Journal C'est à Dire 190 - Septembre 2013

V A L D E M O R T E A U

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Càd : Poser la question du sta- tut revient à s’interroger éga- lement sur le niveau de rému- nération des maires. Quel est votre avis ? C.A. : Je crois en effet qu’il faut que les maires puissent perce- voir une indemnité qui vaille la peine. Personnellement, en tant que maire, je gagne 1 200 euros par mois. C’est finalement assez peu au regard des responsabili- tés que l’on assume. En cas de problème, le maire est en pre- mière ligne. Càd : En tant que maire de Montlebon, vous êtes égale- ment élu communautaire. Êtes-vous de ceux qui pensent qu’il faudrait que la C.C.V.M. qui est hébergée à la ville de Morteau ait ses propres bureaux ? Car en l’état actuel des choses, on ne parvient pas à s’identi- fier à la C.C.V.M. Lorsque nous allons en réunion communau- taire, nous allons à la maire de Morteau, dans la salle du conseil municipal de Morteau. Je ne suis pas contre le fait que ces bureaux restent à la ville de Morteau à condition qu’ils soient identifiés. À mon sens, c’est physiquement faisable de les aménager. Càd : Êtes-vous d’accord avec l’idée que les communautés de communes vont s’imposer aux communes en terme de compétences ? C.A. : Ce serait en effet important que la com- munauté de communes ait des bureaux indé- pendants. Ce serait plus clair pour tout le monde.

C.A. : Il faut que les communes gardent leur autonomie. C’est une question de service public de proximité. C’est très bien que les communautés de communes por- tent des dossiers lourds comme l’assainissement et des équipe- ments structurants tels que la piscine, qu’une commune seule ne pourrait pas assumer. À mon sens, nous pourrions aller plus loin dans la mutualisation de cer- tains équipements et de certains services. Personnellement, je suis favorable à la création d’une poli- ce municipale intercommunale. Au regard de l’évolution du Val de Morteau, c’est un sujet qui doit être mis sur la table en 2014. Càd : Quels sont les grands projets qui devront être menés à plus long terme à Montle- bon ? C.A. : Un des projets à engager est la reconstruction de la salle

Càd : Quels sont les points négatifs ? C.A. : La fonction de maire est très lourde. Les démarches admi- nistratives sont longues pour réa- liser des projets et d’après mes collègues, elles le deviendraient de plus en plus. Par comparai- son, si un entrepreneur devait faire tout ce que fait un maire pour mener à bien un projet, il serait mort-né ! Càd : Vous avez eu à choisir entre votre carrière profes- sionnelle et la vie publique. Votre cas pose une nouvelle fois la question du statut de l’élu, notamment pour ceux qui viennent du secteur pri- vé. Qu’en pensez-vous ? C.A. : À l’évidence, il y a des corps de métier qui permettent de s’en- ce mon mandat à temps plein, alors qu’un enseignant peut mettre sa fonction entre paren- thèses et la reprendre ensuite. C’est un problème mais je n’ai pas de solution. En revanche, ce qui me paraît important, quel que soit le mandat de maire ou de président de communauté de communes, dans les collectivités de la taille des nôtres dans le Val de Morteau, c’est que l’élu n’aban- donne pas complètement son tra- vail. Il doit garder un pied dans l’entreprise, par exemple, pour se rendre compte de la réalité des choses. gager plus facilement dans la vie publique. Jamais mon employeur n’aurait accepté que je prenne une disponibilité de six ans pour que j’exer-

des fêtes. L’autre grand dossier est le Plan Local d’Urbanisme. Nous en sommes au début de la réflexion. Le P.L.U. ne sera pas validé avant les prochaines muni- cipales. Je souhaite que la pro- chaine équipe ne soit pas parti- sane par rapport au plan local d’urbanisme. Ma crainte est que des gens essaient de prendre le mandat pour défendre des inté-

rêts personnels. La tentation est forte. Je rappelle qu’un élu ne doit avoir en tête que l’intérêt de la commune et de la communauté de communes. Sur ce point, je n’ai pas fait de faute. Je n’ai eu aucun intérêt personnel à me présen- ter en tant que conseiller muni- cipal en 2008, ni en tant que mai- re. Propos recueillis par T.C.

“Je n’ai pas fait de faute.”

tant sur le fonctionnement des institutions, de l’administration, que sur le plan humain. C’est très riche. Parmi les événements qui ont marqué ce mandat, je n’oublie- rai pas le jour où j’ai accueilli le président de la République Nicolas Sarkozy, à Montlebon. C’est un moment fort de serrer la main du chef de l’État de façon officielle. D’avoir été au cœur de l’organisation qui a accompagné sa visite est une expérience unique. Aujourd’hui âgé de 36 ans, Christophe André était le plus jeune maire du can- ton de Morteau lorsqu’il a été élu en 2008.

Le cloître de Montlebon doit être rénové à la fin de l’année.

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