Journal C'est à Dire 190 - Septembre 2013

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Ferrières-le-Lac Du certif’

au tableau noir Alors qu’à Damprichard il a pris l’habitude avec une association locale d’inviter les habi- tants à affronter de nouveau le stress du cer- tificat d’études quelques décennies après sa suppression, l’ancien instituteur du village se souvient de son propre examen du certif et de son parcours d’enseignant.

J ean-Louis Garressus profite aujourd’hui de sa retraite à Ferrières- le-Lac, village où il est d’ailleurs né, là où ses parents étaient installés comme agri- culteurs. Il y a fait ses pre- miers pas d’écolier, des années durant lesquelles il s’aperçoit très vite de son goût pour les livres et l’écriture. Devenir à son tour fermier semble donc

et le choix entre chant et poésie. J’ai choisi de chanter les Filles de La Rochelle” se souvient-il. Au final, il s’en sort brillam- ment avec même le septième prix du canton et un livre en récompense comme tous ses camarades du tableau d’honneur de l’épreuve. Un véri- table cérémonial que l’on retrou- ve autant après les épreuves qu’avant, avec notamment le

Le certif’, d’époque.

le après vingt-huit années dans la commune, dont vingt à assu- mer la direction, il prend sa retraite. En autant d’années, il aura bien entendu vécu de bons moments et aura vu s’asseoir sur les bancs de sa classe deux générations et donc les enfants

des élèves qu’il a eus au début de sa carrière ! Force est de constater que le contrat signé avec l’institution a été respecté dans tous ses termes et que Jean-Louis a exaucé le vœu de ses parents, “avoir une situation” en exer-

çant un métier qu’il a toujours considéré comme le plus beau du monde : “Avec la satisfaction d’avoir appris aux enfants des choses essentielles et d’avoir vécu une belle aventure humai- ne.” D.A.

il fallait rembourser ses études à l’État !” En 1972, Jean-Louis Garressus se retrouve pour la première fois de sa carrière, seul face à des élèves au cours d’un rem- placement qu’il effectue dans la classe unique du petit vil- lage de Battenans-Varin. Vien- nent ensuite quatre années à Fessevillers avant d’être nom- mé en 1977 à l’école de Dam- prichard. Il va y enseigner jus- qu’à l’année 2005, date à laquel-

très tôt exclu, d’autant que ses parents aimeraient bien le voir comme on dit, avoir une bon- ne situation.

regroupement de tous les élèves du canton au chef-lieu, chaque village comptant sur ses propres enfants

Le plus beau métier du monde.

pour briller. L’École Normale et donc se diriger vers l’enseignement et le voici enga- gé en tant qu’enseignant. Il signe d’ailleurs un véritable contrat où il promet de servir durant dix années dans l’Éducation nationale, “à défaut

Le collégien qu’il est passe le certificat d’études en 1964 : “On avait des questions de calcul, un problème mathématique ins- piré de la vie de tous les jours, une dictée avec ses questions, de l’histoire et de la géographie

Vie austère au petit séminaire Maîche

Au début du siècle der- nier, le petit séminaire de Maîche accueillait plus d’une centaine d’élèves. Se destinant pour certains à la prêtrise, ces jeunes gens avaient une vie bien austère. P arler d’une existence qua- si monastique serait sans doute plus en adéquation avec le lieu et sa vocation reli- gieuse. Nombre de ceux qui y ont effectué une partie de leurs études s’en sont toujours souvenu. En pension dans cette vaste bâtis- se, outre la cour de récréation, leurs sorties hebdomadaires avaient lieu le dimanche après-

midi, sans oublier bien entendu la grande marche du jeudi et ce, quelles que soient les conditions météo. Pluie ou neige abondan- te ne remettaient pas en cause cette bouffée d’air frais qui por- tait parfois très bien son nom ! Les parents quant à eux ne venaient voir leurs fils que le lundi, notamment pour une ques-

déroulait l’étude. Une messe sui- vant de 7 h 30 à 8 h 30, heure à laquelle, enfin, ils prenaient leur petit-déjeuner. Une longue journée de cours les attendait ensuite avant le repas du soir puis une dernière prière avant le coucher à 21 heures. Après la fin du petit séminaire, les cris d’enfants ont continué à

tion pratique, apporter du linge propre et récu- pérer celui à laver. Les écoliers avaient donc une vie rude avec

résonner plusieurs années grâce à la pré- sence de l’école mater- nelle puis de l’internat de l’école Saint-Joseph

Rigueur et discipline.

un emploi du temps qui ne l’était pas moins et qui semblerait pour le moins impensable aux collé- giens et lycéens d’aujourd’hui. Réveillés à 5 h 45, les jeunes gens devaient être présents en tenue dès 6 heures pour la médi- tation puis de 6 h 15 à 7 h 25 se

où la rigueur et la discipline n’avaient alors plus rien à voir avec ce qu’avaient vécu leurs aînés. Heureusement diront les uns alors que d’autres pense- ront que ce fonctionnement était avant tout une solide école de la vie.

Le petit séminaire a aujourd’hui laissé place à l’E.H.P.A.D. et au siège de la communauté de communes.

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