Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

L E P O R T R A I T

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Erin, la belle américaine pionnière du roller-derby Originaire du Mississippi, Erin Sims a trouvé l’âme sœur dans le Haut-Doubs où elle s’investit avec succès dans le développement du roller derby. Quelle énergie ! Une ambassadrice de charme

E lle court, elle chante, elle patine. Rien n’arrête Erin Sims. Cette jeune trentenai- re est en passe de réussir un fameux challenge. Celui de convertir quelques représen- tantes de la gent féminine du Haut-Doubs au roller-derby. Ce sport de contact qui se pratique en patins à roulettes a connu son heure de gloire dans les années cinquante aux États- Unis avant de tomber en désué- tude. Il refait surface depuis coups ne sont pas permis” , pré- cise Erin Sims qu’on imagine mal portée sur la violence. Son déclic Roller derby remon- te à janvier 2011 en regardant le film Bliss. Cette comédie raconte les aventures d’une ado- lescente texane qui, lassée des concours de beauté, décide de rejoindre une équipe féminine de roller derby. “J’ai eu le coup de foudre” , raconte l’Américaine alors à la recherche de nouvelles une dizaine d’années sous une forme plus moderne, essentielle- ment féminine et sur- tout beaucoup plus pacifique. “Tous les

sensations sportives. Elle com- mence à s’entraîner avec quelques copines sur un parking à Morteau. La prospection d’une salle trouve ensuite son abou- tissement au club de roller à Pontarlier où Erin Sims ouvre une section roller derby. “On s’entraîne sur Pontarlier tout en proposant des animations sur Morteau” explique-t-elle. Quand on veut, on peut. Sans aucun complexe, la pionnière du roller derby dans le Haut-Doubs orga- nise en mars dernier une soirée l’équipe de roller derby du Haut- Doubs compte déjà une bonne vingtaine d’adhérentes adultes, sans oublier la dizaine d’adolescentes venues le rejoindre tout récemment. Ce sport a conservé son iden- tité rock, punk, pin-up qu’on retrouve dans les tenues et les surnoms des joueuses. Wonder Wheeler alias Erin Sims est devenue la coach des Molly Hat- chets, Doubs it yourself. Tout un découverte avec pro- jection de film au ciné- ma L’Atalante suivie de deux concerts rock à la salle des fêtes. Résultat des courses :

programme. Jamais à court d’idée, elle a monté une secon- de soirée rock à Morteau le 11 mai. “On a réuni environ 200 personnes” , annonce celle qui apprécie aussi de s’exprimer en chanson aux côtés de son com- pagnon Nasty Samy dans le groupe Teenage Renegade. Avant d’œuvrer bénévolement dans la promotion du roller der- by, Erin Sims s’illustrait sur les pistes d’athlétisme. Après ses études secondaires à Pascagoula dans le Mississippi, elle est recru- tée par l’université d’Austin au Texas. Au meilleur de sa forme, cette spécialiste du demi-fond court le 1 500 m en 4 minutes et 20 secondes. Soit à une poi- gnée de secondes des minima olympiques. Étudiante en his- toire de l’art, elle décroche une bourse en 2003-2004 pour pour- suivre son cursus en Allemagne. “C’est là que j’ai rencontré mon ami mortuacien.” Plus qu’une bonne raison pour venir s’établir dans le Doubs. D’abord à Besan- çon où elle renoue avec la com- pétition. Elle s’oriente sur les courses sur route. Elle adhère à différents clubs dont celui de Colmar avec qui elle décroche

À une poignée de secondes des minima olympiques.

Avant de s’adonner avec beaucoup d’ardeur au roller-derby, Erin Sims la chanteuse du groupe Teenage Renegade, s’illustrait au plus haut niveau en course à pied.

plusieurs titres de championne de France par équipe sur 10 km. Elle se familiarise aussi avec la langue de Molière. Dur d’apprendre le français quand on vient d’Amérique. Elle est désormais parfaitement

bilingue et envisage de suivre une formation pour enseigner le fitness. De quoi concilier le goût de l’effort physique et l’envie de partager qui la caractérise. Avec d’autres passionnées, elle projette également de créer un

championnat de roller derby. “Il y a une soixantaine d’équipes en France contre seulement trois en 2010. Ce sport est en plein déve- loppement” , conclut cette ambas- sadrice de charme. F.C.

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