Journal C'est à Dire 179 - Septembre 2012

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É C O N O M I E

Emploi

Salon des microtechniques

Micronora continue à progresser Le salon international des microtechniques et de la précision se tient à Besançon du 25 au 28 septembre. Michèle Blondeau, directrice générale du salon, explique le succès de Micronora dans un contexte économique et financier préoccupant.

L’industrie locale recrute plus de 500 apprentis À contre-courant de la tendance nationale, l’industrie locale recrute. À tel point que des dizaines de postes restent encore sans candidat. Le C.F.A. de l’industrie bat le rappel.

tel point “qu’on se pose des ques- tions sur la motivation des jeunes à aller chercher un travail.” Semaine de l’industrie en mars, participation à des salons et à des forums, activation des réseaux Facebook… Les diffé- rentes campagnes de promotion de l’industrie n’y font rien : les jeunes boudent ce secteur d’activité dont l’image négative lui colle toujours à la peau. “Et pourtant, quand les gens vien- nent chez nous, ils sont eux- mêmes surpris de l’intérêt qu’ils ont au travail. À tel point qu’ensuite, ils recommandent à leurs connaissances de postu- ler !” enchaîne Bernard Schmidt. À l’heure actuelle, près de 540 postes, du C.A.P. au diplôme d’ingénieur, sont encore à pour- voir sur le territoire régional, “surtout dans des P.M.E.” pré- cise M. Labouche : dans le trans- port, la lunetterie, les micro- techniques, le médical, l’aéronautique…Les métiers qui recrutent le plus sont, dans l’ordre, la productique (184 postes), la maintenance indus- trielle (71), l’électronique (58), l’outillage (44) et la chaudron- nerie (27). Tous ces postes sont à pourvoir au travers de 29 for- mations en C.A.P., Bac Pro, B.T.S. et diplôme d’ingénieur. Il reste encore quelques semaines aux jeunes (ou à leurs parents) pour se manifester. Les recru- tements doivent être finalisés avant le 15 octobre prochain.

C’ est à dire : Comment se présente le salon 2012 ? Michèle Blondeau : Très bien. Toute la surface des halls (+ 7 % par rapport à 2010) était réser- vée 7 mois avant l’ouverture, et nous enregistrons une aug- mentation du nombre d’exposants de + 4 % par rap- port à 2010. Sur une surface d’exposition de 25 000 m², nous accueillerons près de 900 expo- sants (27 % régionaux, 39 % nationaux, 34 % étrangers). Càd : Pensez-vous que le sec- teur microtechnique favori- se cette progression ? M.B. : Certainement. Car les microtechniques occupent une place de plus en plus importante dans l’industrie mondiale et représentent l’un des secteurs les plus dynamiques. D’après la F.I.M. (Fédération des Indus- tries Mécaniques), le secteur de la précision est un des secteurs qui résistent le mieux face à la crise. Avec + 5,5 % d’augmentation au premier semestre et des carnets de com- mandes normalement garnis, la croissance de l’activité devrait se poursuivre. Càd : Vous parlez de la trans- versalité de votre salon, qu’entendez-vous par là ?

“Q uand on voit des can- didats arriver chez nous, on a vraiment le sentiment qu’ils font un choix

l’équipement des cockpits d’avion. Le directeur du C.F.A.I., le centre de formation des apprentis de l’industrie, est tout

par défaut” consta- te avec amertume Bernard Schmidt, le directeur du site Zodiac à Besançon (265 salariés). Au

aussi fataliste. Lors d’une session de recrutement d’apprentis organi- sée récemment en lien avec la Mission

Les recrutements doivent être finalisés le 15 octobre.

Michèle Blondeau (à gauche), lors de l’inauguration de la précédente édition de Micronora en 2010.

début de l’été, 10 postes nou- veaux étaient à pourvoir dans cette entreprise spécialisée dans

Locale, 181 jeunes ont été convo- qués. “Un seul est venu…” se lamente Philippe Labouche, à

M.B. : Micronora est construit selon une approche “métiers”, dont le dénominateur commun est la précision, combiné de plus en plus avec la miniaturisation. Cette organisation transversa- le favorise le croisement des technologies et leurs applica- tions, dans des secteurs de poin- te, car il est rare qu’une entre- prise microtechnique ne tra- vaille que pour un seul domai- ne d’application. À l’inverse de salons verticaux (ou qui se limi- tent à un seul marché, médi- cal par exemple), Micronora est la vitrine de ces différents savoir- faire, indispensables à l’ensemble des marchés innovants. Càd : Cette caractéristique est-elle propre au secteur des

microtechniques ? M.B. : Sans doute, et c’est un atout indéniable. Car ainsi, les entreprises peuvent diversifier leurs activités et s’ouvrir à de nouveaux marchés. Un atout maître, surtout en temps de cri- se ! Sur Micronora, il arrive sou- vent qu’un exposant travaillant pour le médical, par exemple, et n’ayant jamais travaillé pour l’aéronautique, soit approché par un donneur d’ordres de ce secteur, intéressé par un savoir- faire, transférable dans son acti- vité. Un échange gagnant- gagnant. La crise automobile que nous traversons démontre une fois de plus qu’il serait extrê- mement dangereux de se limi- ter à un seul marché. Propos recueillis par J.-F.H.

J.-F.H.

Philippe Labouche (à droite) : “On essaie de faire com- prendre aux jeunes que l’industrie, ce n’est plus comme au temps de Charlie Chaplin.”

Renseignements au 03 81 41 43 91

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