Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012
28
P L A T E A U D E M A Î C H E
Charquemont Médecin cherche successeur… désespérément Pas facile quand on est médecin de campagne de prendre sa retraite. Le docteur Guy Cassard à Charquemont en sait quelque chose, lui qui, depuis deux ans multiplie les démarches pour essayer de trouver non pas un, mais des remplaçants. Explications sans langue de bois.
“M édecin, la soixantaine, bien implanté cherche étu- diant(e) pour une première visi- te de son cabinet. Et plus si affi- nités.” Telle pourrait être l’annonce déposée dans toutes les universités de médecine de France, de Belgique et du Luxembourg, les lieux qu’il a en effet ciblés depuis deux ans pour se trouver un, ou plutôt plu- sieurs successeurs. Car il en est bien conscient, personne ne fera ce qu’il fait depuis près de 40 ans, à savoir des journées de 15 heures. Alors trouver deux étudiants prêts à reprendre une clientèle fidèle serait un bon compromis. Oui mais voilà : “En deux ans, j’ai eu un coup de télé- phone, un seul. Et la personne ne s’est même pas déplacée !” Face à ce désamour flagrant et incompréhensible pour ce métier qui est le sien, le docteur Cas- sard a plusieurs explications. “C’est d’abord un problème de
génération : Les 25-35 ans qui aujourd’hui sortent des facs de médecine sont aux deux tiers attirés par un statut salarié. Et en plus, ils veulent être en vil- le ou vraiment pas très loin pour les loisirs, la vie culturelle…” déplore-t-il. “Ils peuvent ainsi avoir des horaires plus souples, une vie plus facile.” Rien à voir
“L’enseignement de la médecine est de plus en plus spécialisé depuis des années. On arrive au final à une situation où seule- ment 5 % des étudiants qui sor- tent sont susceptibles de se diri- ger vers la médecine générale. C’est une filière qui n’est plus du tout reconnue, voire dénigrée” regrette le Docteur Cassard.
en effet avec le ryth- me de vie du médecin de campagne d’hier qui vivait son métier comme un sacerdoce. Il ajoute qu’avec le sys- tème de garde actuel,
Alors, faut-il obliger les étudiants à donner quelques années à la médecine générale en milieu rural à la fin de leur cursus ? “Inutile ! Ils viendront, touche-
La médecine générale méprisée par les étudiants.
Guy Cassard espère trouver des étudiants du cru pour lui succéder.
pas tous ces gens qu’il suit, depuis plusieurs générations souvent sur le plateau et même au-delà. “C’est une question d’honneur” explique-t-il. “Je res- terai jusqu’à ce que je trouve un
attendant, il suit avec attention le cursus de quelques étudiants du plateau, “des gens du cru” qui peut-être seront nos méde- cins de demain. D.A .
remplaçant… ou plutôt deux.” D’autant que le ou les succes- seurs auront à disposition un outil de travail moderne créé de toutes pièces par ce passionné sur ses fonds privés. Alors en
un jeune médecin peut bien gagner sa vie sans avoir la contrainte de faire fonction- ner un cabinet. Deux à trois périodes de 10 heures par mois suffisent “Nous, pour être payés, on devait travailler !” lance-t- il. Une médecine générale sous perfusion d’argent public qui selon lui nuit gravement à la profession…À cela se greffe un autre constat plus politique :
ront les subventions publiques, feront leur période puis s’en iront sans s’investir ni pour le cabi- net ni surtout auprès de leurs patients.” La solution étrangè- re alors ? “Le problème est le même, on n’aura pas quelqu’un dans la durée et au final c’est toujours le patient qui sera pénalisé.” Lucide quant à la situation, Guy Cassard n’abandonnera
Humanitaire
Un groupe du Haut-Doubs
ira aux J.M.J. à Rio
I nventées par Jean-Paul II, ces journées se déroulent chaque année dans un nou- veau coin dumonde. Sydney, Madrid, Rome ont par exemple déjà accueilli les J.M.J.Cette année, c’est au Brésil, pays où la ferveur catholique est très développée que le monde entier se donne rendez- vous. “Nous partons pour une semaine à Rio et une semaine avant cela nous serons à Porto Veyo, aux portes de la forêt ama- zonienne” précise le père Fran- cisco. Quelques jours pour être confrontés à la réalité d’un pays où le développement certes impressionnant a aussi ses 30 jeunes des diocèses de Besançon et Montbéliard seront cet été à Rio au Bré- sil pour la nouvelle édition des journées mondiales de la jeunesse. Parmi eux, quatre jeunes du Haut- Doubs accompagnés par Jocelyne Sandoz et le père Jean-François Francisco.
