Journal C'est à Dire 190 - Septembre 2013

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P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

Flangebouche Ces ordures dont

Sécurité

Le nouveau radar mobile embarqué a débarqué Embarqué dans une Méga-

on fait les routes

D’ apparence, c’est une voi- ture comme les autres. De couleur chocolat, cet- te Mégane Renault en la regar- dant de plus près, n’a rien à voir avec l’automobile d’un conduc- teur lambda . Dotée d’un appa- reil photo placé sur le tableau de bord de 12 millions de pixels, d’une caméra infrarouge sous la calandre, d’un ordinateur por- table au-dessus du levier de vitesse, cette Renault fait par- tie des 30 voitures en France capables de verbaliser les excès de vitesse en même temps qu’elle roule. Le Doubs en est équipé ne Renault couleur choco- lat, le radar mobile peut pho- tographier en roulant les usagers en excès de vites- se. Le préfet a laissé entendre que le Haut- Doubs, où le nombre de morts sur les routes est en hausse, serait visé.

depuis fin juin. En 10 jours seu- lement, près de 300 infractions avaient été envoyées aux contre- venants. Vous ne verrez pas de flash. Tout se réalise par infra- rouge et ce, même de nuit. “La voiture peut enregistrer 3 infrac- tions à la seconde grâce à une antenne G.P.S.” explique le gen- darme formé pour conduire “l’engin répressif”. L’équipement mesure la vitesse du véhicule qui le dépasse. Les militaires derrière le volant seront en uni- forme. Utilisé par la gendar- merie, le véhicule parcourt tous les axes du Doubs “et principa- lement les portions où sont rele- vées des vitesses excessives et ce sur tous types de réseaux (auto- routes, nationales, départemen- tales, agglomération)” , indique Stéphane Fratacci, préfet du Doubs, venu présenter l’équipement au rond-point de l’Alliance à Étalans, sur la R.N. 57. Le représentant de l’État ne cache pas que les contrôles pour-

ront se faire en priorité dans le secteur du Haut-Doubs (axe Morteau et Pontarlier) “là où l’accidentologie est forte” com- mente-t-il. Selon lui, ce radar n’est pas là pour “rapporter de l’argent à l’État” car “1/3 des contraventions servent au fonc- tionnement et la maintenance du système, 1/3 pour les infra- structures et 1/3 pour les col- lectivités.” Si le premier radar tronçon ins- tallé à Besançon avait suscité la controverse de la part des associations d’automobilistes au motif qu’il n’était pas “confor- me”, celui-ci est homologué depuis le 18 février : “La mar- ge technique prise en compte par ce radar est de 10 km/h jusqu’à 100 km/h et de 10 % au-delà” rapporte la préfecture du Doubs. L’été prochain, une nouvelle homologation est attendue pour, cette fois, le contrôle en approche, c’est-à-dire pour les véhicules qui croisent le dispositif. Il per- mettra donc de sanctionner en circulation à la fois les voitures en infraction dépassant le véhi- cule banalisé (sur la gauche) et les véhicules en infraction croi- sant la voiture banalisée. Prix de cet équipement : 70 000 euros contre 90 000 euros pour un radar fixe. Dans le département, la route a tué 14 personnes du 1 er janvier au 30 juin. C’est moins qu’en 2010 (19 tués), mais toujours trop. E.Ch.

À Flangebouche, la société Vermot T.P. valorise les mâchefers collectés à Besan- çon et Pontarlier. Grâce à un processus novateur, l’entreprise produit un maté- riau servant à la confection de routes, parkings, pistes cyclables… Visite. “A uparavant, on cachait les déchets sous le tapis. Désormais, on les valorise.” La phrase de Christophe Lime est symbolique et révéla- trice de la nouvelle prise de conscience des élus quant aux traitements des déchets. Vaste sujet. Le président du Sybert (Syndicat de Besançon et sa Région pour le Traitement des déchets) qui collecte les ordures de 198 communes et 230 000 habitants a trouvé dans l’entreprise

lés par la société Bival par le biais d’analyses réglementaires. “Nous avons trouvé une vraie solution industrielle dans le traitement de nos déchets, relate le président du Sybert. Ces déchets qui sont remis sous les routes sont géolocalisés : on peut alors déterminer où ils ont été placés. Si la technologie est aujourd’hui bonne, on ne sait pas dans plusieurs années quelles seront les Qu’est-ce que le mâchefer ? L e mâchefer correspond au principal résidu de lʼincinération des ordures ménagères. Il est composé essentiellement des matières nʼayant pas réagi à la combustion (inertes, verre…). Pour chaque tonne de déchet incinéré, ce sont environ 190 kg de mâchefers déferraillés qui sont valorisés en sortie dʼusine.

Vermot T.P. un partenaire de choix. Cette dernière possède à Flangebouche une usine de traitement des mâche- fers, ces résidus de l’incinération (1) qui sont placés sous les routes. Stockés dans des hangars couverts et étanches, “les mâchefers sont identifiés

conséquences mais nous saurons néan- moins où retrouver les polluants poten- tiels” explique-t-il. Les intervenants préfèrent prévenir. À Flangebouche, l’usine tourne à plein régime même si tous les résidus des déchets bisontins ne terminent pas ici.

Les mâchefers sont analysés.

Brûlés en partie à Besançon, ils fournissent sous forme d’énergie thermique 35 à 40 % des besoins annuels du chauffage urbain des quartiers de Planoise et des Hauts-du-Chazal, soit l’équivalent de 15 000 logements. Éric Vermot va agrandir son usine pour stocker encore plus de mâchefer. Cela crée de l’activité “permettant de compenser la perte d’activité durant l’hiver” commente Noël Vermot, ancien responsable de la société, et désormais dirigeant de la société S.T.V.M. qui recycle et traite la ter- re polluée. Comme quoi environnement et indus- trie peuvent cohabiter…

par lot et chaque lot est séparé et repéré sur pla- ce par un panneau indiquant leur provenance. Nous avons ceux du Sybert (Besançon) et ceux de Préval (Pontarlier). Le site de Flangebouche est une plateforme dédiée qui accueille le mâche- fer provenant à 60 % du S.Y.B.E.R.T. et à 40 % du P.R.E.V.A.L. Toutes les opérations relevant de la valorisation sont tracées dans un Plan assurance qualité et validé par tous les acteurs dont la D.R.E.A.L.” retrace Éric Vermot, diri- geant de la S.A.S. Vermot, affiliée au groupe Eurovia. Une fois traités, les mâchefers sont donc contrô-

Le véhicule peut enregistrer 3 infrac- tions à la seconde.

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