Journal C'est à Dire 194 - Décembre 2013
V A L D E M O R T E A U
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Évolution entre 1999 et 2010 “Le Haut-Doubs n’est pas une réserve à frontaliers” La dernière étude de
E n douze ans, entre 1999 et 2010, le nombre d’emplois a progressé de plus de 8 % sur la ban- de frontalière française, un ter- ritoire de 105 000 habitants qui regroupe les zones d’emploi de Pontarlier et de Morteau.Malgré la hausse spectaculaire du nombre d’emplois côté suisse, l’emploi fait l’I.N.S.E.E. est consacrée à la bande frontalière, ce territoire de 105 000 habi- tants où l’emploi continue de croître, mais pas seu- lement côté suisse.
donc mieux que se maintenir en France. “Le Haut-Doubs n’est donc pas une réserve à fronta- liers” résume Patrick Pétour, le directeur régional de l’I.N.S.E.E. C’est donc le prin- cipal enseignement de cette étu- de menée en partenariat avec le Conseil général du Doubs. Cette partie du département, entre Mouthe et Maîche, totali- se 16 000 travailleurs fronta- liers et 35 400 emplois en Fran- ce, répartis dans 5 400 établis- sements. Deux actifs du Haut- Doubs sur trois travaillent donc côté France. Et si l’emploi a aug- menté côté français, c’est essen-
tiellement dû à la forte poussée du commerce local, notamment autour de Pontarlier. Le com- merce emploie quelque 4 950 personnes sur la bande fron- talière française, soit 14 % des actifs. C’est en augmentation de 30 % sur la période observée. “Cependant, cette progression s’est concentrée essentiellement sur Pontarlier et sa périphérie” commente Gilles Zémis, chargé d’études à l’I.N.S.E.E. Parallèlement à la forte pous- sée des emplois de service (la part des emplois tertiaires a été multipliée par deux entre 1975 et 2010 dans le Haut-Doubs), c’est l’industrie locale qui fait les frais de l’évolution. La part des emplois industriels a en effet été divisée par deux dans la même période. Elle a fléchi de - 14 % entre 1999 et 2010. Jus- te après le commerce, c’est l’action sociale qui occupe le plus d’actifs dans le Haut-Doubs avec 4 000 emplois. Dans le secteur industriel, la seule activité qui n’a pas détruit d’emplois entre 1999 et 2010, c’est l’agro- alimentaire. Le profil des actifs a également évolué durant la dernière décennie. “Le nombre de cadres et de professions intel- lectuelles supérieures a presque doublé, passant de 650 à 1 100 entre 1999 et 2010” poursuit Gilles Zémis. La population de la bande fron- talière a augmenté ces douze
Gilles Robert (à droite), vice-président du Conseil général : “Dans ma commune du Russey, un demandeur d’emploi sur deux n’est pas originaire de la région. ” La population de la bande frontalière a fortement évolué.
dernières années. Depuis 1999 et les accords bilatéraux sur la libre circulation des personnes en la Suisse et l’Union euro- péenne, la moitié de l’augmentation de la population
Le Locle et ses 5 200 emplois. “On a vu en dix ans affluer un grand nombre de personnes d’un grand quart Nord-Est de la Fran- ce et dans une moindre mesure d’autres bassins de population
reste du pays, qui font toujours de la bande frontalière un ate- lier de fabrication, avec une popu- lation moins pauvre qu’ailleurs (6 % de la population vit avec un bas revenu) et un chômage faible : Morteau et Pontarlier sont respectivement aux 21 ème et 23 ème rangs en matière de chô- mage le plus faible, sur 304 zones d’emploi en France. Par rapport à 1999, le Haut-Doubs fronta- lier compte 22 % d’actifs en plus (54 000 actifs), avec plus de cadres et de diplômés du supé- rieur, sa population a augmen- té de 13 % et le revenu médian par an des habitants du Haut- Doubs est près de 4 700 euros supérieur à la moyenne fran- çaise. J.-F.H.
est due au solde migratoire, c’est-à-dire à l’arrivée d’une nou- velle population alors qu’avant 1999, “la population n’augmentait que grâ- ce à son excédent
comme le Nord de la France ou la Lorrai- ne.” Le nombre de frontaliers est passé de 8 300 en 1999 à 16 140 en 2010. Cette attractivité relativement récen-
Un territoire qui reste imprégné de son passé industriel.
naturel” ajoute le statisticien. Alors que la bande frontalière totalise 8 100 emplois indus- triels, deux pôles de proximité attirent de plus en plus de sala- riés à la quête d’un emploi côté suisse : La Chaux-de-Fonds et ses 9 600 emplois industriels et
te - une douzaine d’années -a profondément modifié le visage du Haut-Doubs frontalier. Un territoire qui reste imprégné de son passé industriel avec des industries alimentaire et agro- alimentaire, le travail du bois surreprésenté par rapport au
D’où viennent les nouveaux frontaliers depuis douze ans ? (source I.N.S.E.E.).
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