Journal C'est à Dire 190 - Septembre 2013
D O S S I E R
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Morteau Albert Rognon favorable à un rapprochement avec Montbenoît
Le Russey “Les secteurs ruraux
vont ramasser les miettes” Denis Leroux, président de la communauté de communes du Plateau du Russey, verrait plus de cohérence à voir son terri- toire rattaché à ceux de Maîche et de Saint-Hippolyte.
A lbert Rognon attend de voir ce que donnera le redé- coupage des cantons prévu par la réforme. Comme ses collègues élus, il ne sait pas où se situeront les frontières des 19 nou- veaux cantons du Doubs. En revanche, ce dont il est sûr, c’est que dans le cadre de cette refonte qui passe par d’inévitables regrou- pements, il serait préférable de fusionner le canton de Morteau avec celui de Montbenoît, et non avec celui du Russey (voir page 25). “Morteau et Montbenoît, c’est cohé- rent. Ces deux cantons regardent natu- rellement l’un vers l’autre. Nous par- tageons les mêmes préoccupations. Au nom de la cohérence ter- ritoriale, le conseiller géné- ral du canton de Morteau souhaiterait que ce dernier fusionne avec celui de Mont- benoît dans le cadre de la réforme qui se prépare.
C ’est à dire : En tant que pré- sident d’un territoire inter- communal, vous a-t-on demandé votre avis sur cet- te réforme ? Denis Leroux : Absolument pas et je trouve cela extrêmement cavalier. On ne sait même pas si le périmètre des intercommunalités sera mainte- nu. Le contenu de la réforme doit être présenté mi-septembre et on n’a même pas pris la peine de consulter les élus locaux, les conseillers généraux, la com- mission départementale de coopéra- tion intercommunale, et tout juste
imaginons qu’au bout d’un an le “couple mixte” formé par les deux conseillers départementaux ne s’entende plus. Quand il faudra décider de supprimer une trésorerie entre Morteau et Le Russey, qui choisira ? J’ai eu l’occasion de faire entendre ma position à la dépu- tée Annie Genevard qui est venue fin août dans le canton du Russey. En plus, cette réforme n’aboutira à aucune éco- nomie car on va augmenter le nombre de conseillers départementaux. Càd : Mais politiquement, ça pour- rait vous arranger et favoriser votre candidature car la droite serait largement majoritaire dans ces deux cantons addi- tionnés ? D.L. : Je n’en fais pas une affai- re personnelle. Il faut déjà voir ce que donneront les élections muni- cipales et intercommunales en mars prochain. Cette réforme est une volon- té manifeste de la gauche de s’approprier tous les cantons ruraux. Concernant Le Russey, je pense qu’on aurait plus de cohérence avec Maîche et avec Saint-Hippolyte. Avec Maîche, on a déjà des agents en commun, un office du tourisme commun alors que Morteau fonctionne plus en autono- mie. Propos recueillis par J.-F.H.
l’association des maires. Cette réforme est idiote car on va se retrouver avec 5 cantons à Besançon, 4 à Montbéliard et les secteurs ruraux vont ramasser les miettes.
“Je n’en fais pas une affaire personnelle.”
Albert Rognon redoute que les cantons ruraux soient demain les parents pauvres du département.
Càd : L’idée que Le Russey soit rat- taché à Morteau tient-elle la rou- te ? D.L. : Nous sommes un peu les petits poucets de Morteau. Si on est rattaché à Morteau, dont acte, mais dans ce cas- là Le Russey disparaîtrait quasiment dans un grand canton dont Morteau serait la locomotive. Morteau et Le Russey n’ont pas les mêmes configu- rations, les mêmes projets, les mêmes façons de travailler. L’autre problème :
cette proposition. “C’est le bon sens paysan qui nous fait dire que ces deux territoires sont faits pour fonctionner
un certain nombre d’avantages. Ma crainte est que la réforme se fasse au profit des grandes agglomérations et au détriment de nos campagnes.” Albert Rognon redoute que les can- tons ruraux deviennent les parents pauvres du département, ce qui pour- rait se traduire par un recul des inves- tissements notamment dans le réseau routier. “Mais nous nous bagarrerons pour cette ruralité et pour défendre les gens d’ici et notre économie.”
