Journal C'est à Dire 179 - Septembre 2012

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D O S S I E R

Un poste de serveur à 2 900 euros et peu de candidats Exemple d’un hôtel à La Chaux-de-Fonds qui recherche depuis un an un(e) réceptionniste. Quant au poste de serveur, aucun habitant du Doubs n’avait envoyé de C.V. jusque-là. “Les gens préfèrent travailler en fabrique” regrette un employeur. Restauration

L’ Hôtel Fleur-de-Lis à La Chaux-de-Fonds recherche depuis un an un ou une réception- niste. Et toujours rien à l’horizon pour ce trois-étoiles implanté à proximité de l’Espace-Cité ! “Nous recevons beaucoup de C.V. mais qui n’ont souvent rien à voir avec les exigences que nous deman- dons” confie l’hôtel. Idem avec ce poste de serveur(se). “Nous avons recruté mais ça n’allait pas. Nous sommes inscrits sur Pôle emploi international et rece- vons beaucoup d’offres mais enco- re une fois, les compétences n’ont souvent pas de lien avec ce que nous recherchons. Pour l’instant, je n’ai pas encore vu de C.V. venant du Doubs” précise la structure qui demande de se pré-

senter directement auprès de l'employeur entre 11 heures et 14 heures ou dès 18 h 30 muni d’un dossier complet (C.V., cer- tificat de travail). “C’est une catastrophe… Les gens en veu- lent plus travailler le week-end alors que je propose un salaire brut de 4 200 francs suisses (soit

par mois” dit-il. L’hôtel vient d’ailleurs de recruter une jeune Française de 22 ans formée à l’école hôtelière de Besançon. “En quinze jours, elle sera for- mée à la méthode suisse” pour- suit le gérant. Travailler dans la restauration est un secteur délaissé par les

Suisses, d’où de réelles possibilités d’être embauché rapidement même si les salaires sont moins mirobolants que l’industrie horlogère. En

environ 2 900 nets pour un frontalier)” dit le res- ponsable de l’établissement chaux- de-fonniers. Il faut dire que les fron-

“Ils ne veulent pas travailler le week-end.”

taliers sont davantage attirés par l’horlogerie où les horaires sont moins contraints. “On res- pecte la convention collective, nuance le patron. Les serveurs travaillent 9 heures par jour, ont 2 jours de congé, et un week-end

moyenne pour les postes les moins qualifiés, le salaire est de 3 559 francs suisse (bruts), soit 2 963 euros. C’est tout de même plus du double qu’un salaire dans un restaurant français. E.Ch .

L’hôtellerie-restauration offre des débouchés car les Suisses ont délaissé ce métier trop contraignant sur le plan des horaires.

Horlogerie : 4 255 emplois créés l’an dernier Horlogerie Le recrutement de nouveaux salariés a explo- sé en 2011 dans l’industrie horlogère. Le secteur a compensé, en termes de personnel, les pertes subies lors de la crise de 2008-2009.

Quelques-uns des projets qui engendreront encore

L es effectifs de l’horlogerie suisse sont passés de 48 548 à 52 803 travailleurs en Suisse, soit une augmentation de 8,8 % rien que l’année der- nière. Signe de l’excellente san- té économique de la branche, “c’est le deuxième chiffre le plus élevé en 30 ans” se réjouit la

convention patronale de l’industrie horlogère suisse. En effet, il faut remonter à l’année 1978 pour trouver un effectif un peu plus élevé (53 300 per- sonnes). Entre ces deux dates, il est sans doute utile de rap- peler que les chiffres des effec- tifs sont descendus en dessous de la barre des 30 000 à l’issue

des centaines d’embauches

dans les années à venir (source C.C.I.T. du Doubs).

de la crise horlogère (29 809 tra- vailleurs en 1987) pour ensui- te régulièrement remonter la pente dès la fin des années quatre-vingt-dix. En dix ans, l’industrie horlogère et micro- technique a gagné près de 12 000 travailleurs. C’est la première fois que les chiffres des effectifs remontaient

ses effectifs de 9,9 % (+ 3 535 salariés). “Pour mémoire, c’était cette même catégorie qui avait été la plus touchée en 2009 avec 10 % de travailleurs en moins (- 3 940) et avait encore subi une perte en 2010 (- 570 emplois).” Un autre enseignement de cet état des lieux dressé par la convention patronale horlogè- re, c’est la hausse des qualifi- cations. La branche peut en effet s’enorgueillir de chiffres très réjouissants quant au niveau de qualification de ses tra- vailleurs. Lentement, mais sûre- ment, la proportion de non-qua- lifiés baisse. “De 2010 à 2011, elle passe de 37 à 36,6 %. Alors qu’il y a vingt ans on comptait deux tiers de non-qualifiés contre un tiers de qualifiés, ces pro- portions se sont désormais inver- sées.”

forte croissance 2007 et 2008” complète la convention patro- nale. Le trio de tête des cantons suisses concernés par cette for- midable manne d’emplois res- te inchangé : il est formé par Neuchâtel (27,7 % des effectifs), Berne (20,3 %) et Genève (17,1 %). Viennent ensuite le

Le poids de la qualité 1,2 milliard de montres ont été produites dans le monde en 2010. 90 % ont été fabriquées en Chine ou à Hong-Kong. Le plus gros producteur reste la Chine avec 682 millions de pièces dʼune valeur moyenne de 3 francs suisses. Avec 30 millions de montres, la part de la Suisse dépasse tout jus- te 2,1 % de la production mon- diale en quantité mais atteint 43 % en valeur, sachant quʼune montre suisse vaut en moyenne 800 francs suisses.

Record des exportations horlogères suisses en 2011 Années Exportations totales en milliards de francs suisses 1970 2,6 1980 3,4 1990 6,8 2010 16,2 2011 19,3 Avec plus de 19,3 milliards de francs suisses dʼexportation en 2011, lʼindustrie horlogère suisse a battu son record, sachant quʼelle exporte 95 % de sa production. Toujours engagée sur une dynamique positive, lʼannée 2012 connaît cependant un léger recul de lʼordre de 7 % sur les premiers mois de lʼannée en cours.

la pente depuis trois ans, après la perte de 4 203 emplois en 2009 et le léger tassement enregistré en 2010 (-

Jura (9,8 %) et Vaud (9,2 %). “En 2011, la progression des effec- tifs s’est effectuée essentiellement dans

Toujours plus de personnel qualifié.

1,1 %). “Ces bons résultats reflè- tent la bonne marche des affaires du secteur : l’industrie horlogè- re et microtechnique, disposant de structures saines avec des capacités de production élevées et une bonne résistance aux aléas conjoncturels, connaît une situa- tion comparable aux années de

les cantons de Neuchâtel (+ 1 298 salariés), Berne (+ 1 091) et Jura (+ 545). Le détail par catégorie de per- sonnel affiche des résultats attendus : le personnel de pro- duction, première catégorie d’embauche en période de bon- ne conjoncture, voit augmenter

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