Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012

D O S S I E R

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E X P E R T EN DIAGNOST IC I M M O B I L I E R D U H A U T - DOU B S

Évangélisation Deux missionnaires en service sur le Plateau

Deux prêtres de la congrégation des Lazaristes étaient à Belleherbe et Sancey pour “ré”évangéliser une terre qu’ils jugent bien “ancrée dans le catho- licisme.” Rencontre avec les pères Jacquet et Novitski qui ont donné, en trois semaines, une dynamique à la foi chrétienne.

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D e mémoire de fidèle, la dernière mission dans le pays de Belleherbe remontait à 1964. Un bail !À l’époque, les prêtres étaient venus du 8 au 18 avril 1964 por- ter la bonne parole, celle de l’évangile, de Belleherbe en pas- sant par Terres-de-Chaux, mais aussi Valoreille ou Bretonvillers. Quarante-huit ans plus tard,l’unité pastorale de Belleherbe-Sancey composée de 15 communes a Qui sont les Lazaristes ? Fondée le 25 janvier 1617 par Vincent-de-Paul, la Congré- gation des prêtres de la Mission commence son œuvre par lʼapostolat des campagnes. Vin- cent-de-Paul va ensuite donner des constitutions à ses confrères établis dans le prieuré de Saint- Lazare (actuelle gare de lʼEst et gare du Nord à Paris), dʼoù le nom de lazaristes. Pour retrouver les missionnaires : www. mission-lazariste-bondues.f r

relancé ce concept, celui d’inviter des hommes de Dieu pour redon- ner un coup de fouet à la reli- gion catholique sur cette terre. “J’ai été impressionné par le nombre de personnes que nous avons rencontrées ici qui nous ont dit qu’ils avaient dans leur famille un frère qui était deve- nu prêtre ou une sœur rentrée dans les ordres. Il y a un bon fond catholique ici” témoigne le Père Bruno Novitski venu avec Éric Jacquet à la rencontre des catholiques du Haut-Doubs. Un bémol : “Il y a trop peu de jeunes comparés à d’autres régions en Depuis1964, les méthodes ont changé : les veillées où seul le prêtre parlait ont laissé place à des veillées animées avec musique, lumières, chants, sketches. Un véritable feu d’artifice auquel ont assisté des centaines de personnes durant trois semaines à Sancey, Valon- ne, Cour Saint-Maurice, Belle- France comme la Lor- raine” dit l’un deux dont la mission est de se rendre dans les campagnes.

L’église de Belleherbe régulièrement remplie chaque soir pour assister à la veillée des missionnaires.

herbe… conclu à Sancey-le- Grand où il n’y avait plus assez de chaises pour accueillir tous les fidèles. Venus de Bondues dans le Nord de la France où ils font partie de la congrégation des Laza- ristes (lire par ailleurs), Père Doubs. Ils ont dormi et mangé chez l’habitant. Outre les veillées réalisées avec l’aide de leur ordi- nateur portable et I-phone, ils se sont rendus chez les personnes malades, ont discuté avec les jeunes, rencontré la population. Et chaque soir, les rencontres se sont succédé… avec une certai- ne ferveur. Jeudi 17 octobre, jour de notre Jacquet et Père Novitski sont arrivés avec leur camionnet- te blanche dans le

venue, l’église de Belleherbe était pleine à craquer pour assister à une messe pas comme les autres où les enfants du village ont participé à l’événement. Avec sa gouaille, le Père Novitski a parlé simplement. Des mots justes. “C’est une autre façon de parler de l’évangile” résume le père Jean-Louis Courbaud de Sancey, à l’origine de la venue de deux missionnaires. Quel effet aura eu cette mission sur les paroissiens ? “Nous ne sommes pas là pour répondre à toutes les questions mais inciter les fidèles à chercher… Il faut qu’ils res- tent sur leur faim à notre départ”

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résume le Père Novitski. Pour le curé de Sancey, cette mission a été une réussite, due en par- tie au travail réalisé par des bénévoles à l’instar de Jean- Jacques Monnot, Catherine Magnenet, Anne-Marie Com- merson, Françoise Chopard et Christelle Thievent. Si rien n’est obligatoire, chaque pèlerin était

appelé à verser une somme afin qu’ils puissent continuer l’évangélisation des campagnes. Après ces trois semaines, les deux curés ont quitté la Franche- Comté pour la Meurthe-et-Mosel- le puis le Gard. Avec l’espoir d’avoir semé l’évangile au pied de nos sapins… E.Ch.

Pas assez de chaises.

Dernière répétition du spectacle avec les enfants de Belleherbe.

L’équipe de bénévoles qui a permis la venue des missionnaires.

Une nouvelle forme de spiritualité

Le grand pardon de Consolation Du 1 er au 4 novembre, Consolation accueille les “Journées du pardon”, rendez-vous non religieux mais œcuménique. Près de 150 personnes sont attendues pour écou- ter notamment Colin Tipping, l’un des leaders de l’enseignement du pardon. Le site religieux revit avec l’association Artisans de Paix.

Sazhina, chaman, de France comme le docteur en médecine Patrick Baudin, le docteur en psychologie Jacques Lecomte, la journaliste Marina Cantacu- zino qui a rassemblé des his- toires personnelles de victimes d’atrocités et de terrorisme, qui remettait en cause le dogme de la vengeance. Le thème plaît, les réservations sont closes. “Il ne reste plus de place pour l’hébergement mais des personnes peuvent toujours s’inscrire pour les journées. Tous les hôtels et les gîtes du secteur ont été loués” précise Alain Michel.

D rôle de comparaison. Alors que les feuilles tombent dans leVal de Consolation, le Prieuré se relève.Trois ans après leur arri- vée, les membres de l’association Artisans de Paix ont redonné au site que l’on annonçait perdu un sacré coup d’éclat. Si rien n’est encore gagné la faute à de lourds travaux à prévoir, le Prieuré de Consolation grâce à des mani- festations organisées ou à ses conférences retrouve de l’activité. Une boulangerie amême été créée.

On peut y acheter du pain fait comme autrefois. Un apprenti est d’ailleurs recherché. Lentement, AlainMichel (président d’Artisans de Paix) et les bénévoles ont reconstruit le site. Le restaurant de la Source tourne aujourd’hui à plein régime. Des soirées à thème y sont organisées et l’hôtel est ouvert. Alors que la fréquentation a été stable cet été sur le site, Arti- sans de Paix prépare l’un des grands rendez-vous de son année : “Les journées du Par-

don” co-organisées avec Olivier Clerc, auteur, formateur, direc- teur de collection, spécialisé dans la spiritualité et le développe- ment personnel. Si des membres de religion catholique seront là pour évo- quer ce concept, ce rendez-vous se veut avant tout non religieux. Plusieurs intervenants seront présents à l’instar de Colin Tip- ping, l’un des leaders de l’enseignement du pardon dans le monde anglo-saxon. D’autres viennent de Moscou comme Véra

Alain Michel et l’association Artisans de Paix font (re)vivre Consolation depuis 3 ans grâce à des conférences et le tourisme.

www.journeesdupardon.fr