C’est une histoire de famille” estime Albert Rognon, conseiller général du canton de Morteau. Aujourd’hui, ces deux cantons sont à droite et il est probable qu’ils le restent dans le cadre d’une fusion.
ensemble. Il y a une solidari- té territoriale” insiste l’élu. Selon lui, la réforme présen- te un risque pour la ruralité à laquelle il est particulière- ment attaché. “De Mouthe à Saint-Hippolyte, on est dans
“Le bon sens paysan.”
Pour autant, le conseiller général se défend de tout calcul politique dans
la ruralité. Mais nous sommes aussi sur une bande frontalière qui présente
Polémique Le maire de Pontarlier a lancé le débat Le Haut-Doubs aurait tout à craindre du redécoupage de la carte cantonale. La fronde collective a été provoquée par une réunion initiée par Patrick Genre le 10 juillet dernier.
Grand choix de bocaux et conserves
Jusqu’au 21 septembre 2013
I l a suffi d’une fuite divul- guant l’éventuelle fusion des cantons de Levier, Amancey, Montbenoît et Ornans dans une seule et même entité pour mettre toute la clas- se politique du Haut-Doubs en alerte. On voit difficilement, même à deux conseillers dépar- tementaux, comment couvrir efficacement un territoire aus- si vaste. Et bonjour la cohérence géographique sur un canton qui s’étendrait des portes de Besan- çon au mur frontière. La méthode de consultation du préfet limitée aux principales agglomérations du Doubs n’a guère été appréciée là-haut sur la montagne. Autant de raisons qui ont conduit les élus du Pays du Haut-Doubs à se concerter sur la question, à se faire force de proposition par la voix de son président Patrick Genre, seul élu local à avoir été enten- du. “Avant ce rendez-vous, on a provoqué une réunion en avril avec les six présidents des com- munautés de communes du Pays du Haut-Doubs, les conseillers généraux et Annie Genevard pour déterminer des proposi- tions” , rappelle Patrick Genre
à l’origine d’une conférence de presse organisée le 10 juillet dernier en mairie de Pontarlier. Cette opération de communi- cation s’était tenue en présen- ce de nombreux élus remon- tés à bloc. Objet de la contes- tation : les conséquences de la loi Valls réformant l’élection des conseillers généraux, futurs conseillers départementaux qui comprend un redécoupage des circonscriptions. La finalité étant de réduire de façon significati- ve le nombre de cantons en se basant sur des critères démo- graphiques. Plus que l’utilité de réactuali- ser la carte cantonale, c’est d’abord la méthode de concer- tation qui dérange. Les plus impactés par cette réforme sont les seuls à ne pas avoir été consultés. Lors de son entretien avec le préfet en mai dernier, Patrick Genre a soumis plu- sieurs propositions. “On sug- gère d’avoir une approche ter- ritoire Haut-Doubs, de ne pas éclater les communautés de com- munes et d’essayer de garder l’unité de la circonscription.” Le président du pays du Haut- Doubs préconise de prendre en
compte les dynamiques d’organisation intercommuna- le existante comme le Pays du Haut-Doubs, l’hôpital inter- communal de Pontarlier, les dif- férents syndicats. Il suggère d’éviter les ruptures géogra- phiques. Face au critère popu- lation, pourquoi ne pas intégrer une spécificité montagne ? Autre élément de cohésion à ne pas négliger : les réalités écono- miques avec la frontière et la dynamique touristique du Haut- Doubs. “La liste était longue”, admet l’élu pontissalien qui en conclusion a laissé au préfet une proposition de découpage établie par le Pays du Haut- Doubs. Pour Patrick Genre idéa- lement, le nombre de cantons passerait alors de quatre à trois sur ce territoire frontalier. Un canton réunirait les commu- nautés de communes Mont d’Or- Deux lacs et les Haut-du-Doubs, soit 14 000 habitants. Un autre avec la C.F.D. (Frasne-Drugeon), Altitude 800 (Levier) et Mont- benoît, soit 18 000 habitants. Le troisième et dernier se limi- terait à la C.C.L. (Pontarlier) et ses 29 000 habitants. Verdict dans quelques semaines.
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