Journal C'est à Dire 190 - Septembre 2013

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D O S S I E R

Une nouvelle donne territoriale Le redécoupage des cantons fait grincer des dents de toute part sur l’échiquier politique. Pas seulement pour une question de postes à pourvoir mais aussi de cohé- rence territoriale et de respect de la ruralité. Dans le Doubs, l’association des maires ruraux veille et milite auprès de l’État. Les maires ruraux

A bandonnée l’idée d’un conseiller territorial sié- geant au Département et à la Région, le nouveau pro- jet de loi prévoit désormais la repré- sentation de chaque canton par deux conseillers départementaux et non plus généraux, subtilité de voca- bulaire pour mieux identifier l’institution. Un homme et une fem- me de la même couleur politique sié- geront pour chaque canton dont le nombre va être divisé par deux. Une opération devenue nécessaire selon départementaux. Aujourd’hui en effet, les écarts de population entre diffé- rents cantons d’un même départe- ment peuvent être de l’ordre de 1 à 10 comme dans le Doubs entre le can- ton d’Amancey (3 700 habitants) et celui de Pontarlier (35 000 habitants). Désormais, ces écarts entre la popu- lation des cantons ne devront pas excéder 20 %, ce qui permettra néan- moins de tenir compte de contextes locaux et territoriaux. Une ques- tion qui tient particulièrement à cœur à Daniel Cassard, président de l’association des maires ruraux du Doubs. “Attention de ne pas faire cette réfor- me au détriment des ruraux déjà suf- fisamment laissés pour compte” lan- le législateur pour prendre acte des évolu- tions démographiques et ainsi assurer une meilleu- re équité dans la repré- sentation de nos conci- toyens par leurs élus

ce-t-il d’emblée reprenant quelques- uns des arguments entendus lors des débats législatifs : “On nous parle par exemple d’économies… alors qu’au lieu de 35 élus, un par canton actuel, on en aura 2 sur chacun des 19 futurs cantons, c’est-à-dire 38 représentants.” Quant au découpage à proprement parler, il a, si l’on peut dire, ses limites : “Le conseiller général est aujourd’hui un élu de proximité, bien identifié par les habitants. J’ai plus de doutes sur cette question à l’avenir. Il faudra en tenir compte pour ne pas départemental de coopération inter- communale servira de base de tra- vail : “Les communautés de communes sont nées car elles sont des regrou- pements cohérents à tous points de vue. Leurs périmètres doivent être res- pectés pour dessiner les nouveaux can- tons.” Au-delà de ces considérations, il y a aussi la question politique. Les ten- sions que ces changements vont créer au sein des partis. Daniel Cassard en est conscient. Bien que non encar- té, il a son avis et observe : “On aura désormais un ticket homme-femme à élire par secteur regroupant plusieurs cantons. Là où des conseillers sont en place et souhaiteront le rester… Ce sera une vraie boîte de Pandore !” Il devrait en effet y avoir des grince- ments de dents au moment de faire le choix candidats. Des sacrifices seront nécessaires, volontaires ou non. D.A. créer des zones trop vastes, sans identité et sans cohérence ni économique, ni sociale, ni géographique” estime l’élu qui espère que tout le travail effec- tué ces derniers mois pour mettre en place le schéma

Se baser sur les

communautés de communes.

Daniel Cassard espère que la ruralité ne sera pas la grande perdante de cette réforme.

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