Journal C'est à Dire 178 - Juin 2012

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V A L D E M O R T E A U

Social

L’E.S.A.T. double sa surface à Morteau L’entreprise sociale qui intervient comme sous- traitante dans des activités différentes agrandit de 1 200 mètres carrés son bâtiment actuel pour installer une cuisine et une cafétéria.

morts, une réflexion a été lan- cée afin d’étudier des pistes pos- sibles de diversification. “Nous avons retenu un axe lié au bois et à l’économie d’énergie” explique Gilles Tyrode, chef d’atelier de l’E.S.A.T. “Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir une acti- vité consommatrice de main- d’œuvre, et qui soit peu volu- mineuse en terme de stockage” complète Serge Kalina, admi- nistrateur-délégué. L’activité “pellets” répond par- tiellement à ce double objectif. Depuis 2007, en partenariat avec

les Résineux du Haut-Doubs, une petite équipe de l’E.S.A.T. ensache régulièrement des pel- lets que l’établissement com- mercialise ensuite via le réseau d’A.D.A.P.E.I. du Doubs. Une livraison au domicile des parti- culiers est organisée sur le Pays Horloger. Le problème est que la production de ce produit sai- sonnier consommé en hiver nécessite des surfaces de stoc- kage très importantes. En revanche, un autre produit en phase de développement dans les ateliers de l’E.S.A.T. ouvre semble-t-il des perspectives inté- ressantes. Il s’agit d’allume-feu fabriqués à partir de chutes de bois et ensachés avec soin par les personnes handicapées. “Pour l’instant, le processus de fabri- cation est artisanal. L’idée est de le faire évoluer vers quelque cho- se de plus industriel” annonce Gilles Tyrode. “Ce concept devrait trouver sa place sur le marché” estime Serge Kalina. En tout cas, une fois opération- nelle, cette activité “tampon” devrait permettre de compen- ser les baisses éventuelles du carnet de commandes dans les autres métiers de l’E.S.A.T. Car, quand le tissu économique local tousse, ce sous-traitant qui a une vocation sociale se grippe lui aussi. Les 71 salariés han- dicapés sont affectés à différents ateliers : la mécanique où ils font du perçage et de l’ébavurage, le conditionnement où il s’agit d’ensacher des composants méca-

L a crise n’épargne pas l’économie sociale. Com- me les autres entreprises confrontées à un contex- te difficile, l’E.S.A.T. de Morteau (établissement de service d’aide par le travail) doit s’adapter pour maintenir un niveau d’activité suffisant afin d’occuper les 71 tra-

vailleurs handicapés qu’il emploie rue des Fritillaires (63 équivalents temps plein). Ici, on partage les mêmes préoccupations que n’importe quelle autre société industrielle : manque de visibili- té dans la durée et carnet de com- mandes fluctuant. Pour se mettre à l’abri de temps

niques, l’automobile où des pièces sont assemblées, et la décora- tion où sont fabriqués entre autre les allume-feu. En revanche, un secteur sera bientôt pourvoyeur d’emplois,

la future cafétéria où l’on pour- ra venir se restaurer dès le mois de janvier prochain (les 300 mètres carrés restants seront réservés à du stockage). En cui- sine, l’équipe va passer de 7 à

c’est la cuisine. Pour l’instant, cette activité se déroule au foyer de l’A.D.A.P.E.I. Mais d’ici la fin de l’année, elle sera

24 personnes. Plus de 1 000 repas par jour seront concoctés dans la future unité de pro- duction de plats cuisi-

“Trouver sa place sur le marché.”

transférée rue des Fritillaires où le bâtiment de l’E.S.A.T. est en cours d’extension. Des tra- vaux sont engagés pour doubler sa surface. Sur les 1 200 mètres carrés supplémentaires, 900 seront dédiés à la cuisine et à

nés. Ils seront livrés notamment dans les entreprises. Ce projet d’extension important s’élève à 3,4 millions d’euros supportés par l’A.D.A.P.E.I. Malgré une conjoncture difficile, l’entreprise sociale se tourne vers l’avenir.

L’E.S.A.T. de Morteau emploie 71 travailleurs handicapés.

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