Journal C'est à Dire 179 - Septembre 2012
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V A L D E M O R T E A U
Montlebon
Les gérants de l’hôtel Bellevue ont laissé des casseroles
L’hôtel-restaurant Bellevue à Montlebon a fait l’objet d’une liquidation judiciaire le 18 juin. Les gérants ont mis la clef sous la porte et lais- sé derrière eux des dettes.
bunal de Commerce de Besan- çon a prononcé sa liquidation judiciaire. Les gérants qui avaient investi dans des cui- sines flambant neuves à leur arrivée en 2004 ont mis la clef sous la porte. Ils sont partis sans prévenir et sans laisser d’adresse. “On reçoit des coups de fil de professionnels du tou- risme qui veulent envoyer des groupes et qui s’interrogent car
ils n’arrivent pas à joindre l’hôtel” remarque le secrétariat de la maire de Montlebon qui se charge d’expliquer que l’établissement est fermé. “En plus, la Descente d’Alpage se pré- pare et des gens vont chercher un pied-à-terre sur le village pour se loger.” Ils pourront tou- jours se présenter, mais ils se casseront le nez contre la por- te. La fermeture de l’hôtel a jeté la consternation dans le Val de Morteau. Les gérants ont aban- donné derrière eux des dettes, laissant ici et là des ardoises dont la plus importante avoisi- ne les 30 000 euros selon nos informations. Plusieurs com- merçants qui fournissaient l’hôtel-restaurant se retrouvent avec des factures impayées. L’impayé atteindrait les 8 000 euros pour l’un d’eux. Les professionnels ne sont pas les seuls à râler. Un client de l’hôtel a déposé une réclama- tion. Régulièrement en dépla- cement à l’étranger, il occupait une chambre dans cet établis- sement dès qu’il revenait à Montlebon. Pendant son absen- ce, il y laissait ses effets per- sonnels. “J’ai toutes mes affaires là-bas” peste ce Monsieur, furi-
“L e numéro que vous avez composé n’est pas attribué.” Inutile d’insister,
même la ligne téléphonique de l’Hôtel Bellevue a été coupée. L’établissement est fermé depuis le 18 juin, date à laquelle le Tri-
bard que le gérant n’ait même pas pris la peine de l’informer de la situation. Le comble et que malgré la main courante qu’il a déposée à la gendarmerie, il n’a toujours pas pu récu- pérer ce qui lui apparte- nait. La liquidation judi- ciaire interdit à quiconque de s’introduire dans le bâti- ment. “Je suis allé voir un huis- sier qui m’a demandé d’écrire au mandataire judiciaire, lequel
a le pouvoir de procéder à la res- titution de mes affaires. J’ai fait toutes les démarches et je n’ai aucune nouvelle” déplore le client qui a dû se résoudre à racheter
les effets qui lui man- quaient avant de repartir en voyage. À Montlebon, le fonds de commerce est à
Une ardoise de 30 000 euros.
vendre et les salariés attendent leurs indemnités de licencie- ment.
L’hôtel-restaurant Bellevue avait été placé en redressement judiciaireen2008.
Péquignet entrevoit le bout du tunnel Laurent Katz et Philippe Spruch : ce duo de choc a l’intention de redresser l’entreprise Péquignet. Les nouveaux actionnaires sont disposés à injecter plusieurs millions d’euros dans la société horlogère. Morteau
C et été, le Tribunal de Com- merce de Besançon a validé le plan de continuation de l’entreprise Péquignet àMor- teau. Placée en redressement judiciaire auprintemps dernier,elle entre- voit le bout du tunnel grâce à l’arrivée de deux nouveaux actionnaires, Philippe Spruchqui estmajoritaire et LaurentKatz qui devient président du directoire de Péquignet.Sur lepapier,leduo est gagnant.
Si Philippe Spruch bénéficie d’autant de réussite dans cette affaire qu’il en eu jusqu’à présent, alors l’entreprise horlogère est promise à un bel ave- nir. Cet homme est à l’origine d’une véritable success story . Il est le co-fon- dateur de LaCie, une société françai- se spécialisée dans la fabrication de périphériques de stockage (disques durs externes). Elle a été rachetée au mois de mai par l’américain Sea-
gate. Ce n’est donc pas un hasard si Philippe Spruch figure dans le classe- ment des 500 plus grosses fortunes de France de la high-tech . Son partenai- re, Laurent Katz, ingénieur d’affaire et administrateur de LaCie, va tenir la barre de Péquignet. Les nouveaux actionnaires vont devoir procéder par étape pour redresser l’entreprise de montres qui a non seu- lement des difficultés financières, mais
Philippe Spruch, le repreneur, fait partie des plus grosses fortunes de France (photo D.R.).
qui a perdu par ailleurs du crédit auprès des distributeurs français. Ils devront étudier une stratégie commerciale pour que la marque trouve sa place, y com- pris à l’étranger, et bénéficie d’une vraie crédibilité. L’argent, “c’est de qui manque le plus à l’entreprise” a expliqué Lau- rent Katz interrogé par nos confrères de France 3. Les nouveaux associés
tenaires comptent mettre en place pour produire le calibre royal. Vont-ils concré- tiser le projet de Didier Leibundgut de créer une manufacture à Morteau ? Cette décision impliquerait d’investir dans un outil de production néces- saire à la fabrication d’au moins une partie des pièces du mouvement. S’il est réel, ce projet de manufactu-
vont injecter plusieurs millions d’euros (on ne sait pas préci- sément combien) pour éponger les dettes de Péquignet (elles avoisineraient les 8 millions
re se construira sur le long ter- me. Dans l’immédiat, la prio- rité pour les nouveaux action- naires est de pérenniser les 47 emplois de chez Péquignet.
Quid de la manu- facture ?
d’euros selon nos informations). Ils res- tera à financer la relance de la marque qui a tout misé sur son calibre royal. Contacté par nos soins, ni Laurent Katz, ni Philippe Spruch n’a donné sui- te à nos sollicitations à ce jour. Une question est encore en suspens, celle de la stratégie industrielle que les par-
L’ancienne direction devrait également rester en place. Le 3 septembre, le Tri- bunal de Commerce devait se prononcer sur l’homologation du plan de redres- sement de Péquignet, qui fixe les for- malités de remboursement de la det- te de l’entreprise. T.C.
L’entreprise Péquignet peut être promise à un bel avenir si Philippe Spruch réussit dans cette entreprise comme il a réussi jusqu’à présent dans les affaires.
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