oubliés. Comme dans les tris- tement célèbres favelas où jus- tement travaillent deux mis- sionnaires bisontines avec qui le groupe aura l’occasion d’échanger. “Nous allons découvrir les réa-
sance de ces gens qui leur ouvri- ront leurs portes avant que nos Francs-Comtois regagnent Rio pour les journées mondiales. Une quatrième expérience pour ce prêtre dynamique : “C’est un moment de rencontres humaines
Le lycée Saint-Joseph a bien changé Les Fontenelles À la tête du lycée privé Saint-Joseph des Fontenelles depuis la rentrée, Valérie Vauthier entend bien rétablir quelques vérités sur l’enseignement privé et promouvoir son établissement où les choses bougent depuis plusieurs années déjà.
lités ecclésiales bien sûr et surtout prendre conscience de la dimen- sion sociale et humani- taire de la situation” pré- cise-t-il. Dans ce pays
avant tout et nous allons y recevoir un message, celui du pape Benoît XVI.” Pour financer ce beau voyage qui se déroulera
Une étape dans leur vie.
très touché par la drogue, ils pourront aussi voir l’entraide apportée par les religieux bré- siliens aux personnes touchées par ce fléau. Des moments sans doute intenses qu’ils préparent tous activement : “Nous aurons quatre journées de rencontres ici pour effectuer une première approche avec des intervenants qui se sont déjà rendus là-bas et des associations qui y inter- viennent régulièrement” explique le Père Francisco qui justement vient de passer deux semaines au Brésil pour préparer ce pèle- rinage. Il y a fait la connais-
du 12 au 28 juillet, les quatre jeunes du Haut-Doubs mène- ront quelques actions locale- ment avant de rendre compte à leur retour de cette expérien- ce qui risque de marquer une étape importante dans leur vie. Tout comme elle le sera aussi, plus encore peut-être pour la jeunesse brésilienne : “De tout le pays, les jeunes Brésiliens vont se rendre à Rio pour une véri- table communion synonyme d’espérance pour eux.” Avec sans doute le secret espoir de voir leur existence changer ou sim- plement s’améliorer.
Valérie Vauthier assure la
direction du lycée depuis la rentrée.
“N ous accueillons tout le monde, il n’est pas du tout question de religion” précise d’emblée la directrice, lasse de s’entendre demander si les cours sont enco- re assurés par des sœurs ou s’il
son envie de remettre tout à plat et de communiquer pour qu’enfin les gens sachent ce que peuvent faire les élèves aux Fontenelles. “Nous nous mettons au service de la réussite des élèves et nous nous donnons les moyens pour
l’agronomie… Un panel de for- mations qui s’élargit et qui devrait donc attirer de plus en plus de jeunes gens du plateau de Maîche comme duVal de Mor- teau, “d’autant plus que le ramas- sage scolaire y est assuré.” Là où le lycée entend faire la différence, c’est aussi sur sa peti- te taille “Une taille humaine qui assure un meilleur suivi des élèves, plus de soutien” préci- se la directrice, très attachée par ailleurs au fait qu’ici “on vient apprendre un métier. On insiste beaucoup sur la pratique, la découverte du milieu profes- sionnel.” Le lycée des Fonte- nelles a donc bel et bien évolué et sa directrice entend bien le faire savoir. D.A .
y a encore la prière ou la messe chaque jour. “Depuis 1989, la direc- tion du lycée est laïque, plus aucune religieuse n’enseigne ici et nous ne
cela” poursuit Valérie Vauthier qui a enseigné ici pendant 25 ans avant de prendre la direction de l’établissement. “Nous avons 20 ensei-
De nouvelles formations.
Le père Francisco est déjà parti rencontrer les futurs hôtes du groupe franc- comtois.
sommes pas non plus une mai- son de redressement !” Voilà qui est clair. La directrice ajoute aussitôt : “Nous assurons non pas des formations agricoles mais sommes axés sur le servi- ce à la personne ou encore l’aménagement et la valorisa- tion de l’espace.” On comprend
gnants et 122 élèves répartis dans les classes de 4ème et 3ème, en cycle Bac Pro ou encore désor- mais en 2nde générale et 1ère bac technologique.” De quoi obte- nir des diplômes d’un bon niveau et s’orienter vers des écoles d’infirmières ou de kinés, l’O.N.F., la gestion de l’eau ou
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker