de gants malgré des exemples et documents bien souvent falsi- fiés pour mieux manipuler. Et le pire, c’est qu’il y a des gens pour le croire. Et le partager. Et là en effet le commentaire qui s’impose est bien “pauvre France !”

L es réseaux sociaux com- me on les appelle ont de multiples particularités. Outre le fait d’annihiler toute pudeur de beaucoup d’utilisateurs qui y racontent leur vie dans les menus détails, ils ont aussi lourdement galvaudé lemot “ami” puisqu’il n’est pas rare que certains internautes les comptent par centaines. On devrait plutôt parler de connaissances et enco- re ! Tout ceci peut paraître bien futile. Mais lesdits réseaux sont aussi un défouloir où tout peut s’écrire, tout peut se dire. Tout et n’importe quoi. La preuve : il y a quelques mois encore circulait sur ce réseau bien connu une information que tout le monde avait bien enten- du vérifié par une connaissan- ce. Il s’agissait d’enlèvements d’enfants dans les grandes sur- faces, rumeur qui s’est propa- gée de l’aire urbaine jusqu’au Haut-Doubs. Et comme à chaque fois les gens bien renseignés tenaient l’info d’une source sûre, comme dans la célèbre histoire

de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours… Depuis, parmi bien d’autres rumeurs, une en particulier a envahi les murs de nombreux internautes sur le réseau social le plus populaire. Il se disait en effet que des Roumains avaient simulé des travaux dans la côte qui mène de Maîche à Saint- Hippolyte, au niveau du tunnel du Fondereau sur le territoire de la commune de Montandon !

Attention, une telle concentration de ballons peut être dangereuse.

Généralement organisés pour agrémenter manifes- tations associatives ou fêtes familiales, les lâchers de bal- lon ne doivent pas être pris à la légère. Sécurité aérien- ne oblige. F ut-il simplement qua- lifié de baudruche, le ballon doit malgré son aspect inoffensif pré- senter le moins de danger pos- sible pour les personnes, les biens et évidemment… les autres aéronefs. Car lui aussi est un objet volant, identifié

certes, mais sujet comme les autres à réglementation. Ain- si, des mesures strictes doivent être prises lors du gonflage avec l’utilisation obligatoire d’un gaz inerte de type azote ou hélium mais en aucun cas de l’hydrogène. Lesdits ballons doivent par

objet métallique. Enfin, ques- tion de sécurité toujours, les ballons doivent être lâchés par 50 toutes les cinq minutes et en aucun cas par grappes, mais bien individuellement. Voilà les règles à respecter pour un simple lâcher de ballons, à déclarer préalablement à la

ailleurs être constitués d’une enveloppe non réfléchissante, pour ne pas tromper les radars et ne pas éblouir évi- demment, et ne pas non plus excéder un volume de 50 litres.

sous-préfecture qui consultera le maire, la gendarmerie, les ser- vices de l’aviation civi- le et ceux de la poli- ce aux frontières. Sans oublier l’aérodrome ou aéroport le plus proche

Les ballons doivent être lâchés par 50.

Soi-disant des Roumains tendaient un traquenard vers le tunnel de Montandon.

Seule une carte de correspon- dance peut par ailleurs y être accrochée et en aucun cas un

qui pourra donner ses propres consignes. Vous avez dit sim- plification administrative ?

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