Journal C'est à Dire 194 - Décembre 2013

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D O S S I E R

Belleherbe On fête toujours les conscrits Dans quelques villages du Haut-Doubs, la tradition des conscrits est restée bien ancrée. Entres autres actions au cours de l’année, ils ne manquent pas d’aller sou- haiter une bonne année à leurs aînés.

L es conscrits représen- taient autrefois les per- sonnes nées la même année étant appelées sous les drapeaux en même temps et faisaient donc leurs classes en même temps. Et bien que la professionna- lisation des armées ait mis fin à la conscrip- tion, il reste des vil- lages où la tradition se perpétue. Pour la fête mais aussi comme un symbole de l’entrée dans la vie adulte. Tous ces jeunes gens sont nés en 1995. Avec à leur tête Mor- gane Cangero, la douzaine de conscrits a une mission préci- se : “fleurir” celles et ceux nés 20 ans, 40 ans voire même 60 ans avant eux. Ils vont en effet rendre visite aux habitants du secteur nés en 1975, 1955 ou 1935. Le 1 er janvier, les joyeux drilles vont entamer une vaste

tournée des maisons de la com- mune et des environs, en com- mençant par la présentation de leurs meilleurs vœux au maire de Belleherbe qui peut s’attendre à un petit-déjeuner un peu moins calme qu’à l’habitude pour

débuter 2014. La tour- née se poursuivra les jours suivants en apportant à chacun des aînés des classes en 5 la cocarde symbole de cette tradition. Des

La population apprécie leur passage.

Traditions

monde dans une maison du sec- teur. Quand tous les destina- taires des cocardes auront été fleuris, la fête ne sera pas pour autant terminée. Chacun des conscrits invitera en effet à tour de rôle le reste de la petite trou- pe. On est donc parti pour de longs week-ends de fête du côté de Belleherbe et des environs où l’on peut s’enorgueillir d’avoir une jeunesse respectueuse des traditions régionales. Les jeunes iront visiter leurs aînés pour leur présenter leurs bons vœux.

La bûche de Noël Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de se remémorer les traditions aujourd’hui oubliées autour celui qui attire tous les regards vers lui, surtout au matin du jour J : le sapin, à l’honneur à plus d’un titre.

cocardes qu’ils ont eux-mêmes conçues lors de réunions qu’ils ont organisé dans les semaines précédentes. Chacun des conscrits portera pour l’occasion un tee-shirt conçu affublé de son surnom. Tous for- ment une bande de copains que les habitants sont ravis de voir passer. Ils sont généralement accueillis pour l’apéritif et il n’est pas rare qu’une invitation à manger retienne tout ce petit

D ans les vastes forêts comtoises, le sapin trône tel un roi. Pour- tant, n’en déplaise aux plus fervents des royalistes, quand il s’agit de sapins majes- tueux, on parle ici de présidents. Petite victoire républicaine pour honorer en fait le plus beau des sapins d’une forêt, le plus haut, celui qui par ses dimensions impressionnantes s’assurera sinon l’éternité tout au moins l’indulgence de l’homme et de la tronçonneuse. Au Russey ou aux Fourgs, à Charquemont, Pontarlier ou Grand’Combe-des-Bois, on élit ce président qui plus qu’un quin- quennat se voit ainsi offrir deux, trois, voire quatre siècles

mettre d’être plus sages. Quelques instants après, nou- velle tentative et après être sor- tis un instant de la pièce, les enfants découvraient jouets en bois, fruits et friandises autour de la bûche. Le morceau de bois

d’existence. Seule la nature aura raison de sa résistance et de ses mensurations, souvent plus d’un mètre de diamètre et plus de quarante mètres de haut. Au XIX ème siècle, parmi les tra- ditions en Franche-Comté, cel-

le de la bûche. Pas cel- le en chocolat, mais la bûche de bois encore appelée la tronche. Les parents l’enveloppaient dans un drap, ou la déguisaient selon

finissait ensuite dans le feu et son charbon était ensuite conser- vé toute l’année par la famille telle un véri- table porte-bonheur. Aujourd’hui, la bûche

Un sapin dont on fait les bûches…

l’expression consacrée, puis ils invitaient leurs enfants à la battre pour la faire suer, c’est- à-dire lui faire libérer quelques cadeaux. Peine perdue à la pre- mière tentative. Les enfants devaient alors réfléchir et pro-

est tout droit venue des meilleures pâtisseries et a une durée de vie souvent bien cour- te. Et même si elle ne porte pas bonheur, elle fait néanmoins passer un bon moment à l’heure du dessert.

Le sapin est très symbolique de la fête de Noël.

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