Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012
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P A Y S D E P I E R R E F O N T A N E
Fuans Côte de Fuans rouverte : le fin du cauchemar pour “Les Geys” La réouverture de l’axe Besançon-Maîche fait plaisir aux automobilistes et surtout aux habitants du lieu-dit “Les Geys” dont la route sinueuse et étroite était devenue un raccourci emprunté par des centaines de voitures par jour. Il va falloir néanmoins refaire le raccourci !
“O n respire !” A l’annonce de la réouverture de la côte de Fuans depuis vendredi 26 octobre, Ginette Boujon applaudit des deux mains. Avec son mari, agri- culteur au lieu-dit “Les Geys”, le raccourci leur permettant de rejoindre la R.D. 461 (fermée depuis le printemps pour des raisons de glissement de ter- rain) était devenu un cauche- mar. La route depuis cinq mois était empruntée par des cen- taines de voitures par jour alors qu’elle n’en a pas la capacité. “C’était devenu infernal, dit de son côté la famille Boissenin dont la ferme est collée à la route. Dès
4 heures le matin, les voitures passaient et c’était un flot conti- nu de 16 heures à 18 heures” poursuivent les agriculteurs qui n’ont toutefois pas rencontré de problème lorsqu’il fallait sor- tir ou rentrer les vaches à la fer- me. “Les gens ont été polis” disent-ils. Manquait plus que ça !
avait même des poids lourds !” témoigne une habitante qui se demande comment il n’y a pas eu de graves accidents mais uni- quement “de simples accro- chages.” Comme les Boujon, trois autres familles étaient concer- nées dont un autre agriculteur
Le patron de l’auberge de la Roche du Prêtre Éric Thyrland avoue avoir perdu de la clientèle en juin et septembre. La côte de Fuans est rouverte depuis le 26 octobre. L’axe Besançon- Maîche fonctionne normalement (photo C.G. 25).
dont le tas de fumier joux- tait la route. “On espère juste que les automobi- listes n’auront pas pris l’habitude d’utiliser ce rac- courci” poursuit Ginette
1,5 million d’euros de travaux.
Pour ceux qui connais- sent, cette petite route est extrêmement sinueuse et en pente.
Elle permet depuis Fuans mais aussi Consolation ou Guyans- Vennes de rejoindre la Roche du Prêtre sans passer par la R.D. 461. Beaucoup d’automobilistes ont vite compris l’intérêt. “Il y
Boujon. Durant cinq mois, l’enrobage de la route aura souf- fert… alors qu’elle venait à pei- ne d’être refaite. Il faudra sans doute prévoir une réfection. Depuis vendredi 26 octobre et
cette réouverture, les habitants sont nettement plus sereins. Les automobilistes aussi. La côte de Fuans, tronçon de 4,5 kilomètres sur la R.D. 431, a été sécuri- sée après 5 mois de travaux. Elle était menacée depuis plusieurs années par un glissement de ter- rain entre Fuans et le carrefour dit de la Roche du Prêtre. Le Conseil général a investi 1,5 million d’euros dans cette opération de sécurisation. La chaussée a été décalée d’une quinzaine de mètres afin de la sortir de la zone de glissement. Élargie, elle bénéficie aujour- d’hui d’une largeur de 6,50 m et d’accotements de 2 m de largeur
mais il s’agit de la première tranche des travaux. La deuxiè- me phase, prévue sur 2014 et 2015, permettra d’homogénéiser le reste de ce tronçon et d’améliorer notablement son niveau de service. En complé- ment de la modernisation et du renforcement de la maintenan- ce de cet axe majeur pour l’ensemble du plateau, le Conseil général intervient pour déve- lopper les différents modes de transports collectifs avec la ligne de bus Mobidoubs B Pontarlier- Montbéliard, l’accompagnement et financement des commu- nautés de communes qui déve- loppent les transports à la
demande, et le projet de mise en œuvre d’un partenariat avec les autorités suisses en vue de créer des liaisons régulières trans- frontalières. Cette réouverture fait d’autres heureux comme l’auberge de la Roche du Prêtre qui retrouve le flot de véhicules tant attendu : “On a perdu en juin et septembre notre clientèle des poids lourds mais nous n’avons pas été trop pénalisés cet été. Les touristes sont venus en juillet et août” explique le gérant, ravi de cet- te réouverture pour son com- merce. E.Ch.
