Journal C'est à Dire 182 - Novembre 2012

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Associations

Des règles à respecter pour la pose de panneaux Qui ne s’est jamais demandé pourquoi un village accueillait une trou- pe de théâtre qui ouvrait ses portes pour un loto en même temps qu’une course à pied ? À moins d’une grosse fatigue ou d’une prise de substances interdites, l’information a de quoi surprendre par son originalité… Les panneaux fleurissent à chaque manifestation.

H eureusement, sauf recherche jamais vue à ce jour d’une extrê- me originalité, ces quatre événements fêtes sont toujours dissociés mal- gré ce que l’automobiliste peut parfois croire en voyant de multiples petits panneaux fleurir au bord des routes. À des endroits stratégiques souvent, à l’approche des ronds-points par exemple. De quoi brouiller parfois la communication gra- tuite et efficace voulue par les associations. Pour poser des panneaux et autres banderoles sur les bords des routes départementales notamment, tout n’est pas per- mis. Au moins est-il nécessai- re de respecter certaines règles parfois méconnues. Dans les agglomérations d’abord, le pou- voir de dire oui ou non appar- tient au maire et à lui seul. En dehors par contre, c’est à un

service du Conseil général qu’il faut s’adresser : le S.T.A., ser- vice territorial d’aménagement. Un relais de proximité de la direction des routes et infra- structures qui pour le Haut- Doubs se situe à Pontarlier. L’une des responsables du ser- vice explique la démarche à suivre : “Il faut nous adresser par mail ou courrier une demande panneaux.” À noter que ceux- ci ne doivent pas être dispo- sés à plus de 20 km du site de la fête en question. Autre élé- ment à connaître, il est inter- dit de les mettre en place 15 jours avant la date et ils doi- vent être enlevés dans les 8 jours qui suivent, ce qui est loin d’être toujours le cas. Bien sou- vent, après la fête, les bénévoles sont moins motivés… “Il ne faut pas non plus afficher au bord d’autorisation préci- sant le lieu, l’objet et la date de la manifesta- tion qui sera annoncée et indiquer où vous souhaitez mettre vos

des 2 X 2 voies, sur des équi- pements existants ou sur des panneaux, des ouvrages publics, ni même sur des arbres ou dans des plantations et en tout état de cause, il ne faut pas obstruer la visibilité des automobilistes et gêner la visibilité.” Ce que risquent ceux qui ne res- pectent pas ces règles ? “Un courrier et le retrait des pan- neaux par les agents du S.T.A.” Maigre punition administrati- ve. Mais le plus grave est de priver son association d’une publicité malgré tout assez effi- cace. D.A. Pour demander les autorisations nécessaires : sta.pontarlier@doubs.fr

Charquemont

L’horlogerie aurait

Ils doivent être enlevés dans les 8 jours.

conduit à la dérive

L a lettre de l’abbéGuinard, alors curé des Écorces, écrite en 1850 et conser- vée aux Archives dio- césaines (1) ferait, si elle était publiée 162 ans plus tard, le “buzz” . À l’époque, il alerte des conséquences du développement de l’horlogerie en des termes assez durs. Florilège : “Ceux qui ne s’occupent pas à l’agriculture se livrent à l’industrie de l’horlogerie : roues de montres, cylindres, verges, etc. Cette indus- trie florissante dans le pays, pro- cure de grands avantages maté- riels aux pauvres gens. Elle fini- ra par amener la dépravation, si on n’y prend garde, à cause de l’argent qu’elle procure aux jeunes gens et du nombre de per- sonnes qu’elle attire dans le pays dont la conduite est souvent aus- C’est la synthèse faite au début du XIX ème siècle par des membres du clergé, dont le curé des Écorces qui parle de l’horlogerie comme un moteur de “dépravation.” Qu’en est- il un siècle plus tard ?

ou à Charquemont, n’ont pas abandonné les bancs de l’église pour ceux des bars. Ainsi, lors de la retraite de 1842, l’abbé Fetel de Charquemont écrit qu’il n’a jamais “trouvé un peuple aussi instruit de la religion, aus- si porté de bonne volonté, aus- si spirituel et d’un caractère aus- si charmant que les habitants de Charquemont.” Il rapporte

si irréligieuse qu’immorale.” 162 ans plus tard, pas de dépravation mais des interrogations sur notre ter- ritoire qui semble à deux vitesses, entre une partie de la population qui gagne de l’argent - et qui le montre - puis une autre partie qui peine à boucler les fins de mois. Un lecteur de Charmoille nous avait d’ailleurs

alertés notre rédaction sur la face cachée du Haut-Doubs, celle de la débrouille. Jalousie ou non, l’arrogance sur la route au bord d’une Audi

que près de 2 000 per- sonnes ont fréquenté l’église à cette occasion, et que les deux commu- nions générales ont ras- semblé 650 hommes

Une perte réelle de 15 000 francs.

d’un frontalier ou de sa maison - qui doit forcément être plus grande que celle du voisin - font partie des préjugés à la mode. À tort ou à raison. Dans les col- lèges, les élèves lorsqu’ils rem- plissent leur carnet d’orientation veulent devenir “frontaliers.” Dites-leur que ce n’est pas un métier ! Heureusement, et l’histoire se répète, cette acti- vité ne serait donc pas respon- sable de tous les maux. Et tous les travailleurs alors embau- chés à Fournet-Blancheroche

d’une part, 842 femmes d’autre part. Cette dévotion aurait eu des conséquences sur l’économie horlogère locale. Selon lui, “l’empressement était si grand que personne ne gardait la mai- son. Les horlogers ont fait un calcul de leur perte réelle pen- dant la retraite qui se monte à plus de 15 000 francs.” Ces craintes de l’horlogerie ont gran- di en même temps que la popu- lation d’horlogers a crû : “Avant la révolution de 1789, les hor- logers se comptaient sur les doigts de la main autour de Charquemont avec par exemple Pierrot Guein à la Grand’Combe, les sieurs Morel et Jeannoutot à la Côtotte Bernard” rappor- te le livre co-écrit par Bruno Monnet et Guy Sichler “Char- quemont de1770 à 1890”. À la fin du XIX ème siècle, cette popu- lation a explosé. Exemple en 1880 à Fournet-Blancheroche où 39 employés travaillaient onze heures par jour pour le compte d’Albini Joubert dans une fabrique de montres située non loin de l’église. Aujourd’hui, 40 % des frontaliers sont des horlogers. Le Doubs comptait 1 281 emplois dans ce secteur pour 30 456 dans l’Arc juras- sien suisse (chiffre 2008 de l’observatoire statistique de l’arc jurassien). E.Ch. (1) : Remerciements à Bru- no Monnet, co-auteur avec Guy Sichler, de “Charque- mont de 1770 à 1890”, qui a apporté son aide pour retrouver ces éléments.

C’est Noël à Besançon

Marché de Noël PLACE DE LA RÉVOLUTION 30 novembre > 24 décembre Marché de Noël des métiers d’art PLACE PASTEUR 30 novembre > 24 décembre Marché de Noël solidaire 204 1$ 2 (-3ɟ ,.41 5 décembre > 16 décembre A U C Œ U R D U C E N T R E H I S T O R I Q U E

Noël à Battant 30 novembre

> 24 décembre

INFOS : www.besançon-tourisme.com

Un coup d’œil dans le rétroviseur de l’histoire horlogère…

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