Le raccourci des Geys va retrouver son calme.
Agriculture “T’as de beaux œufs” Le G.A.E.C. de la Combe Aimant à Pierrefontaine-les- Varans a fait le choix de se diversifier dans la poule pondeuse pour conforter l’installation d’un des trois associés. Un pari osé et réussi.
en vente directe a encore de beaux jours devant elle. Ceux qui s’engagent sur cette voie sont sou- vent surpris. “Il y avait une pla- ce à prendre sur les magasins de fruitière” , poursuit Mathieu qui a en charge la gestion de l’atelier poules pondeuses. Le “poulailler” est conçu pour abri- ter deux bandes de 2 000 poules environ. Chaque lot est renouve- lé tous les onze mois avec un déca- lage de 6 mois entre les deux bandes. Les poules rousses du G.A.E.C. de la CombeAimant sont nourries avec un aliment à base de maïs sans O.G.M. ni additifs. Sur 330 jours, une poule pond 295 œufs commercialisables. Trois matins par semaine,MathieuMar- tin part livrer une cinquantaine de clients fixes. Des fruitières à comté mais aussi des boulangers, des restaurateurs. Histoire de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, les associés de la Combe Aimant travaillent aussi avec deux gros- sistes qui récupèrent 60 % de la production. “On s’est fixé pour objectif d’arriver à 50 % de ven- te directe. Mais on n’ira pas au- delà pour ne pas être contraint d’acheter des œufs ailleurs” conclut le jeune aviculteur. F.C.
L aterreestunedenréerareet convoitée aupays du comté. Unvraiobstaclepourdejeunes agriculteurs.D’autant plus quandilss’installenthorscadrefamilial comme c’est le casdeMathieuMartin, 23ansetFrançoisTrouillot,29ans.Tous deuxsontvenuss’associerenfévrier2011 avecDanielPrieurpourformerleG.A.E.C. de laCombeAimant.La reprised’une fermeparFrançoisTrouillotapermisde conforter la référence initiale. “Le G.A.E.C. dispose maintenant de
en 2008. “J’ai préparé mon projet d’installation à partir de 2009. Faute de terrain disponible sur le secteur, on est parti en diversifi- cation avec l’idée d’exploiter un atelier de poules pondeuses. Pen- dant mon parcours, j’ai eu effec- tué un stage dans la Vienne chez un éleveur avicole” , poursuit le jeune agriculteur. Très vite, le G.A.E.C. renonce à l’option de travailler pour un gros- siste qui se charge de récupérer et commercialiser les œufs. “On nous proposait d’investir dans un élevage de 15 000 poules pondeuses sans gros- se rentabilité. Finalement, on a préféré faire par nous- mêmes en maîtrisant le pro- duit jusqu’au bout.” Mathieu Martin et ses associés découvrent alors les joies et les complications des contraintes administratives et sanitaires. La patience s’impose. La production
345 000 litres de quotas. On adhère à la coop de Pierrefontaine qui fabrique du comté” , explique Mathieu Martin. Sans être fils d’agriculteur, ce dernier côtoie le plan- cher des vaches depuis
“On a préféré faire par nous- mêmes.”
l’enfance. Titulaire d’un B.E.P.A. en production animale et d’un bac gestion, il a effectué plusieurs stages chez son voisin Daniel Prieur qui a fini par l’embaucher
Mathieu Martin exploite un atelier de 4 000 poules pondeuses. Les œufs plein air du G.A.E.C. de la Combe Aimant sont commercialisés sous la marque Cœur du Doubs.
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